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Bulletin du Musée National de Varsovie — 5.1964

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No.3-4
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Kaczmarzyk, Dariusz: Les répliques de "Moi͏̈se" de Michel-Ange dans les collections polonaises
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https://doi.org/10.11588/diglit.17159#0102
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Cette premierę conception fut exprimee aussi en argile 011 en cire. L'etude du nu qui se trouve
actuellement au British Museum a Londres, demontre comment la formę humaine tres synthe-
tique commence a apparaitre d'une masse d'argile. Ensuite 1'artiste faisait des modeles mieux
formes, peut etre pas encore de l'ensemble du monument mais des parties qui 1'absorbaient
tout specialement. Tel est le modele du nu couche, montre des deux cótes qui se trouve a FAcc-
demia di Belle Arti a Florence. On y voit deja Fidee principale de la composition. Peut etre
c'etait le modele du monument, la derniere etape de la vision du sculpteur qui devait etre
realisee en marbre.

La preparation du bloc de marbre etait prćcedee par un dessin de la masse avec des
dimensions de la statuę. Tolnay a publie un grand ensemble de tels dessins, entre autres ceux
pour le monument de Jules II. Apres l'arrivee du bloc de la carriere, les parties qui n'etaient
pas nćcessaires etaient enlevees; pour la plupart c'etaient les eleves qui taillaient le bloc.

Cest alors que l'artiste se mettait a sculpter cette masse difforme de la pierre. On 1'aperęoit
ce processsur les statues qui sont restćes inachevees. L'artiste atteint la source de la vie,
le coeur et la il decouvre une partie finie qui prćsage la beaute de l'ensemble. Le sculpteur se
passionne et il avance plus haut ou il aperęoit les lignes du visage mais il va aussi en bas pour
decouvrir les parties inferieures de 1'homme. Finalement il a devant lui une belle statuę pleine
de vie et de force, comme p.ex. les deux esclaves au Louvre. Mais il ne finissait pas toujours
son oeuvre, souvent la tete restait inachevće, car c'est avec elle qu'il avait le plus de difficultes.
Dans le Cr epuscule du tombeau de Lorenzo Medicis toute la statuę d'homme est finie, mais la
formę de la tete est cachee par un voile comme si 1'artiste craignait de perdre la force de
l'expression en la devoi!ant. La meme chose eut lieu avec le buste de Brutus. II est connu
que Michel-Ange ne sculptait point de portraits mais qu'il recherchait ce qui etait generalement
humain. Les deux statues des Medicis sur leurs tombeaux sont de telles gćneralisations et non
des portraits.

La description comment une sculpture etait faite doit aider a comprendre quel pouvait
etre le role d'un modele, comme la statuette de Moise, dans ce procede creatif. Michel-Ange —
un artiste d'une si grandę force et d'une enorme activite interieure ne pouvait etre gene par
les details d'un tel modele. Chaque coup de son ciseau creait une formę nouvelle qui etait
l'expression des emotions et des experiences de 1'artiste. Cela est visible sur les blocs en marbre
des statues a peine commencees des esclaves et de la statuę Pieta Rondanini. II sculptait les
figures humaines avec liberte, indćpendance et une parafaite maitrise. Cependant pour la sta-
tuę de Moise la disposition des vetements, de la barbe et l'expression du visage etaient d'une
grandę importance. Cela exigeait des etudes precises et ensuite il fallait suivre les formes
etablies et le contróler en les transportant sur le marbre. Tout de meme il est difficile de croire
qu'un temperament creatif si individuel puisse se forcer a recreer strictement les details du
modele sur le marbre dur en grandes dimensions. Le procede contraire est plus probable, c'est
a dire la repetition exacte de la statuę en petites dimensions et en argile molle. La statuette
de Moise de Varsovie semble le confirmer. Mais sa haute qualite artistique et ses formes vives
indiquent que c'est plus qu'une replique reduite, probablement c'est une repetition autorisee
de 1'original.

Michel-Ange voyait avec faveur lorsque ses eleves copiaient ses oeuvres, meme ils les
aidait en les corrigeant. Au British Museum il y a deux dessins faits par Antonio Mini d'apres
la statuę de la Madone de la Chapelle des Medicis. Sur Fun de ces dessins Michel-Ange fit des
corrections et il ajouta une remarque encourageant son eleve prefere: „designia Antonio,
designia Antonio designia e non perder tempo"18. Une pareille situation aurait pu avoir lieu
lorsque la petite repetition de la statuę de Moise fut sculptee. Une repetition et non une copie
puisque Michel-Ange patronnait et corrigeait volontiers ses eleves. Au moment en question

18. Ch de Tolnay" op. cit., Ill.fig. 128.

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