Bulletin du Musée National de Varsovie (16.1975)

6. Mascarons sur. les chapiteaux de la Chapelle des Medicis (d'après Tolnay, III)

du nez, de l'oreille, des plumes et et dentelures du diadème), ce qui permet de la considérer non
comme une copie, mais une réplique d'atelier. Peut-être elle fut élaborée encore dans l'atelier
de Buonarroti. Il est en effet difficile à concevoir qu'on ait exécuté une copio d'un fragment
de la décoration d'une statue se trouvant actuellement à la hauteur de plus de trois métrés. Dans
la Chapelle des Medicis, Michel-Ange a utilisé les mascarons plusieurs fois et en diverses variantes.
Il apparaît entre autres sur le dos de la même statue de Giuliano (fig. 3), plus bas, en une autre
variante, près de l'allégorie de la Nuit (fig. 4). Deux frises de mascarons entrent dans la décoration
architectonique au-dessous des statues de Giuliano et de Lorenzo (fig. 5), le même ensemble
se répète sur les chapiteaux de pilastres (fig. 6)5.

Le mascaron de Varsovie se relie avec la Chapelle des Medicis non seulement par sa composition,
nais aussi par la matière courante à Florence, la dite pietra serena. Justement cette pierre fut
utilisée par Michel-Ange dans la décoration architectonique de la Chapelle des Medicis, sur les
pilastres et les arcs. La pierre gris-foncé contrastait avec le marbre blanc de l'intérieur6.

Ainsi donc deux éléments majeurs, la composition et la matière, relient le bas-relief de Varsovie
avec l'oeuvre de Michel-Ange. S'il provient de l'atelier de Buonarroti, on peut penser qu'il
faisait fonction de chapiteau de pilastre. En effet, les dimensions du bloc, en particulier
la longueur, sont sensiblement les mêmes que celles des chapiteaux avec mascarons de la Chapelle
des Medicis'.

3- C. Tolnay, The Medici Chapel..., op. cil, il. 28, 29, 43, 190-200.

*>• F. Kriegbaum, Michelangelo Buonarroti, die Bildicerlce, Berlin, 1940, p. 38; Tolnay, The Medici Chapel..., op. cit., pp.

29-30, 126-160.
7. Tolnay, The Medici Chapel..., op. cit., il. 195.

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