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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 7.1869 (1870)

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: Les Burgmänner de Haguenau et la Burg des Hohenstaufen
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Il s’arrêta à la forme des basiliques rondes, si nombreuses au delà
des Alpes, et qu’il sut artistement enclaver dans le principal corps de
bâtiment de ses palais. Les basiliques de la péninsule, de forme oblongue,
furent surtout réservées pour les églises paroissiales et conventuelles. Les
basiliques rondes sont toujours à un rez-de-chaussée et deux étages
supérieurs; dans ces derniers se tenaient le prince et la maison impériale,
et l’on y conservait les reliques précieuses et les joyaux du Saint-Empire.
Ce genre de structure basilicale fut continué sous les successeurs du grand
prince, et nous voyons que les Hohenstaufen en firent usage dans le castel
de Haguenau, qui devint fréquemment leur résidence prolongée. La cha-
pelle palatine de la Burg était une copie exacte de ses devancières; les
descriptions des chroniqueurs en font foi. Quant à ses détails architecto-
niques, nous savons seulement que le marbre y entrait en quantité; la
forme était octogonale et les chapiteaux de colonnes qui portaient les
galeries supérieures devaient être couverts de rinceaux romans.

Il nous sera permis de donner un nom à cette architecture des palais
princiers, depuis le septième jusqu’au douzième siècle, et de l’appeler
'palatine. L’appellation nous semble exacte et méritée, d’autant plus, qu’à
peu d’exceptions près, elle était propre aux résidences des princes du
Saint-Empire.

Haguenau eut donc la chance de posséder un des derniers spécimens de
l’architecture palatine et en même temps un curieux échantillon de l’ar-
chitecture civile et militaire du douzième siècle. Nous avons eu le regret
de faire son oraison funèbre, il y a deux ans; qu’on nous permette aujour-
d’hui d’affirmer qu’il est ressuscité pour l’histoire de l’art. Il fallait ar-
racher au linceul qui le recouvrait une pierre après l’autre et refaire
l’ensemble de ses belles formes de structure. Nous présentons avec con-
fiance ce résultat à nos doctes collègues, les priant de soumettre à leur
critique éclairée nos assertions et de décider de la valeur de nos conclu-
sions. Je les crois légitimes et fondées et me permets de dire, en termi-
nant, que l’ancienne Burg de Haguenau est sortie de la région vaporeuse
des légendes pour rentrer dans le domaine de l’histoire. Quoique n’exis-
tant plus que sur le papier, sa figure magistrale a reconquis son honorable
place dans les manuels d’histoire de l’art et marquera parmi les monu-
ments de notre province les plus intéressants à étudier.

V. Guerber,

Curé de iîm/uenau.
 
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