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Bulletin du Musée National de Varsovie — 6.1965

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No. 1
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Secomska, Krystyna: "Martyrium SS. Crispini et Crispiniani MM" et un tableau néerlandais du début de XVI e siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.17160#0022
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St. Crćpin et St. Crepinien apparaissent dans l'art europeen depuis XIIe siecle (dans les
miniatures du XIIe s., dans les manuscrits allemands et dans le reliquaire d'argent du XIIIe s.
a la Cathćdralc d'Osnabriick)50. II faut citer ensuite quelques autels du XVe et XVIe siecle
ou ils figurent avec leur attributs — les alenes et les meules, ou avec les outils de cordonniers
et les sonliers51. Quant aux scenes de leur vie, l'exemple iconographique le plus ancien date
du XIIIe siecle (ce sont les fragments d'un vitrail conseryćs a la Corcoran Gallery a Wa-
shington)52. Cependant c'est vers la fin du XVe siecle qu'ils deviennent populaires dans Fart
franęais — peut-etre grace aux spćctacles des mysteres. On avait coutume de les representer
travaillant dans leur atelier (souvent au moment de 1'arrestation). Tels sont les groupes sculptćs
du college d'Autun et de St. Pantalton de Troyes etc.53

Les cycles de leur martyre apparaissent au XVIe siecle — citons ici le retable anversois
(execute vers 1500) en bois sculpte a Herenthals54 (Belgique), le retable de Feglise de St. Georges
a Dinkelsbiihl (Baviere)55, le cycle peint de Clermont-Fcrrand (ex-voto du maitre cordonnier
Blaise Filhol de 1594)5C et enfin, plusieurs vitraux franęais (le vitrail a Bourg-en Bresse execute
vers 1530, le vitrail a Gisors (fig. 9, vers 1530 etc.)57. De tous ces exemples Fautel neerlandais
de Herenthals (fig. 8) semble etie le plus proche au notre Martyre de St. Crepin et St. Crepinien
dans son principe iconographique de la representation simultanee, ainsi que dans le traitement
de certains details.

Toutefois le cycle du Martyre de Varsovie est incomplet: il n'y a pas de scenę de Farrestation,
ni celle du supplice de 1'huile bouillante, ni surtout celle de la dćcapitation des saints. Probable-
ment ces episodes etaient representes sur les autres panneaux. II est possible que les deux pein-
tures merlandaises du XVIe s. (dans la collection particuliere a Paris) qui seront publiees dans
le volume tłu Corpus consacre a la Pologne, faisaient jadis partie du meme autel que notre
tableau. Ce sont sans doute deux scenes de la legendę qui manquent dans le tableau de Varsovie:
1) le supplice de 1'huile et la mort de Bictiovarus, 2) la dćcapitation de Crepin et de Crepinien.
Toutefois il faut prendre en consideration une autre possibilite — notamment que les tableaux
de Paris — oeuvres du meme atelier que le nótre, appartenaient a un autre ensemble de Mar-
tyre, Malgre toutes les analogies frappantes il faut remarquer que, par exemple, les person-
nages importants — Maximien et Rictiovarus — sont differemment caracterises et costumes
dans les peintures de Paris que dans celle de Varsovie.

Cependant pour resoudre toutes ces questions il faudrait comparer les versions diverses de la
legendę de Crepin et Crepinien et surtout les textes des Mysteres — avec toute la sequence
des scenes de notre tableau. Le texte latin publie dans Acta Sanctorum permet d'expliquer
les principaux episodes du Martyre de Varsovie. Toutefois, 1'influence des Mysteres pouvait
enrichir 1'iconographie du tableau par des motifs nouveaux et par des „acteurs" nouveaux.
II n'est pas exclu qu'un spectacle de quelque Jeu de St. Crepin et St. Crepinien inconnu a inspire
le maitre neerlandais de creer ,,le spectacle pictural" de Fhistoire celebrę des martyrs de Soissons.

50. J.Braun, op.cit., p. 442; L. Rćau, op. cit., p. 352.

51. K. Kiinstlc, op. cit.. pp. 171 —173; J. Braun, op. cit.,pp. 442 — 446; G. Kaftal, Iconography ojthe. Saints in Tuscan Painting,
Firenze, 1952, pp. 297-300; L. Reau, op.cit., p. 352.

52. Ph. Verdicr,,A Stained Glass from the Cathedral of Soissons", The Corcoran Gallery of Art Bullelin, X, nov. 1958, pp. 4 ff;
L. Gródecki ,,Les vitraux soissonnais du Louvre, du Musee Marraottan et des collections araericaines", ftevw des Arls,
X, 1960, pp. 171-173, fig. 6, 8, 9.

53. Dans ie groupe sculpte de Troyes ils sont,,dcux jcunes compagnons cordonniers travaillarjt dans leur boutir|ue (...)
Voila des saints avec lesquels les cordonniers de Troyes se sentaient a 1'aise. On se montrait avec attendrissement l'es-
cabeau, la hachette, le baquet et le petit chien sous 1'etabli" (E. Małe, op. cit., p. 158); Cf. aussi K. Kiinstle, op. cii.,
p. 173; L. Rćau, op.cit., pp. 352, 353.

54. L. Reau, op.cit., pp. 352, 353.

55. K. Kiinstle, op.cit., p. 173.

56. Cl. H. Jumon, op.cit., pp. 99—103.

57. E. Małe, op.cit., pp. 171, 180, 181; Cl. H. Jumon, op.cit., pp. 100, 102, 103; L. Reau, op.cit., pp. 352, 353.

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