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Bulletin du Musée National de Varsovie — 16.1975

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Jakimowicz, Irena: La collection de peintures de Stanisław Ignacy Witkiewicz (Witkacy): essai d'interpretation
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https://doi.org/10.11588/diglit.18860#0051
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Les systèmes concentriquement fermés se ramènent parfois à une formule très laconique,
opérant avec une seule figure sur un fond pas très développé comme dans deux dessins au crayon:
Chimère du 10 avril 1923 et Composition du 8 avril de la même année (n° d'inv. 159125/3 et 4)
ou bien, avec une quantité aussi limitée que dans le pastel Satan (ill. 7) du 19 mai 1925.

Parmi les petits croquis dessinés, deux attirent particulièrement l'attention comme enre-
gistrement de systèmes de tensions orientées. Le dessin Boussingault à Chimborazo du 1 no-
vembre 1922 (n° d'inv. 159125/2) est une composition verticale dans laquelle les contours du
paysage de montagne convergent au centre par des lignes de tensions. L'Hiver (ill. 8) du 26 jan-
vier 1923 représente bien le principe de la pbase ultérieure de peinture de Witkacy alors que
les compositions dépourvues d'un fond plus large de paysage, sur lesquelles s'entassent des
figures fantastiques, sont soumises — comme dans le tableau Le Rêve du Musée National à Cra-
covie — à des rythmes se déplaçant obliquement, de formes ellipsoïdales coupées par la violence
de tensions orientées en diagonales.

Parallèlement à ces compositions de Forme Pure, créées dans une sphère spécialement déter-
minée de sa création réellement artistique, Witkacy peignait et, plus exactement, dessinait
surtout au fusain et aux pastels, des portraits qu'il traitait comme une sorte d'art utilitaire.
Parfois pourtant, marqués du symbole C, ils suggèrent un rapprochement de ce thème également
des problèmes de l'Art Pur. Dans des cas rares, le portrait devenait nettement une oeuvre de
Forme Pure, comme cela a lieu dans le Portrait de Femme de 1918 (ill. 9). La tête n'est ici qu'un
prétexte à la construction d'un système médité de taches plates dures, marquées par un con-
tour, de couleurs complémentaires nettes. Cependant, le portrait devenait alors rarement une
oeuvre de ce rang étant donné qu'avec une petite quantité de formes composantes, il ne pouvait
satisfaire aux exigences de l'esthétique de Witkacy qui avait besoin, pour atteindre à la pléni-
tude de la sensation esthétique, d'une multiplicité d'éléments susceptibles d'une intégration
satisfaisante, ainsi que d'une dynamique plus nette des tensions orientées, possible à révéler
pleinement seulement dans une composition vaste et compliquée.

L'épisode relativement court, terminé en 1924, de la peinture de Forme Pure, se caractérise
par une évolution violente dans le sens de la complication des systèmes de composition ainsi
que par le passage de la palette calme et chaude à des harmonies multicolores ouvertes de plus
en plus compliquées et à des juxtapositions perverses à travers des harmonies simples de couleurs
saturées. Dans cette intensification du coloris, les impressions que l'artiste a recueilli au cours
de son voyage aux tropiques, en Inde et à Ceylan en 1914, jouèrent un rôle non négligeable.
Les roses, les violets, les pourpres, les oranges, les verts discordants qui l'avaient tant émerveillé,
lui servirent par la suite comme excellent matériau de combinaisons multicolores compliquées
conformément aux principe de la Forme Pure. Les stupéfiants avaient-ils déjà à cette époque
uae part dans cette intensification de sa vision du monde? Il serait difficile de le dire aujourd'hui
en toute certitude. Bien que la description du processus de création contenu dans son roman
des années trente La seule issue13 prend en considération l'usage des narcotiques, on manque
de confirmation dans les matériaux de source et l'on ne trouve pas sur les tableaux de signes
correspondants en dehors de ceux qui ont trait à la nicotine; quant aux quelques signes spo-
radiquement rencontrés, nous ne savons pas les déchiffrer aujourd'hui. Il ne semble pas que
l'éther dont Witkacy usa en 1918 dans quelques travaux comme dans le Portrait d'homme
(n° d'inv. Rys. W. 1526) ait eu une influence plus nette sur le façonnement de la forme. Le prob-
lème de l'usage méthodique des stupéfiants ne surgira qu'après 1924, lorsque Witkacy se sera
retiré de la peinture de la Forme Pure. Il convient de voir quelle fut la raison de ce tournant.

Witkacy avait conscience que sa peinture n'avait pas été entièrement un succès, qu'elle n'avait
pas satisfait aux exigences que l'artiste lui avait posées. Il avait sans aucun doute un vague

13. Edité pour la première fois: Jedyne uyjście, Warszawa, 1968, dans l'élaboration de T. Jodelka-Burzecki,

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