DOI Heft:
No. 2
DOI Artikel:Marlier, Georges: Ambrosius Benson et le thème des Sibylles
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17138#0062
"2. Ludger tom Ring 1'Aine, Yirgile cn pro-
phete, Munster, Landesmuseum (plioto du
Musee)
3. Atelier dc Simon Bcning, Deipara Virgo
miniaturę d'un manuscrit a la Staatsbiblio-
thek, Munich
nspirees du vrai Dieu. La reapparition massiye des sibylles dans la litterature et dans les arts
de la premierę Renaissancc rejoint ainsi le courant de pensee plus generał dc Phumanisme
chietien, qui cherchait a concilier la foi chretienne et 1'etude de l'Antiquite.
Aux Pays-Bas, c'cst surtout a Bruges ,<juc les sibylles furent mises en scenę. Jean Proyost
les a campees au debut du seizicme siecle dans un tableau de 1'Ermitage a Leningrad, ou elles
sont associees aux prophetes. Lc Maitrc du Saint-Sang cn a fait autant. Mais le specialiste du
genre est incońtestablement Ambrosius Benson1, peintre d'origine italienne — son nom etait
Ambrogio Benzoni — mais dont toute la carriere s'est deroulee a Bruges. Cest lui qui est Tauteur
du tableau du Musće National de Varsovie ąue nous avons admire a l'exposition de Bordeaux.
Lorsqu'on regarde cette figurę, on constatc que Benson ne s'est vraiment pas mis en frais d'ima-
gination pour evocpier unc proplietesse grccque. S'il n'y avait la banderole, avec l'extrait de
sa prophetie et l'indication dc sa qualitć — Sibilla Persica — nous croirions avoir affaire a
une dame lisant son livre d'Heures ou, tout au plus, a une saintc representee dans le costume
du temps du peintre, vers 1530—35. Benson s'est d'ailleurs inspirć des figir-es de saintes lisant,
qnc son maitre Gerard David avait representćcs a plusieurs reprises, notamment dans son
celebrę tableau de la Vierge entouree de saintes du musće de Rouen5.
Je notais a 1'instant que ce n'etaient j]as seulement les siljylles qui etaient assimilćes aux
prophetes de 1'Ancien Testament, mais aussi certains autevirs de I'Antiquitć et plus particu-
lierement Virgile. En voici un excmplc: voici Virgile represente non pas comme pocte, mais
4. Cf. la monograpllie tle cc peintre par G. Marlier, op. cit.
5. M. J. Friedlander, Dic altniederlandische Malerei, VI, Berlin, 1928, p. 75 s., no 215, pl. XCVI.
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phete, Munster, Landesmuseum (plioto du
Musee)
3. Atelier dc Simon Bcning, Deipara Virgo
miniaturę d'un manuscrit a la Staatsbiblio-
thek, Munich
nspirees du vrai Dieu. La reapparition massiye des sibylles dans la litterature et dans les arts
de la premierę Renaissancc rejoint ainsi le courant de pensee plus generał dc Phumanisme
chietien, qui cherchait a concilier la foi chretienne et 1'etude de l'Antiquite.
Aux Pays-Bas, c'cst surtout a Bruges ,<juc les sibylles furent mises en scenę. Jean Proyost
les a campees au debut du seizicme siecle dans un tableau de 1'Ermitage a Leningrad, ou elles
sont associees aux prophetes. Lc Maitrc du Saint-Sang cn a fait autant. Mais le specialiste du
genre est incońtestablement Ambrosius Benson1, peintre d'origine italienne — son nom etait
Ambrogio Benzoni — mais dont toute la carriere s'est deroulee a Bruges. Cest lui qui est Tauteur
du tableau du Musće National de Varsovie ąue nous avons admire a l'exposition de Bordeaux.
Lorsqu'on regarde cette figurę, on constatc que Benson ne s'est vraiment pas mis en frais d'ima-
gination pour evocpier unc proplietesse grccque. S'il n'y avait la banderole, avec l'extrait de
sa prophetie et l'indication dc sa qualitć — Sibilla Persica — nous croirions avoir affaire a
une dame lisant son livre d'Heures ou, tout au plus, a une saintc representee dans le costume
du temps du peintre, vers 1530—35. Benson s'est d'ailleurs inspirć des figir-es de saintes lisant,
qnc son maitre Gerard David avait representćcs a plusieurs reprises, notamment dans son
celebrę tableau de la Vierge entouree de saintes du musće de Rouen5.
Je notais a 1'instant que ce n'etaient j]as seulement les siljylles qui etaient assimilćes aux
prophetes de 1'Ancien Testament, mais aussi certains autevirs de I'Antiquitć et plus particu-
lierement Virgile. En voici un excmplc: voici Virgile represente non pas comme pocte, mais
4. Cf. la monograpllie tle cc peintre par G. Marlier, op. cit.
5. M. J. Friedlander, Dic altniederlandische Malerei, VI, Berlin, 1928, p. 75 s., no 215, pl. XCVI.
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