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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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Spach, Louis Adolphe: Les thermes de Badenweiler
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0161

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Il fut reconnu que cette agglomération d’édifices avait été à un seul
étage, probablement recouvert de voûtes de tuf. Les appartements
avaient été revêtus de plaques de marbre, en partie conservées jus-
qu’en 1784, mais complètement détruites en 1796, époque à laquelle
les Autrichiens, qui occupaient Badenweiler, avaient établi des écuries
sur l’emplacement même des thermes romains. Les moellons, de
pierre calcaire ou de tuf, étaient reliés par un ciment rougeâtre, dur
comme la pierre même ; point de particules de sable dans le mortier de
Badenweiler, mais des fragments de tuiles et de briques concassées, qui
lui donnaient sa couleur rougeâtre. Des traces d’incendie font supposer
qu’à plusieurs reprises ces thermes ont dû être restaurés et agrandis.
Une pierre votive, trouvée à l’entrée occidentale de l’établissement, avec

l’inscription: Dianæ abnob-constate que les bains étaient consacrés à

Diane Abnoba1. En tout temps, les malades qui venaient chercher leur
rétablissement auprès de quelque source thermale ont été portés à se
mettre sous la protection d’un être supérieur. Diane chasseresse était bien
placée dans cette région de forêts et de montagnes; les Romains devaient
y invoquer avec foi l’assistance de la divinité virginale. A Badenweiler
on avait érigé deux autels en son honneur : l’un, à l’entrée occidentale,
pour les hommes; l’autre, du côté oriental, pour les femmes2. L’édifice s’é-
tendait dans la même direction de l’est à l’ouest; il contenait cinquante
chambres et cinquante-six pièces d’attente symétriquement placées, sépa-
rées au milieu par un mur. D’après la prescription de Vitruve, la porte
principale était du côté de l’ouest; les sacrifices étaient offerts sur l’autel
placé près de cette porte, le prêtre ayant la face tournée vers l’orient. On
traverse d’abord les cours, les atrici, où les Romains se réunissaient, soit
avant, soit après les bains, pour la conversation, les exercices gymnasti-
ques, les jeux. Ces compartiments —probalneares — se trouvent, dans
les thermes de Badenweiler, également à l’est et à l’ouest. De ces atria
on passe dans les vestibules (B), ayant des compartiments appelés
Scholæ (Q), c’est-à-dire des pièces d’attente consacrées à Junon Lucine.
De là on pénètre par des portes spéciales (a) dans les spoliatoria, apo-
dyteria, depositoria (C), c’est-à-dire dans les pièces où l’on déposait les
costumes de ville ou de campagne pour prendre celui qui convenait aux
bains. Le depositorium à l’est est long de 23 pieds rhénans sur 17 de

1. On sait, d’après le témoignage de Pline l’Ancien et de Dante, que la montagne
Abnoba s’étendait des bords du Rhin, entre Bâle et Fribourg, jusqu’aux sources du
Danube. D’autres antiquaires appliquent le terme d’Abnoba à toute la Forêt-Noire.

2. L’un est assez bien conservé; l’autre n’existe plus.
 
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