ιοο3
ILE DE RHODES: 709-710
IOO4
lie de Rhodes.
Inscriptions dont l’endroit de trouvaille précis est inconnu.
709. En décembre 1913 Kinch vit chez un parti-
culier, habitant à Rhodos, une lamette de plomb (H
env. 0.025, L env. 0.04) portant l’inscription transcrite
ci-après. Au dire du possesseur, elle a été trouvée dans
l’île, mais l’endroit précis de la trouvaille n’est pas
connu. A en juger par le croquis de Kinch, les carac-
tères gravés datent du 3e s. A.
3e s. a Καβαλις
Σιμιας
Φιλιστα
L’inscription paraît complète. Je ne saurais dire si
la lamette appartient au genre traité par R. Wünsch,
Defixionum tabellae Atticae (1897) p.i nosi-40 (»No-
mina devotorum leguntur sola«). Les trois femmes ne
sont pas connues par ailleurs. Le nom de Καβαλίς
paraît être un ethnique (vie. 277 1. 5), employé comme
nom de personne; Σιμιάς se rencontre aussi par ailleurs
comme nom de femme (v. Pape-Benseler).
710. Fragment, comprenant la plus grande partie
d’un côté d’une coupe à boire, recollée de trois tessons
qui s’ajustent. Un jeune architecte de ma connaissance
trouva, en 1902, ces tessons chez un marchand d’anti-
quités habitant à Rhodos et en fit plus tard cadeau
à la mission danoise. L max. 0.17, H max. 0.07. Terre
brun clair. Vernis terne, peu égal, d’un noir gris tirant
sur le brunâtre. Embouchure un peu rétrécie, dont le
diam. a été de 0.14; à l’extérieur, un peu au-dessous
du bord, il y a une raie étroite réservée et une ligne
de couleur rouge, peinte sur le vernis, qui ont toutes
les deux fait le tour du vase; à l’intérieur, près du
bord, raie horizontale réservée dans le vernis. L’anse
occupe une position oblique (cf. Lindos I pl. 47;
Vroulia p. 179 fig. 61). Notre »kylix« est un travail
local, du genre que j’ai qualifié de coupes rhodiennes.
Elle porte pourtant l’empreinte d’une technique moins
fine et moins avancée que celle des coupes apparentées
provenant des couches archaïques de l’acropole lin-
dienne et que nous avons rapportées aux 7e-6e s. (Lin-
dos I p. 289), avec les coupes polychromes rhodiennes
largement représentées à Vroulia (env. 670 à 570 A:
op. c., p. 286). Notamment la paroi de n°7io est plus
épaisse, et la coupe fait, par conséquent, l’impression
d’être plus lourde. Le galbe peut être comparé à celui
d’une coupe trouvée à Kamiros et portant un décor
géométrique tardif (v. Vroulia p.171 fig. 53), qui se
continue sous une forme dégénérée au 7e s. (op. c.,
pl. 9 fig. 2; pl. 10 fig. 1 a; pl. 12). A en juger par ses
qualités techniques, notre fragment remonte sans
aucun doute au 8e s. Sur la panse est incisée l’ins-
cription publiée ci-après, qu’on ne peut guère rapporter
à une période plus récente. Par la forme allongée de
la plupart des lettres et par la différence extraordinaire
de grandeur entre celles-ci et l’o particulièrement petit,
n°7io rappelle le graffito du vase attique publié AM
1881 pl. 3; 1893 p. 225 pl.io; Kirchner, Imag. inscr.
Attic. (1935) n°i pl. 1 (8e s. I A); pour la bibliographie,
v. IG I2 919. C’est sans doute l’inscription rhodienne
la plus ancienne que je connaisse.
Çopcxqo ημι ςυλιξ τ[οϋ δεινός]: rétrograde.
N’ayant nulle intention de m’engager ici dans une
discussion sur l’origine et l’ancienneté de l’alphabet
grec, je me contente de renvoyer à la bibliographie la
plus récente des mémoires qui traitent de ce sujet,
JHSt. 1935, 176-178 et 1937, 167-168. La forme du
koppa se retrouve dans les inscriptions sémitiques
ILE DE RHODES: 709-710
IOO4
lie de Rhodes.
Inscriptions dont l’endroit de trouvaille précis est inconnu.
709. En décembre 1913 Kinch vit chez un parti-
culier, habitant à Rhodos, une lamette de plomb (H
env. 0.025, L env. 0.04) portant l’inscription transcrite
ci-après. Au dire du possesseur, elle a été trouvée dans
l’île, mais l’endroit précis de la trouvaille n’est pas
connu. A en juger par le croquis de Kinch, les carac-
tères gravés datent du 3e s. A.
3e s. a Καβαλις
Σιμιας
Φιλιστα
L’inscription paraît complète. Je ne saurais dire si
la lamette appartient au genre traité par R. Wünsch,
Defixionum tabellae Atticae (1897) p.i nosi-40 (»No-
mina devotorum leguntur sola«). Les trois femmes ne
sont pas connues par ailleurs. Le nom de Καβαλίς
paraît être un ethnique (vie. 277 1. 5), employé comme
nom de personne; Σιμιάς se rencontre aussi par ailleurs
comme nom de femme (v. Pape-Benseler).
710. Fragment, comprenant la plus grande partie
d’un côté d’une coupe à boire, recollée de trois tessons
qui s’ajustent. Un jeune architecte de ma connaissance
trouva, en 1902, ces tessons chez un marchand d’anti-
quités habitant à Rhodos et en fit plus tard cadeau
à la mission danoise. L max. 0.17, H max. 0.07. Terre
brun clair. Vernis terne, peu égal, d’un noir gris tirant
sur le brunâtre. Embouchure un peu rétrécie, dont le
diam. a été de 0.14; à l’extérieur, un peu au-dessous
du bord, il y a une raie étroite réservée et une ligne
de couleur rouge, peinte sur le vernis, qui ont toutes
les deux fait le tour du vase; à l’intérieur, près du
bord, raie horizontale réservée dans le vernis. L’anse
occupe une position oblique (cf. Lindos I pl. 47;
Vroulia p. 179 fig. 61). Notre »kylix« est un travail
local, du genre que j’ai qualifié de coupes rhodiennes.
Elle porte pourtant l’empreinte d’une technique moins
fine et moins avancée que celle des coupes apparentées
provenant des couches archaïques de l’acropole lin-
dienne et que nous avons rapportées aux 7e-6e s. (Lin-
dos I p. 289), avec les coupes polychromes rhodiennes
largement représentées à Vroulia (env. 670 à 570 A:
op. c., p. 286). Notamment la paroi de n°7io est plus
épaisse, et la coupe fait, par conséquent, l’impression
d’être plus lourde. Le galbe peut être comparé à celui
d’une coupe trouvée à Kamiros et portant un décor
géométrique tardif (v. Vroulia p.171 fig. 53), qui se
continue sous une forme dégénérée au 7e s. (op. c.,
pl. 9 fig. 2; pl. 10 fig. 1 a; pl. 12). A en juger par ses
qualités techniques, notre fragment remonte sans
aucun doute au 8e s. Sur la panse est incisée l’ins-
cription publiée ci-après, qu’on ne peut guère rapporter
à une période plus récente. Par la forme allongée de
la plupart des lettres et par la différence extraordinaire
de grandeur entre celles-ci et l’o particulièrement petit,
n°7io rappelle le graffito du vase attique publié AM
1881 pl. 3; 1893 p. 225 pl.io; Kirchner, Imag. inscr.
Attic. (1935) n°i pl. 1 (8e s. I A); pour la bibliographie,
v. IG I2 919. C’est sans doute l’inscription rhodienne
la plus ancienne que je connaisse.
Çopcxqo ημι ςυλιξ τ[οϋ δεινός]: rétrograde.
N’ayant nulle intention de m’engager ici dans une
discussion sur l’origine et l’ancienneté de l’alphabet
grec, je me contente de renvoyer à la bibliographie la
plus récente des mémoires qui traitent de ce sujet,
JHSt. 1935, 176-178 et 1937, 167-168. La forme du
koppa se retrouve dans les inscriptions sémitiques