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Deux de ces dessins sont consacres a VAdoration des Rois Mages. Le dessin du Courtauld
Institute of Art de Londres (fig. 2)5 se rapporte au tableau qui se trouve aujourd'hui a 1'eglise
Saint-Gecrges a Villeneuve-Saint-Georges. Celui-ci est le seul grand tableau religieux d'Oudry
connu de nos jours, sans doute le dernier de ce genre, et, semble-t-il, le plus important6. Rappe-
lons qu' Oudry fut agree a l'Academie Royale en 1717 avec cette peinture, presentee, comme
informe la biographie de 1'artiste dans le Mercure de France de 1726, „apres de tres grandes
et penibles etudes". Opperman souligne que les travaux du peintre sur VAdoration des Rois
devaient durer longtemps, un an ou deux. Ensuite, le tableau orna la salle du chapitre de 1'eglise
Saint-Martin-des-Champs a Paris. Au debut de la Revolution, il fut depose au Musee des Mo-
miments Franeais, rue des Petits-Augustins, puis, apres 1810, transfere a Villeneuve-Saint-
-Georges. Pendant plus d'un siecle et demi, il ćchappa a 1'attention des specialistes d'Oudry.
En 1982, le tableau et le dessin de Londres ont ete presentes a Pexposition de l'oeuvre du peintre
.au Grand Palais a Paris'. Opperman modifie alors ses premieres observations sur ce dessin.
En definitive, cet erudit arrive a la conclusion prudente que 1'Adoration du Courtauld Institute
est soit une etude prćparatoire pour le tableau de Villeneuve-Saint-Georges, soit une copie
d'apres ce tableau, faite pour en garder le souvenir, et quc probablement elle est l'un des deux
dessins de ce sujet (nos 2806 et 2809) figurant a la vente Gabriel Huquier a Amsterdam, les
14-26 septembre 17618. Le dessin de Varsovie pose aussi un probleme difficile a resoudre. Selon
le catalogue de la vente mentionr.ee ci-dessus, les deux scenes de 1'Adoration auraient ete exe-
cutees avec la meme techniąue: lavees au bistre et rehaussees de blanc. Le n° 2806, sur papier
bleu, y est estime plus cher, ce qui veut dire probablement qu'il etait plus grand et plus inte-
ressant. La couleur du papier du n° 2809 n'est pas precisee9. A 1'origine, Opperman voyait dans
ce dernier le dessin de Londres. TSotre dessin, sur papier brun, a la meme hauteur que le dessin
de Londres, mais il est de 5,5 cm plus etroit. Outre le lavis biun et le blanc, il est rehausse d'aqua-
relle vert olive. Dans la description des Adoratior.s, la couleur verte n'est pas mentionnee, tandis
que c'est le cas pour d'autres notices du meme catalogue (cf. n° 2814). D'apres le papier, il serait
possible, eventuellement, d'identifier notre dessin avec le n° 2809 de la vente Huquier (et alors
le dessin de Londres, sur papier grisatre, avec le n° 2806 ?), mais il peut s'agir aussi bien d'une
troisicme variante. Puisque nous ne savons rien sur l'existance d'une autre toile au mćme sujet,
Phypothese que c'est un projet abandonne, execute au cours de la preparation du tableau de
Vil!eneuve-Saint-Georges, semble la plus probable. En tout cas, on peut certainement le situer
dans la premierę pćriode d'activite du peintre. Sa composition est traditionelle. La mise en
page est simple et fort differente de la version realisee. Cellc-ci est plus spacieuse, les person-
nages qni participent a la sec-ne sont places en dcmi-cercle: les Rois Mages et Saint Joseph de

.5. Hand-Lisl of the Drawings in the Witt Colleclion, Courtauld Institute of Art, London University, 1956, p. 145. Inv. 3232;
sur papier grisatre. H. N. Opperman, op. cif., 1977, I, pp. 33, 141, 380; II, p. 661, cat. n° D 161 (decrit comme probab-
lement identicjue avcc n° 2809 de la ventc Huąuier), p. 951, repr. p. 990, fig. 35; H. Opperman, op. cit., 1982, pp. 64-65,
n° 19, repr. — Je dois la photograpbie et la permission de la reproduire a M. Pbilip Troutman.

.6. J. Locquin, Catalogue raisonne de l'oeuvre de Jean-Baplisle Oudry peintre du roi (1689-1755), Paris, 1912, n° 7; H. N.
Opperman, op. cii., 1977, I, pp. 33, 380, cat. n° P 50; II, pp. 661, 924-925, repr. p. 1174, fig. 399 (a 1'origine, l'auteur
considerait le tableau comme disparu, et ce n'est que dans le supplćment, II, pp. 924-925, qu'il en donnę tous les details);
A. Schnapper, D. Ternois, „Une vente de tableaux provenant des eglises parisiennes en 1810", Bulktin de la Sociele de
l'Histoire de VArt Franęais, Annie 1976, Paris, 1978, p. 150, n° 100, repr. p. 143, fig. 18; H. Opperman, op. cit., 1982.
pp. 65-66, n° 20, repr.

'7. II s'ensuit de leur comparaison que le tableau, ayant a 1'origine le sommet arrondi, dut ćtre, plus tard, reduit en hauteur

et probablement coupe de quelques centimetres sur cbaque cóte. Voir II. Opperman, op. cit., 1982, p. 66.
■8. H. Opperman, op. cit., 1982, p. 64, n° 19.

fl. H. N. Opperman, op. cii., 1977, I, p. 243; II, pp. 661-662, cat. n0B D 161, D 164; H. Opperman, op. ct»., 1982, p. 65.

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