DOI Heft:
No.3-4
DOI Heft:Sommaire
DOI Artikel:Kaczmarzyk, Dariusz: Les répliques de "Moi͏̈se" de Michel-Ange dans les collections polonaises
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17159#0100
le proj et d'un grand monument orne de quarante peu pres sculptures immenses. Apres la
mort de Jules II ce projet subit de nombreuses modifications tendant toujours a l'amoindrir.
Le nombre des statues fut rćduit Le projet de 1513 n'avait que 28 statues, celui de 1516 —
22 sculptures et le dernier de 1532 presentait un monument abordable d'un seul cóte, attache
au mur et orne a peine de six statues. Dix ans apres on a proposć a Michel-Ange de sculpter
seulement trois statues et les autres devaient etre exćcutćes par d'autres sculpteurs. Le mo-
nument fut realise finalement en 1545, mais il ne fut point place a la basiliąue mais a l'ćglise
de San Piętro in Vincoli; il est attache au mur15. Pendant ce temps si long Michel-Ange a sculpte
encore deux statues d'esclaves, qui se trouvent au Louvre et il a commence ąuatre statues
qui sont actuellement a 1'Acadćmie de Florence.
La statuę de Moise en marbre est completement finie et elle I'a ćte plus tót que les autres,
deja en 1513—1516 (fig. 2). Sa comparaison avec la statuette de Varsovie temoigne en faveur
de cette derniere. II est vrai qu'elles different quelque peu. Avant tout le materiel — le marbre
blanc et la terre-cuite brune, ensuite les dimensions: la statuę est haute de 235 cm et la statuette
de 36,6 cm. Mais la composition et les proportions de la statuę du tombeau de Jules II sont
tout a fait les memes que ceux de notre statuette, ainsi que tous les dćtails du corps et des
vetements sont repetes presque sans faute. D'habitude dans la copie de la tete l'expression dis-
parait. La tete de Moise de la statuę exprime la force, la violence, la gravite. Cela est exprime
par le modele du visage, des yeux, du nez, de la bouche, de la moustache et de la barbe viole-
mment ondulantes. Tout cela apparait sur la statuette de Varsovie, dont la tete est actu-
ellement deformee par la corne cassee et le manque d'une partie des cheveux (fig. 3).
Malgre les differences des photographies des deux sculptures qui different par leurs dimensions,
leurs matieres, la lumiere, on y aperęoit les memes details et les memes valeurs. Ainsi notre
statuette a la meme formę artistique (fig. 4, 5).
Cette prćcision de la composition, de la formę et des details de la statuette en terre-cuite
eveille une certaine inquietude (fig. 6). II est necessaire donc de rappeler brievement les prin-
cipes de l'execution d'une sculpture monumentele.
Vasari decrit qu'un artiste voulant faire une grandę statuę commence par sculpter un petit
bozzetto, un petit modele10. Ensuite d'apres ce modele il sculpte en argile la statuę de dimensions
prevues, en fait un moule duquel il obtient un moulage en platre. Ce n'est que maintenant qu'il
fait un moulage en bronze ou il la sculpte en marbre en appliąuant les techniques differentes.
En sculptant la grandę statuę en argile on peut transporter la composition avec une grandę
prćcision. Le moulage en bronze Pa rend durable. Mais en sculptant. en marbre en apliquant
la technique du pointillage, connue dćja a l'epoque de la Renaissance, certaines modifications
des details peuvent etre causees par les qualites specifiques des matieres. D'habitude ce sont
les aides ou eleves qui tailleut le marbre et 1'artiste corrige seulement.
Michel-Ange devait se servir de 1'aide de ses ćleves, ce dont temoigne le fait que la statuę
de Jesus Christ fut abimee par Piętro Urbani, l'eleve qui aidait a la tailler17.
Le procede createur de Michel-Ange differait nćamoins du plan tracę par Vasari et il etait
tout a fait individuel dont temoignent ses nombreuses oeuvres inachevees.
Essayons de dćcrire ce procede pour etablir quelle y fut la place d'un bozzetto. La premierę
idee se rćalisait par des dessins les plus genćraux, ensuite par des dessins qui donnaient deja
Pidee de 1'ensemble de la conception. Puis 1'artiste faisait des etudes de certains details, des
etudes de 1'anatomie humaine, de certains de ces dćtails qui le fascinaient au moment donnę.
On connait de nombreuses etudes tres belles nour le monument de Jules II qui se trou-
vaient dans de differents musćes et collections.
15. Ch. de Tolnay, op. cit., IV, 1954.
16. Ch. de Tolnay, op. cit., II, p. 277.
17. Ch. de Tolnay, op. cit., III, p. 89, 178.
86
mort de Jules II ce projet subit de nombreuses modifications tendant toujours a l'amoindrir.
Le nombre des statues fut rćduit Le projet de 1513 n'avait que 28 statues, celui de 1516 —
22 sculptures et le dernier de 1532 presentait un monument abordable d'un seul cóte, attache
au mur et orne a peine de six statues. Dix ans apres on a proposć a Michel-Ange de sculpter
seulement trois statues et les autres devaient etre exćcutćes par d'autres sculpteurs. Le mo-
nument fut realise finalement en 1545, mais il ne fut point place a la basiliąue mais a l'ćglise
de San Piętro in Vincoli; il est attache au mur15. Pendant ce temps si long Michel-Ange a sculpte
encore deux statues d'esclaves, qui se trouvent au Louvre et il a commence ąuatre statues
qui sont actuellement a 1'Acadćmie de Florence.
La statuę de Moise en marbre est completement finie et elle I'a ćte plus tót que les autres,
deja en 1513—1516 (fig. 2). Sa comparaison avec la statuette de Varsovie temoigne en faveur
de cette derniere. II est vrai qu'elles different quelque peu. Avant tout le materiel — le marbre
blanc et la terre-cuite brune, ensuite les dimensions: la statuę est haute de 235 cm et la statuette
de 36,6 cm. Mais la composition et les proportions de la statuę du tombeau de Jules II sont
tout a fait les memes que ceux de notre statuette, ainsi que tous les dćtails du corps et des
vetements sont repetes presque sans faute. D'habitude dans la copie de la tete l'expression dis-
parait. La tete de Moise de la statuę exprime la force, la violence, la gravite. Cela est exprime
par le modele du visage, des yeux, du nez, de la bouche, de la moustache et de la barbe viole-
mment ondulantes. Tout cela apparait sur la statuette de Varsovie, dont la tete est actu-
ellement deformee par la corne cassee et le manque d'une partie des cheveux (fig. 3).
Malgre les differences des photographies des deux sculptures qui different par leurs dimensions,
leurs matieres, la lumiere, on y aperęoit les memes details et les memes valeurs. Ainsi notre
statuette a la meme formę artistique (fig. 4, 5).
Cette prćcision de la composition, de la formę et des details de la statuette en terre-cuite
eveille une certaine inquietude (fig. 6). II est necessaire donc de rappeler brievement les prin-
cipes de l'execution d'une sculpture monumentele.
Vasari decrit qu'un artiste voulant faire une grandę statuę commence par sculpter un petit
bozzetto, un petit modele10. Ensuite d'apres ce modele il sculpte en argile la statuę de dimensions
prevues, en fait un moule duquel il obtient un moulage en platre. Ce n'est que maintenant qu'il
fait un moulage en bronze ou il la sculpte en marbre en appliąuant les techniques differentes.
En sculptant la grandę statuę en argile on peut transporter la composition avec une grandę
prćcision. Le moulage en bronze Pa rend durable. Mais en sculptant. en marbre en apliquant
la technique du pointillage, connue dćja a l'epoque de la Renaissance, certaines modifications
des details peuvent etre causees par les qualites specifiques des matieres. D'habitude ce sont
les aides ou eleves qui tailleut le marbre et 1'artiste corrige seulement.
Michel-Ange devait se servir de 1'aide de ses ćleves, ce dont temoigne le fait que la statuę
de Jesus Christ fut abimee par Piętro Urbani, l'eleve qui aidait a la tailler17.
Le procede createur de Michel-Ange differait nćamoins du plan tracę par Vasari et il etait
tout a fait individuel dont temoignent ses nombreuses oeuvres inachevees.
Essayons de dćcrire ce procede pour etablir quelle y fut la place d'un bozzetto. La premierę
idee se rćalisait par des dessins les plus genćraux, ensuite par des dessins qui donnaient deja
Pidee de 1'ensemble de la conception. Puis 1'artiste faisait des etudes de certains details, des
etudes de 1'anatomie humaine, de certains de ces dćtails qui le fascinaient au moment donnę.
On connait de nombreuses etudes tres belles nour le monument de Jules II qui se trou-
vaient dans de differents musćes et collections.
15. Ch. de Tolnay, op. cit., IV, 1954.
16. Ch. de Tolnay, op. cit., II, p. 277.
17. Ch. de Tolnay, op. cit., III, p. 89, 178.
86