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https://doi.org/10.11588/diglit.4737#0015
Le château fort médiéval
11. Cette vue aérienne présente,
de gauche à droite, les tours
d'artillerie, le mur longeant
le haut-jardin, le logis sud
avec les oriels et les latrines,
le donjon, les bâtiments de
la basse-cour et les arbres au
sein du bastion en étoile, le tout
précédé de I en ceinte extérieure
construite après 1479 pour
retarder l'avance de l'artillerie.
A l'arrière-plan, l'on peut distin-
guer les deux voies menant
vers la Lorraine: à gauche le val
d'Argent, au fond le val de Ville.
12. Le massif de la herse a été
restauré sur la base des pans
de murs qui existaient encore
sur quelques mètres de hauteur.
L'élévation en façade, au-dessus
du portail, date du début du
siècle. Les armes des Hohen-
zollern ainsi qu'une inscription
précisant que «ce château
a été restauré par Guillaume II,
roi de Prusse et empereur des
Allemands», sont placées au-
dessus de celles de Charles
Quint, indiquant clairement la
volonté de filiation Habsbourg-
Hohenzollern de Guillaume II.
Le Haut-Kcenigsbourg conserve quelques éléments de l'époque romane, du
temps où le château était double. Lors de sa reconstruction en 1479, il est
aménagé et équipé d'un système défensif très complexe. Par Thomas Biller.
Quand on contemple aujourd'hui Hohkoenigs-
burg1, on croit d'abord avoir affaire à un édi-
fice bâti d'un seul jet qui, aussi bien d'après
les détails gothiques tardifs des logis que
d'après le style des fortifications, semble de
la fin du XV' siècle. Mais en y regardant de
plus près, on s'aperçoit vite que cette impres-
sion n'est que partiellement exacte.
Certes, une grande partie du château date des
années 1480, mais de nombreux éléments ont
été rajoutés au début du XX'- siècle par Bodo
Ebhardt, l'architecte berlinois chargé de la
reconstruction, qui s'est référé aux vestiges
existants avec l'intention expresse de restaurer
fidèlement le château dans l'état où il était à
la fin du Moyen Age. Or il existe une troisième
phase de construction - la plus ancienne et
aussi la plus difficile à identifier - qui déter-
mine pourtant jusqu'à nos jours le plan d'en-
semble. De cette époque romane, on ne voit
plus que des éléments décoratifs isolés, mais
en analysant soigneusement des indices plus
tenus, tels que les différences d'appareil et les
traces de reprise, il est possible de retrouver
l'état du château au XII* siècle.
Les deux tours de 1147
Hohkoenigsburg figure pour la première fois
dans une chronique de 1147 mentionnant des
parties précises du château, ce qui est tout
à fait inhabituel pour l'époque. A cette date,
le roi Conrad III et son neveu Friedrich, les
principaux représentants de la dynastie des
11. Cette vue aérienne présente,
de gauche à droite, les tours
d'artillerie, le mur longeant
le haut-jardin, le logis sud
avec les oriels et les latrines,
le donjon, les bâtiments de
la basse-cour et les arbres au
sein du bastion en étoile, le tout
précédé de I en ceinte extérieure
construite après 1479 pour
retarder l'avance de l'artillerie.
A l'arrière-plan, l'on peut distin-
guer les deux voies menant
vers la Lorraine: à gauche le val
d'Argent, au fond le val de Ville.
12. Le massif de la herse a été
restauré sur la base des pans
de murs qui existaient encore
sur quelques mètres de hauteur.
L'élévation en façade, au-dessus
du portail, date du début du
siècle. Les armes des Hohen-
zollern ainsi qu'une inscription
précisant que «ce château
a été restauré par Guillaume II,
roi de Prusse et empereur des
Allemands», sont placées au-
dessus de celles de Charles
Quint, indiquant clairement la
volonté de filiation Habsbourg-
Hohenzollern de Guillaume II.
Le Haut-Kcenigsbourg conserve quelques éléments de l'époque romane, du
temps où le château était double. Lors de sa reconstruction en 1479, il est
aménagé et équipé d'un système défensif très complexe. Par Thomas Biller.
Quand on contemple aujourd'hui Hohkoenigs-
burg1, on croit d'abord avoir affaire à un édi-
fice bâti d'un seul jet qui, aussi bien d'après
les détails gothiques tardifs des logis que
d'après le style des fortifications, semble de
la fin du XV' siècle. Mais en y regardant de
plus près, on s'aperçoit vite que cette impres-
sion n'est que partiellement exacte.
Certes, une grande partie du château date des
années 1480, mais de nombreux éléments ont
été rajoutés au début du XX'- siècle par Bodo
Ebhardt, l'architecte berlinois chargé de la
reconstruction, qui s'est référé aux vestiges
existants avec l'intention expresse de restaurer
fidèlement le château dans l'état où il était à
la fin du Moyen Age. Or il existe une troisième
phase de construction - la plus ancienne et
aussi la plus difficile à identifier - qui déter-
mine pourtant jusqu'à nos jours le plan d'en-
semble. De cette époque romane, on ne voit
plus que des éléments décoratifs isolés, mais
en analysant soigneusement des indices plus
tenus, tels que les différences d'appareil et les
traces de reprise, il est possible de retrouver
l'état du château au XII* siècle.
Les deux tours de 1147
Hohkoenigsburg figure pour la première fois
dans une chronique de 1147 mentionnant des
parties précises du château, ce qui est tout
à fait inhabituel pour l'époque. A cette date,
le roi Conrad III et son neveu Friedrich, les
principaux représentants de la dynastie des