I
LE CHATEAU DE BERNSTEIN
NOTE PRÉLIMINAIRE
En 1862, feu M. Félix de Dartein, alors propriétaire du château de Bern-
stein, réintégra, de son propre mouvement, aux Archives du Bas-Rhin,
une série de documents relatifs à cette imposante ruine. Il paraît que,
vers 1814 ou 1815, ces pièces avaient été confiées, par les Archives, à la
famille qui possédait ledit château. La réintégration, après plus d’un demi-
siècle, était un acte de bonne foi; mais l’administration a dû en savoir gré
au citoyen loyal qui rendait des chartes que lui n’avait point empruntées
et dont l’existence était ignorée aux Archives.
Ces documents sont au nombre de sept; il me semble qu’ils offrent
assez d’intérêt pour mériter une analyse et une reproduction partielle.
J’ai fait choix de deux titres, que je vous soumets textuellement, et avec
une traduction; pour les autres, je me bornerai à l’indication succincte
de leur contenu. Quelques mots sur le château de Bernstein même devrons
tenir lieu d’introduction.
Vous savez que le Bernstein s’élève, à 6 kilomètres au nord de celui
d’Ortenberg, au-dessus de la petite ville de Dambach. «Le plein-cintre
domine dans cet édifice cyclopéen, qui remonte au dixième, peut-être au
neuvième siècle. Il est assis sur un rocher de granit, auquel il emprunte
ses matériaux. Il est à trois enceintes flanquées d’autant de tours1.»
Au commencement du treizième siècle, il appartenait aux comtes de
Dabo; il passa, par mariage, un instant à un cadet des ducs de Lorraine,
puis à la famille de Linange, puis à l’Église de Strasbourg. L’évêque Ber-
thold l’avait attaqué et pris en 1227; en 1236, l’Église en avait obtenu la
possession de la part de l’empereur.
Ici nous sommes au beau milieu des titres livrés par M. de Dartein.
1. Voy. les Châteaux forts d’Alsace, par l’archiviste du Bas-Rhin, p. 31. 1860.
Il* Série. — t. vu. — (M.) 7
LE CHATEAU DE BERNSTEIN
NOTE PRÉLIMINAIRE
En 1862, feu M. Félix de Dartein, alors propriétaire du château de Bern-
stein, réintégra, de son propre mouvement, aux Archives du Bas-Rhin,
une série de documents relatifs à cette imposante ruine. Il paraît que,
vers 1814 ou 1815, ces pièces avaient été confiées, par les Archives, à la
famille qui possédait ledit château. La réintégration, après plus d’un demi-
siècle, était un acte de bonne foi; mais l’administration a dû en savoir gré
au citoyen loyal qui rendait des chartes que lui n’avait point empruntées
et dont l’existence était ignorée aux Archives.
Ces documents sont au nombre de sept; il me semble qu’ils offrent
assez d’intérêt pour mériter une analyse et une reproduction partielle.
J’ai fait choix de deux titres, que je vous soumets textuellement, et avec
une traduction; pour les autres, je me bornerai à l’indication succincte
de leur contenu. Quelques mots sur le château de Bernstein même devrons
tenir lieu d’introduction.
Vous savez que le Bernstein s’élève, à 6 kilomètres au nord de celui
d’Ortenberg, au-dessus de la petite ville de Dambach. «Le plein-cintre
domine dans cet édifice cyclopéen, qui remonte au dixième, peut-être au
neuvième siècle. Il est assis sur un rocher de granit, auquel il emprunte
ses matériaux. Il est à trois enceintes flanquées d’autant de tours1.»
Au commencement du treizième siècle, il appartenait aux comtes de
Dabo; il passa, par mariage, un instant à un cadet des ducs de Lorraine,
puis à la famille de Linange, puis à l’Église de Strasbourg. L’évêque Ber-
thold l’avait attaqué et pris en 1227; en 1236, l’Église en avait obtenu la
possession de la part de l’empereur.
Ici nous sommes au beau milieu des titres livrés par M. de Dartein.
1. Voy. les Châteaux forts d’Alsace, par l’archiviste du Bas-Rhin, p. 31. 1860.
Il* Série. — t. vu. — (M.) 7