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No.3-4
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DOI Artikel:Waźbiński, Zygmunt: "La construction de la Tour de Babel" par Bruegel le Vieux: genèse d'un symbole d'urbanisme
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17159#0128
1. Pieter Bruegel le Vieux, Construction de la Tour de Babel, Vienne, Kunsthistorisches
Museum (d'apres Jedlicka)
basiliąue de St. Pierre15 (fig. 6). Dans le tableau de Frans Francken ce groupe devient le theme
uniąue de l'oeuvre1G (fig. 7).
La Tour de Bruegel differe des autres tours, car elle n'est pas uniąuement un edifice quel-
conąue. Sa ressemblance avec le Collisee de Rome est evidente. Cette analogie n'est pas fortuite:
elle sert de dedicace a l'oeuvre.
Le rapprochement entre Babylone et Rome qui deja a l'epoque de Bruegel jouissait d'une
certaine tradition, gagne en actualite. Dans le domaine de 1'iconograpbie cependant, c'est
Bruegel qui, le premier, souligne ce rapprochement. L'analogie devient encore plus visible
chez les successeurs de l'artisle. Une estampe anonyme flamande situe la construction de la Tour
de Babel non pas sur un fond de ville fantastique en Europę septentrionale, mais a Rome17
(fig. 8).
Le concept „Babylonia occidentalis" pour designer Rome apparait pour la premierę fois
chez St. Augustin18. II est le synonyme de ,,ville terrestre" par opposition a la „Civitas Dei"
(Jćrusalem). Cette opposition contient en elle meme un jugement severe de Rome. Savonarole
la reprend et la deve!oppe dans une de ces improvisations oratoires sur les psaumes (13 jan-
vier 1495): „j'ai vu une croix noire dressee sur la Babylone romaine avec 1'inscription „Ira
Domini" et il y tombait une pluie de glaiyes, d'epees et de pierres du ciel... (tandis) qu'une
croix d'or descendait des cieux sur Jćrusalem..
15. J. S. Ackerman, The Archilecture of Michelangelo, II, London 1961, p. 83 — 112.
16. H. Minkowski, op. cif., fig. 184.
17. Deuxieme moitie du XVIe siecle. Cabinet des Estampes, Bibliotheąuc Nationale, Paris.
18. St. Augustin, Cioitas Dei, XVI, 19, XVII, 2.
19. D'apres A. Chastel, Art et Humanisme a Florence au lemps de Laurent le Magnifique, Paris, 1959, p. 396.
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Museum (d'apres Jedlicka)
basiliąue de St. Pierre15 (fig. 6). Dans le tableau de Frans Francken ce groupe devient le theme
uniąue de l'oeuvre1G (fig. 7).
La Tour de Bruegel differe des autres tours, car elle n'est pas uniąuement un edifice quel-
conąue. Sa ressemblance avec le Collisee de Rome est evidente. Cette analogie n'est pas fortuite:
elle sert de dedicace a l'oeuvre.
Le rapprochement entre Babylone et Rome qui deja a l'epoque de Bruegel jouissait d'une
certaine tradition, gagne en actualite. Dans le domaine de 1'iconograpbie cependant, c'est
Bruegel qui, le premier, souligne ce rapprochement. L'analogie devient encore plus visible
chez les successeurs de l'artisle. Une estampe anonyme flamande situe la construction de la Tour
de Babel non pas sur un fond de ville fantastique en Europę septentrionale, mais a Rome17
(fig. 8).
Le concept „Babylonia occidentalis" pour designer Rome apparait pour la premierę fois
chez St. Augustin18. II est le synonyme de ,,ville terrestre" par opposition a la „Civitas Dei"
(Jćrusalem). Cette opposition contient en elle meme un jugement severe de Rome. Savonarole
la reprend et la deve!oppe dans une de ces improvisations oratoires sur les psaumes (13 jan-
vier 1495): „j'ai vu une croix noire dressee sur la Babylone romaine avec 1'inscription „Ira
Domini" et il y tombait une pluie de glaiyes, d'epees et de pierres du ciel... (tandis) qu'une
croix d'or descendait des cieux sur Jćrusalem..
15. J. S. Ackerman, The Archilecture of Michelangelo, II, London 1961, p. 83 — 112.
16. H. Minkowski, op. cif., fig. 184.
17. Deuxieme moitie du XVIe siecle. Cabinet des Estampes, Bibliotheąuc Nationale, Paris.
18. St. Augustin, Cioitas Dei, XVI, 19, XVII, 2.
19. D'apres A. Chastel, Art et Humanisme a Florence au lemps de Laurent le Magnifique, Paris, 1959, p. 396.
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