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sans changements dans les nombreux recueils, souvant avec les memes citations et les memes
illustrations. Heinsius repeta La Perriere, Junius; Vaenius utilisa Sambucus, Paradin et Hein-
sius.25 Tous s'inspiraient d'Alciate et la source originelle etait presąue toujours une citation
antique. Certains emblemes, par exemple 1'amour pique par les abeilles ou soufflant sur le
feu, apparaissaient dans presąue chaąue recueil.

Or, le masąue ne fut jamais un element d'embleme populaire. II fut pourtant utilise par Jacob
Cats dans le Silenus Alcibiadis, publie pour la premierę fois en 1618 a Middelburg.26 Le grand
poetę hollandais, auteur de plusieurs livres d'emblemes, fit surtout usage des proverbes hol-
landais courants. Ainsi son interpretation des emblemes est plutót contemporaine et prend,
comme points de reference, les moeurs de son epoque; de toute faęon les inspirations antiąues
sont moins lisibles. Ses illustrations pour le Silenus Alcibiadis, d'apres des projets d'Adriaen
van de Venne, entre autres, ont le caractere des scenes de genre. Les personnages sont en cos-
tiumes modernes, les scenes sont situees dans des interieurs hollandais scrupuleusement rendus,
ou dans un reel paysage hollandais.

Cest aussi le caractere de 1'image de Fembleme dont la devise est: "Inverte et avertes"
(fig. 10).27 L'image represente des enfants qui abandonnent leurs jouets et se jettent dans une
fuite desordonnee devant un masąue ąue tient une main que semble etre main de Dieu, emer-
geant des nuages. Les adultes regardent les enfants avec pleine desapprobation. N'est-ce pas
une analogie evidente des putti-amours effrayes par des masąues? Le sens du masąue en
tant que symbole de mort semble ici evident. Ce qui est explique et confirme d'ailleurs par
1'epigramme — des citations des Peres de 1'Eglise et de penseurs antiąues. Sous l'image nous
lisons: "Toute sorte de mort des bien aimes de 1'Eternel est precieuse devant ses yeux" (Psaume
15,15) et "Mon desir tend a desloger et estre avec Christ" (Philip. 1,23). Plus loin, dans la partie
"amatoria" les allusions a la mort sont moins claires, tandis que dans la partie "morale" et
surtout la partie "sacrum" elles sont evidentes. Le titre de 1'huitain latin est: "Mors larvae
similis, tremor hinc, nihil inde maligni" et le court poeme franęais est le suivant: "Le fol s'en-
fuit, le sage s'en mocąue. Comme aux enfants, paroist le masąue espouvantable; Ainsi a 1'homme
la mort ressemble miserable, Mais qui de tous costez, ces monstres taste et voit, En fin n'y
trouve rien qu'espouvanter le doit".

Le symbolisme du masąue est riche et varie: le masąue de theatre en tant qu'attribut du
dramaturge et de Pacteur, le masąue en tant qu'expression du mensonge, de l'hypocrisie et
de la faussete, le masque en tant que symbole de la nuit et du sommeil.28 VoiIa encore un sens
du masque, issu de PAntiąuitć: la mort.

25. Exemples cites par Praz, op. cit., pp. 89 sq.

26. Jacob Cats, Silenus Alcibiadis, sive Protcus, Vitae humanae ideam, Emblemate Irifariam yariatio, oculis subijciens..., Mid-
delburgi, Ex Officina Typograpliica lohannis Hellcnij, 1618. 51 emblemes en trois partics, dans la section III une gravure
illustrant les jcux d'enfants. De Vries, op. cii., n° 78; Landwchr, op. cit., n° 43a. Editions suiyantes: premierę edition
neerlandaise, 1627, d'autres editions: De Vries, op. cii., n°s 79-88; Landwellr, op. cit., n° 43b-k; Praz, op. cit.,]). 300. Sur
Cats, cf. G. Derudder, Un poetę neerlandois, Cats, sa me et ses oeuvres, Calais, 1898.

27. J'ai utilise un exemplaire abime, sans premieres pages, a la Bibliotliiicpie Nationale de Varsovie. J. Pelc, Obraz-slowo-znak,
Studium o emblematach w literaturze staropolskiej, Wroclaw-Warszawa-Kraków-Gdańsk, 1973, pp. 171-172, pense que
c'est l'exemplaire cite par Landwchr, op. cit., n° 43g, publie apres 1622. Pelc n'est pas parvenu a identifier 1'auteur des
traduetions polonaises, ćcrites a la main, de 46 emblemes; il les date u la seconde moitie du XVIIe siecle.

28. G. de Tervarent, Attribuls cl symboles dans Vart profane, Geneve, 1958, pp. 261-264; Henkel, Schóne, op. cit., pp. 1318-1320.

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