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AVANT-PROPOS

Les copies de Kinch sont exécutées avec beaucoup
de soin et se distinguent en général par leur fidélité.
Aucun épigraphiste ne s’étonnera pourtant de ce que
dans bien des cas l’examen des estampages ou des
photographies et la réunion plus complète des maté-
riaux ont porté un grand nombre de modifications à
la lecture proposée par Kinch ou permis de déchiffrer
des lettres, des mots, voire même des lignes entières
qu’il avait abandonnées comme désespérées. Kinch
parvint à recomposer, complètement ou en partie,
quelques-uns des monuments munis d’inscriptions qui
s’étendaient sur plusieurs blocs; mais cette partie de
son travail était encore à ses débuts lorsqu’il quitta
Lindos, et ses notes là-dessus sont par conséquent très
incomplètes. Sur ce point il reste encore beaucoup à
faire pour les épigraphistes qui peuvent travailler dans
des circonstances plus favorables.
Continuation du Aussi longtemps que j’avais mes
travail de Kinch. devoirs universitaires à accomplir,
et que j’étais préoccupé de la multitude de petits objets
trouvés dans nos fouilles, il me fut impossible de
continuer le travail épigraphique commencé par Kinch.
Ce ne fut qu’après mon congé de l’Université et
l’achèvement desdites études (v. Lindos I, qui parut
en 1931) que, à la demande de la direction de la
Fondation Carlsberg, je pus m’occuper sérieusement
de la grande récolte d’inscriptions lindiennes, dont
j’avais copié moi-même une centaine pendant mon
séjour dans l’île de Rhodes1. Le travail devait être
fait dans le cabinet d’étude: après 1905 je n’ai pas eu
l’occasion de retourner à Lindos afin d’entreprendre
de nouvelles recherches sur place. Il a fallu, par con-
séquent, me baser pour la plus grande partie sur les
copies de Kinch avec les renseignements qui s’y rat-
tachent (descriptions des pierres, indications des
mesures, de l’endroit de trouvaille, etc.). La présente
publication porte donc à juste titre aussi le nom de
Kinch; d’autre part je n’ai ni pu ni voulu décliner la
pleine responsabilité du traitement épigraphique des
matériaux qu’il avait laissés et dont j’ai indiqué
ci-dessus brièvement la nature.
J’ai eu le bonheur que plusieurs jeunes philologues
ont bien voulu me prêter successivement leur assistance
pour le travail qui surpassait de beaucoup les forces
d’une seule personne, à savoir Mlle Astrid Wentzel,
MM. Jens Holt, Tage Larsen et Jakob Benediktsson.
A partir de 1933 M. Benediktsson a pris part inces-
samment aux travaux de toute sorte qu’exigeait l’étude
des inscriptions. L’index a été dressé par MM. Bene-
diktsson et Tage Larsen. Dès le commencement Mme
Helvig Kinch a témoigné de l’intérêt qu’elle prenait
au progrès de l’ouvrage dont les fondements avaient
1 Un petit nombre de copies sont dues à la bonté de M. D.
Venetoklis, vie. 689-695.

M

été jetés par son mari, non seulement en prêtant son
aide précieuse pour l’exécution des croquis et dessins,
mais aussi en fournissant, dans les limites du possible,
toutes sortes de renseignements qui pouvaient être
utiles pour notre travail.
Après mûre délibération nous Classement
sommes arrivés au résultat qu'il des inscriptions,
était préférable de publier les inscriptions de la section
principale de l'ouvrage — c’est-à-dire celles qui pro-
viennent de l’acropole de Lindos — autant qu’il était
possible suivant l’ordre chronologique (comme on l’a
fait p. e. dans la plus grande partie de la Sylloge
inscriptionum Graecarwn), au lieu de les classer en
groupes d’après leur nature (décrets, dédicaces, etc.).
Il n’est guère nécessaire d’exposer longuement les
avantages qu’offre dans notre cas la disposition chro-
nologique. Par ce procédé on voit immédiatement les
documents épigraphiques suivre le développement
historique; on aperçoit comment apparaissent dans
les inscriptions les changements successifs des institu-
tions publiques, cultuelles, administratives, militaires,
etc.; on observe sans peine les modifications qui se
produisent de temps en temps dans les formes des
lettres, et aussi comment le dialecte, les formes gram-
maticales et l’élocution prennent peu à peu un carac-
tère différent.

Il faut avouer qu’une disposition chronologique
absolument exacte est dans bien des cas difficile (par-
fois même impossible) à réaliser, parce que les inscrip-
tions ne présentent pas toujours des points de repère
précis, et que souvent leur âge ne se laisse définir
qu’approximativement. J’ai pourtant cru devoir ne
pas tenir compte de ladite difficulté, parce que nous
avons eu le bonheur de découvrir à Lindos de grandes
parties de la liste officielle des prêtres éponymes dont
les années de fonction se laissaient sans peine con-
vertir en années de l’ère ordinaire. La chronologie
lindienne d’une très longue période était par là suffi-
samment établie. Les monuments érigés en l’honneur
des prêtres d’Athana Lindia dont l’année de fonction
est connue sont pour la plupart enregistrés sous cet
an, parce qu’aussi dans les cas où la statue a été dressée
plus tard, la différence de date a dû être généralement
minime et ne peut être précisée exactement.
Si les moyens dont on dispose ne Datation fondée
permettent pas de déterminer nette- sur les formes
ment l’âge d’une inscription, il faut
avoir recours aux formes des lettres, mais cet expé-
dient ne peut aider qu’à dater dans le gros. La présente
collection contient plusieurs exemples d’inscriptions
qui datent de la même année, mais dont l’écriture
est pourtant très différente, p. e. nos 100-102, 106-107,
154-155, etc. Surtout dans les inscriptions les plus
anciennes et, d’autre part, dans celles de 1 époque
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