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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 17.1895

DOI issue:
Mittheilungen / Mémoires
DOI article:
Degermann, Jules: Le monastére d'Échery au Val de Liépvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24724#0100

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- 86 —

«obtenir la confirmation de ces biens. Ce prince se rendit à sa demande, et
«en fit expédier le diplôme, daté de Strasbourg 859.»

«Acheric mourut lui-même en odeur de sainteté et donna le nom
«d’Acheric, ou d’Echery, au monastère qu’il avait fait bâtir. Il fut enterré
«au milieu du chœur, devant l’autel de la Sainte-Vierge, où l’on voyait
«encore son tombeau au temps de Richer, religieux de l’abbaye de Senones,
«qui écrivait au milieu du treizième siècle. Hesson, disciple et successeur
«de saint Acheric, leva de terre le corps de saint Guillaume et plaça ses
«reliques dans une châsse ornée d’or et d’argent. Hesson fut remplacé par
«Blidulphe, qui fut le restaurateur, et non le fondateur du monastère
«d’Eschery, comme l’ont cru jusqu’à présent tous ceux qui en ont parlé1.
«C’est l’autorité de Richer qui les a séduits, mais cette autorité, qui est
«de peu de poids pour les temps anciens, ne doit pas prévaloir contre
«l’ordre de la chronologie. Blidulphe vivait non dans le neuvième siècle,
«mais au milieu du dixième.»

Malheureusement, Grandidier a été induit en erreur avec Schœpflin et
d’autres, en faisant remonter au neuvième siècle l’existence de Guillaume
et d’Acheric, et la fondation du monastère d’Échery. Leur erreur a eu pour
cause une charte inventée par Jerôme Vignier et publiée par lui dans son
ouvrage intitulé: La véritable origine des très illustres maisons d’Alsace,
de Lorraine, d’Autriche, etc.2

C’est le prétendu diplôme daté de Strasbourg, par lequel le roi Lothaire,
cédant à la prière d’Ackrich et du prêtre Hesson, confirme les biens
donnés par le comte Leutard et son frère Hugues à l’église quae dicitur
Belmont.

Ces biens, dit le diplôme, sont venus à Leutard et à Hugues par héri-
tage, per obitum Liutfridi comités eorum parentis. «Le sieur Jean Ruyr,
chantre de Saint-Dié, m’a donné copie de cette charte», nous dit Vignier.
Mais Ruyr était mort déjà en 1645, dans un âge très avancé, et s’il avait
eu connaissance de ce document, il n’eût pas manqué d’en parler au
chapitre consacré à Belmont dans sa Recherche des sainctes Antiquitez de
la Vosge. Dans aucune des deux éditions de cet ouvrage, imprimée l’une
à Saint-Dié en 1625, l’autre à Épinal en 1633, ni dans le manuscrit de la

1. Tels que sont Jean Herquel, ou Herculanus, De antiquitalibus vallis Galileae,
cap. 15, apud Hugo, in monum., tom. I, p. 188 et 189, et Calmetum, Preuves, tom. 7,
p. CLXXII; Ruyr, p. 416 et 417; dom Calmet, Histoire de Lorraine, tom. I, p. 874, et
Notice de la Lorraine, tome I, p. 739, et Supplément, p. 132.

2. Paris, 1649, in-folio, page 77.
 
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