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ACROPOLE DE LINDOS: N° 2

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en question datent du 2es.; pour la bibliographie,
déjà assez étendue, v. Riv. fil. 1935, 214 11.2 et BCH
1935, 425 n.i. Segre a démontré qu’il s’agit de la
bibliothèque d’un gymnase, et non pas de celle de la
ville ou de l’État de Rhodes. Parmi les donateurs
apparaît un certain [-jttos1 Τιμαχίδα (Maiuri n°4
I.16), qui était probablement un parent du chroniqueur.
Les intérêts littéraires de la famille n’auront donc pas
commencé avec celui-ci. Ajoutons qu’une inscription
du début du 2es., traitant de la fondation d’une
bibliothèque dans l’île voisine de Kos et de dons
considérables de livres (pour le nombre p, cf. IG II2
1009 I.7), a été publiée dernièrement par L. Robert
(BCH 1935,421 sq.). E. Ziebarth (Aus dem griechischen
Schulwesen, 2e éd. 1914 p. 131 sq.) a réuni des ren-
seignements sur les bibliothèques de quelques autres
gymnases (les inscriptions relatives au Ptolemaion
d’Athènes sont rééditées IG II2 n°sioo9, 1030 et 1041).
Les faits allégués font penser qu’à l’époque de la com-
position de notre Chronique un jeune philologue rho-
dien a pu se vouer à ses études sans manquer de livres.
Le nom de Τιμαχίδας, souvent altéré dans les
manuscrits médiévaux, n’est pas tout à fait rare à
Rhodes et à Kos (v. IG XII 1:1442,14 et 34; SGDI
4262 b 26; IG XII 1,42); dans l’épigraphie lindienne
il figure déjà au 4esiècle, vin. 47 et 51 c I 51. Je l’ai
rapporté autrefois (ED. I p. 349 n. 7; ED. II p. 41)
à *Τίμαχος (forme abrégée de Τιμαχάρης, nom de type
parfaitement rhodien). D’autres ont préféré la dériva-
tion de *Tιμαχοζ (c’est-à-dire Tιμά-οχος), parce que l’ono-
mastique rhodienne comprend plusieurs autres noms
se terminant par -οχος, -οχίδας, v. Bechtel, HP (1917)
p. 184. L. Radermacher était d’avis que le philologue
lindien s’appelait à la fois Τίμαχος et Τιμαχίδας, v.
Philologus 1918 p. 473 sq. (cf. Richards 1929 p. 77 n. 1).
B et C. Dédicaces.
Remarques La série des dédicaces présente une
préliminaires, particularité qui indique une distinc-
tion chronologique très nette. A partir du chap.
XXXVII la forme du verbe (έττιγέγραπται) fait voir
que les ex-voto existaient encore au moment où l’ins-
cription fut rédigée. Le plus ancien don de cette caté-
gorie date de l’an 330 (chap. XXXVIII). Dans les
chapitres précédents un tel indice fait défaut, ou bien
la phrase démontre positivement (έττεγέγρατττο, είχε)
que l’ex-voto en question n’existait plus. Cette diffé-
rence correspond à la locution courte (et en même
temps euphémique), employée A 4 (διά τον χρόνον
έφθάρθαι). La cause principale de la disparition de
1 II est tentant de lire [Φίλιπ]πος Τιμαχίδα, nom convenant
à un fils de Τιμαχίδας Φιλίππου, qui fut stratège vers 160, v. IG
XII 1:42,8.

beaucoup de dons votifs anciens réside sans doute,
comme le dit la Chronique (D 38-42), dans l’incendie
du temple, sinistre pour lequel je renvoie aux appen-
dices (p. 198). Nous savons pourtant que certains
objets qui étaient faciles à transporter ont été sauvés
de l’incendie (v. ED. II p.37), et d’autre part, dans
une période de détresse, la pénurie d’argent a pu
obliger à faire refondre les objets d’or de grande
valeur (comme la statuette mentionnée C 94).
Quant à la longue série des donations mythiques
(chap. I-XIV), il y a lieu de rappeler que plusieurs
sanctuaires grecs comptaient parmi leurs trésors des
antiquités, véritables ou fausses, dont les possesseurs
ou donateurs auraient été des personnages connus de
l’épopée ancienne, v. l’ouvrage de Fr. Pfister, Der
Reliquienkult im Altertum I (1909) p.ggisq., II (1912)
p. 501 sq., et les notes succinctes d’E. Douglas van
Buren (1922). Dans quelques cas, ces objets étaient,
comme les ex-voto lindiens correspondants, munis
d’inscriptions dédicatoires, v. Larfeld, Griechische Epi-
graphik, 3e éd. (1914) p.iqosq., cf. Axel W. Persson
(1932) p. 211 sq. En inventant les donations mythiques
et leurs inscriptions, les auteurs suivis dans cette partie
de la Chronique ont pu se fonder sans difficulté sur
les procédés employés dans d’autres sanctuaires: de
telles fictions remontent en partie assez haut (v. Herod.
5,59-61). Seulement, le grand nombre d’ex-voto des
époques mythiques étonne. Fr. Pfister a pourtant
attiré l’attention sur un passage d’Ampelius (Liber
memorialis cap. 8), qui fait voir que le temple d’Apollon
situé sur le marché nouveau de Sikyon (Paus. 2,7,8-9)
ne le cédait en rien à celui d’Athana Lindia. Je
transcris ici, d’après Wochenschr. f. klass. Philol. 1914
p. 475, le texte de ce curieux pendant de la Chronique
lindienne avec les corrections de Pfister: Sicyone in
Achaia in foro aedis Apollinis est. In ea sunt posita:
Agamemnonis clipeus et machaera; Ulixis chlamys et
thoracium; Teucri sagittae et arcus (cf. notre chap.
XIV) ; Adrasti area, quam deposuit, in qua quid sit
ignoratur (cf. nos chap. I-II et VII); sed et olla aerea,
in qua Pelias coctus dicitur; item Palamedis litterae;
Marsyae itemque corium; remi Argonautarum et guber-
naculi brachium; cauculus (=calculus), quem Mi-
nerva sortita est de Oreste, ceramius; una Prothoi
(CB: Promi?) parasiti palla pendet, quam si quis halitu
affiaverit tota patefit, Penelopae tela. Pausanias (1. c.)
ne mentionne aucune des curiosités énumérées dans
la liste d’Ampelius, mais deux autres ex-voto du même
genre, à savoir la lance avec laquelle Meleagros tua
le sanglier et les flûtes de Marsyas. Il ajoute ce ren-
seignement intéressant que l’ancien temple de Sikyon
avait été consumé par le feu comme le lindien. En
l’un et l’autre endroit le champ était libre à 1 essor
de l’imagination.

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