Bulletin du Musée National de Varsovie (16.1975)

12. S.I. Witkiewicz, Portrait de Leon Reynel, 1928, avec usage de haschich, inv. n° 121642

puisque les portraits peints alors ne trahissent pas nettement les traits que Witkacy a décrits,
comme effet de grandes doses mélangées à de l'alcool, sous forme de visions étranges avec multi-
pl cation des objets. A en juger à trois portraits de ce type en ma connaissance jusqu'alors,
dont deux — de Lcon Reynel (ill. 12) — se trouvent dans les collections du Musée, l'effet du
lia schich se ramenait à un trait léger, pur, présentant la forme d'une manière synthétique
et à une réduction de la couleur du dessin principalement au noir avec adjonction d'une couleur
claire intense, servant principalement à doubler le contour essentiel. Ce n'est peut-être pas
un hasard que les trois portraits se distinguent par une expression mélancolique et un regard
étrange sous de lourdes paupières.

Witkacy fit relativement tôt et souvent usage de la cocaïne, particulièrement du milieu
de l'année 1926 au milieu de l'année 1928; elle est aussi un motif fréquent dans ses oeuvres
littéraires. Il semble qu'appliquée alors en petites doses et sans excès d'alcool, elle avait pour
effet d'accroître, de brutaliser même les traits de construction des premiers portraits qui entraient
dans les catégories de la Forme Pure. Le Portrait de Leon Reynel (ill. 13), daté du 8 mai
1926, portrait dessiné par touches énergiques du pastel de couleurs intenses, semble en témoigner
éloquemment tandis que le portrait exécuté un peu plus tôt en 1925 (ill. 14), de ce même
modèle du type D semble être un bon exemple d'adaptation en état normal des résultats
obtenus par ce moyen.

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