DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Karpowicz, Mariusz: "La Fortune" e "l'Art"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18861#0038
Enfin, il convient de se demander pour qui et pourąuoi furent exćeutes les deux tableaux
de Kuntze. Au moment cjuand a Rome 1'artiste acheva les deux toiles, vers 1755, le principal
mecene de notre artiste, l'evćque Andrzej Stanisław Kostka Załuski, etait a la tete du diocese
de Cracovie. Disposant des fonds immenses du plus riche eveche de Pologne, il enrichissait con-
stamment son ouvrage a Varsovie — la Bibliotheque.
On sait qu'en commun avec l'eveque de Płock Józef Andrzej Załuski, le savant prelat prevoyait
la fondation d'une Academie Polonaise des Sciences. Józef avait un meilleur esprit d'organisa-
tion, il executa les projets; il avaitaussi plus de penchant pour les sciences exactes, en particulier
les sciences naturelles et la mineralogie. Par contrę, il semble qu'Andrzej Stanisław avait plus
de coeur pour les sciences humaines. La bibliotheque reunie avec tant d'effort et de courage,
la premierę bibliotheque publique en Pologne, fut ouverte en 1747. Mais elle n'etait qu'un ins-
trument menant au but finał qu'ćtait 1'Academie — une reunion de savants aujjres de la Biblio-
theque, y trouvant protection, des conditions de travail et la science humaine emmagasinee en
40.000 volumes. Mais la premierę Academie Polonaise des Sciences n'y tint seance qu'en 1753.
Nous savons quclles luttes dut mener le savant eveque contrę le particularisme et 1'obscurantisme.
Nous connaissons ses projets de faire venir en Pologne les plus eminents savants d'Allemagne —
p.ex. le physicien Wolff et le juriste Lengnich — ce qui d'ailleurs se heurta a l'opposition de
1'Academie de Cracovie. Lasse par 1'entetement de 1'Academie de Cracovie, le prelat exposa
dans une lettre a Tomasz Zamoyski son programme de reformę: ou faire venir des professeurs
de 1'etranger ou former les siens a 1'etranger. Nous savons qu'il recourut aux deux variantes.
Mais Świątkowski formę a Halle de la bourse de l'eveque, fut ćvinee de 1'AcadćmLe de Cracovie
et le professeur de peinture Kuntze, formę a Rome, quitta le pays pour toujours apres la mort
de l'eveque. Neamoins, en 1756, quand le pcintre rentra par Paris, les idees d'une Academie
avaient encore toutes les chances d'etre rćalisćes et sans doute avec aussi une section d'art.
II en existe de nombreuses preuves: l'ćvćque offrit a la bibliotheque et a 1'Academie une collection
de tableaux, il se chargea de la formation et fit venir Kuntze, il reunit des materiaux pour les
futurs adeptes de la peinture et de la sculpture.
Probablement les sujets des deux tableaux suivent aussi ses idees. II est tres vraisemblable
que la premierę reunion de L'Academie en 1753 inspira au savant prelat l'idee des tableaux qui
indiqueraient aux etudiants la bonne voie et inciteraient a la science. II est difficile aujourd'bui
de trancher si l'eveque de Cracovie ecrivit lui menie a Rome ses instructions et souhaits
ou si ce fut l'executant fidele de ses conceptions, son frere l'ćveque Józef. De toute manierę,
la bibliotherjue Załuski possćdait la majorite des oeuvres iconographiques citees et le texte
essentiel d'Alciati est ici cite suivant l'exemplaire de la bibliothcque de l'Universite de Varsovie,
sur la pagc de gardę duquel est restee la signaturc du proprietaire: ,,J.A. Załuski". J'esperai
trouver une glosę en marge, mais je n'ai rien aperęu en dehors d'une erreur d'impression
corrigee a 1'encre au XVIIIe siccle. En tout cas, cela prouve que le proprietaire a lu ce texte avec
soin. Le programme des allegories de Kuntze est non seulement l'apotheose des Arts Plastiques
de la Renaissance, mais de plus le premier programme des Lumieres en Pologne exprimć
dans les arts plastiques.
L'eveque ne parvint pas a fonder une Academie d'Art a Varsovie. La malveilante inconstance
de la Fortune 1'en empecha. Son deces brusque, son testament, non enregistre, fut renverse par
ses apparentes, le manque de credits, enfin 1'incertitude de la pćriode des partages de la Pologne,
le pillage de la bibliothfcque par 1'occupant tsariste furent les mefaits de la Fortune. Elle vaincmit
quand meme la constance de la Sapienza. Actuellement, en accord avec les voeux du prelat-
erudit, ceux qui etudient les bełle arii profitent des restes de sa bibliotcque et les deux tableaux,
peints pour 1'emulation des etudints, sont souvent 1'objet de questions a l'examen d'historie de
Part polonais.
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de Kuntze. Au moment cjuand a Rome 1'artiste acheva les deux toiles, vers 1755, le principal
mecene de notre artiste, l'evćque Andrzej Stanisław Kostka Załuski, etait a la tete du diocese
de Cracovie. Disposant des fonds immenses du plus riche eveche de Pologne, il enrichissait con-
stamment son ouvrage a Varsovie — la Bibliotheque.
On sait qu'en commun avec l'eveque de Płock Józef Andrzej Załuski, le savant prelat prevoyait
la fondation d'une Academie Polonaise des Sciences. Józef avait un meilleur esprit d'organisa-
tion, il executa les projets; il avaitaussi plus de penchant pour les sciences exactes, en particulier
les sciences naturelles et la mineralogie. Par contrę, il semble qu'Andrzej Stanisław avait plus
de coeur pour les sciences humaines. La bibliotheque reunie avec tant d'effort et de courage,
la premierę bibliotheque publique en Pologne, fut ouverte en 1747. Mais elle n'etait qu'un ins-
trument menant au but finał qu'ćtait 1'Academie — une reunion de savants aujjres de la Biblio-
theque, y trouvant protection, des conditions de travail et la science humaine emmagasinee en
40.000 volumes. Mais la premierę Academie Polonaise des Sciences n'y tint seance qu'en 1753.
Nous savons quclles luttes dut mener le savant eveque contrę le particularisme et 1'obscurantisme.
Nous connaissons ses projets de faire venir en Pologne les plus eminents savants d'Allemagne —
p.ex. le physicien Wolff et le juriste Lengnich — ce qui d'ailleurs se heurta a l'opposition de
1'Academie de Cracovie. Lasse par 1'entetement de 1'Academie de Cracovie, le prelat exposa
dans une lettre a Tomasz Zamoyski son programme de reformę: ou faire venir des professeurs
de 1'etranger ou former les siens a 1'etranger. Nous savons qu'il recourut aux deux variantes.
Mais Świątkowski formę a Halle de la bourse de l'eveque, fut ćvinee de 1'AcadćmLe de Cracovie
et le professeur de peinture Kuntze, formę a Rome, quitta le pays pour toujours apres la mort
de l'eveque. Neamoins, en 1756, quand le pcintre rentra par Paris, les idees d'une Academie
avaient encore toutes les chances d'etre rćalisćes et sans doute avec aussi une section d'art.
II en existe de nombreuses preuves: l'ćvćque offrit a la bibliotheque et a 1'Academie une collection
de tableaux, il se chargea de la formation et fit venir Kuntze, il reunit des materiaux pour les
futurs adeptes de la peinture et de la sculpture.
Probablement les sujets des deux tableaux suivent aussi ses idees. II est tres vraisemblable
que la premierę reunion de L'Academie en 1753 inspira au savant prelat l'idee des tableaux qui
indiqueraient aux etudiants la bonne voie et inciteraient a la science. II est difficile aujourd'bui
de trancher si l'eveque de Cracovie ecrivit lui menie a Rome ses instructions et souhaits
ou si ce fut l'executant fidele de ses conceptions, son frere l'ćveque Józef. De toute manierę,
la bibliotherjue Załuski possćdait la majorite des oeuvres iconographiques citees et le texte
essentiel d'Alciati est ici cite suivant l'exemplaire de la bibliothcque de l'Universite de Varsovie,
sur la pagc de gardę duquel est restee la signaturc du proprietaire: ,,J.A. Załuski". J'esperai
trouver une glosę en marge, mais je n'ai rien aperęu en dehors d'une erreur d'impression
corrigee a 1'encre au XVIIIe siccle. En tout cas, cela prouve que le proprietaire a lu ce texte avec
soin. Le programme des allegories de Kuntze est non seulement l'apotheose des Arts Plastiques
de la Renaissance, mais de plus le premier programme des Lumieres en Pologne exprimć
dans les arts plastiques.
L'eveque ne parvint pas a fonder une Academie d'Art a Varsovie. La malveilante inconstance
de la Fortune 1'en empecha. Son deces brusque, son testament, non enregistre, fut renverse par
ses apparentes, le manque de credits, enfin 1'incertitude de la pćriode des partages de la Pologne,
le pillage de la bibliothfcque par 1'occupant tsariste furent les mefaits de la Fortune. Elle vaincmit
quand meme la constance de la Sapienza. Actuellement, en accord avec les voeux du prelat-
erudit, ceux qui etudient les bełle arii profitent des restes de sa bibliotcque et les deux tableaux,
peints pour 1'emulation des etudints, sont souvent 1'objet de questions a l'examen d'historie de
Part polonais.
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