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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Lippmann, Auguste: Essai sur un manuscrit du quinzième siècle découvert dans la Bibliotèque de la ville de Strasbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0173

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époque; on y trouve d’abord des compositions de plus de vingt artistes
dont les noms sont restés inconnus jusqu’ici ; on y rencontre des compo-
sitions canoniques sous le nom de Fuga, où le canon est employé à plu-
sieurs parties et sous la forme rétrograde. Un grand nombre de pièces ne
portent que les premiers mots des paroles primitives et sont accompagnées
de paroles latines religieuses, ce qui prouve que les arrangements de ce
genre ne datent pas d’aujourd’hui.

Parmi les pièces qui offrent le plus d’intérêt, il faut citer une Messe à
quatre parties, une pièce sur les croisades, une autre qui a pour sujet la
bataille de Rosebecke, dont l’auteur nous paraît être un Brugeois; une
autre sur un comte de Flandre, des canons et des canons rétrogrades, etc.
Tout ce qui précède est plein d’intérêt pour l’histoire de l’art.

Il est à remarquer aussi qu’à cette époque (quatorzième siècle) on écri-
vait quelquefois la musique sur des portées de six lignes. Le folio 78, verso,
contient une page des plus intéressantes et m’a paru digne d’une mention
spéciale; il a pour titre Rondellus cum Contratenore relrogrado (Rondeau
pourcontra-tenore rétrograde); ce sont deux rondeaux avec le même té-
nor qui sert de contra-tenore en rétrogradant, c’est-à-dire en faisant de la
dernière note la première, de la pénultième la 2e, et ainsi de suite; mais
ce qu’il y a de plus curieux, c’est que chacune des parties de chant des
rondeaux se renverse de la même manière et se chante ensemble; de sorte
que cela forme un morceau à six parties, comme l’indique une note placée
à la fin de la page. Au folio 120 commence un traité de chant d’église
dont voici les premiers mots : Quoniam ut dicit sanctus Augustinus in domo
Dei, etc.

Les autres compositions du même manuscrit sont moins complètes: la
traduction nous en a paru souvent difficile, surtout en raison de certaines
pratiques particulières en usage dans les pays auxquels appartiennent les
auteurs.

Le traité finit ainsi : Et sic cum Dei adjutorio libellis ute musicalium ad
honorem Christi sponsi vero Dei nec non et Malris ejus gloriosissime vir-
ginis sancte Marie fi/nitus est anno MCCCCXIferia tertiapost dedicationem
palmarum in oppido Zomgen (?), etc.

Nous croyons qu’on ne verra pas sans intérêt le fac-similé d’une des
pages les plus curieuses du manuscrit.

A. Lippmann.
 
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