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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: La valée supérieure du Rhin: Excursion archéologique
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https://doi.org/10.11588/diglit.21266#0178

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dirai rien du dôme de Bâle; il est connu de tout le monde, et son état
d’entretien, depuis nombre d’années déjà, ne laisse rien à désirer.

Le Munster de Fribourg en Brisgau est, selon le dire de nos voisins, le ri-
val de celui de Strasbourg; hâtons-nous d’ajouter que cette rivalité n’a surgi
que depuis que l’Alsace a cessé d’être une province de l’empire germani-
que. Jadis, personne n’eût osé mettre en ligne de comparaison les deux
monuments. Nous ne médisons pas de Fribourg; son Munster, qui n’a été
élevé au rang d’église cathédrale qu’en 1827, et qui ne fut pas fondé
pour une métropole épiscopale, est grand et beau. J’y admire toujours
l’ameublement des chapelles du chevet, les beaux autels sculptés à
panneaux et les délicieux tableaux de la bonne école allemande qui les
décorent. J’y admire plus encore un grand Christ en croix, style roman,
plaqué d’or massif, un des plus précieux spécimens de l’orfèvrerie du
douzième siècle. Les premières églises du monde chrétien pourraient envier
à Fribourg une œuvre sacrée de cette importance. Il n’est guère d’église
considérable en Allemagne dont le trésor ne renferme quelque objet
de cette nature. Cela nous fait faire de pénibles retours sur la pauvreté
relative de nos églises, privées de leurs anciennes richesses en vases sa-
crés et en orfèvrerie, au point de manquer des modèles nécessaires pour
revenir aux vénérables formes des vases liturgiques anciens.

Le dôme de Fribourg n’est pas débadigeonné encore, et une assez vi-
laine couleur grise, qui forme contraste avec la belle pierre de grès
rouge du même monument, en recouvre les parois. On a essayé d’en dé-
gager une des chapelles de l’abside et de rendre aux nervures de voûtes
leur nuance native. L’ouvrier chargé du travail n’a pas réussi, et l’essai de
débadigeonnage tenté a été malheureux. C’est ainsi que parfois les bonnes
causes ne trouvent pas l’interprète nécessaire pour bien les mettre en
pratique. Espérons qu’à Fribourg on ne s’en tiendra pas à cette première
tentative de restauration intérieure.

Nos remarques sur l’envahissement de la Renaissance trouvent leur ap-
plication à Sæckingen, l’une des villes forestières des bords du Rhin, entre
Bâle et Schafïhouse. L’antique basilique de saint Fridolin, l’apôtre de ces
contrées, à dû faire place, au dix-septième siècle, à l’église actuelle, grande,
curieuse à plus d’un titre et recouverte dans toute son étendue de fres-
ques qui ne sont pas sans mérite. La belle et riche châsse, qui renferme
les ossements de saint Fridolin est également style de Renaissance, et l’on
montre dans le trésor plusieurs reliquaires fort précieux et anciens, et
quelques objets ayant appartenu jadis au patron de l’église.

Un petit coin, une île dans l’Unt.ersée, ou lac inférieur de Constance,
 
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