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petits bronzes romains inspires de 1'iconographie grecque. Par contrę, on ne connait point
d'exemple ou Mercure s'appuierait sur 1'animal51.

Tout porte a croire que la position du corps, a demi-couche et s'appuyant d'un coude sur un support,
est empruntee a Dionysos / Bacchus. En effet, dans la tradition romaine, mais non sans influence des
modeles grecs, celui-ci etait souvent represente a moitie allonge, s'appuyant d'un coude sur un rocher,
un accoudoir de char, un coussin, une figurę humaine ou animale. Des figures analogues de Bacchus
assis ou enfourchant une panthere ou un tigre sur le cou ou la tete desquels il s'appuie d'un coude sont
representees, entre autres, sur des sarcophages romains52.

II serait par contrę exagere de voir une grandę ressemblance entre la statuę autrefois a Łańcut et les
bronzes romains representant Hermes assis53 dans la tradition lysippienne, les plus repandues de toutes
les representations d'Hermes assis. Et ceci parce que la figurę de Varsovie est a moitie couchee, en
plein repos, alors que les bronzes romains representant un personnage assis en position qui marque
la tension, parfois legerement penchee vers l'avant dans un moment de repos, position pleine d'energie
et de tension interieure.

II s'agit donc d'une adaptation de 1'iconographie grecque traditionelle, classique de Dionysos a une
nouvelle fonction. Aussi bien pour le copiste romain que pour le destinataire de cette transposition, le
Dionysos correspondant au schema de la figurę a moitie couchee de la 2e moitie du Ve siecle av.n.ere,
le Dionysos a moitie couche, appuye sur un animal docile, est devenu Mercure qui, dans la reproduction
ou l'evolution du type iconographique ne s'inspire point de 1'iconographie d'Hermes.

Le Zeitgesicht ayant confere un caractere tout a fait nouveau a la tete mythologique, de meme, la
figurę animale servant de support a revetu un nouveau "costume". Le rocher recouvert d'une peau, la
panthere ou le tigre de Dionysos sont devenus, dans la tranposition romaine, le belier de Mercure. Les
raisons de ce phenomene nous echappent. Est-ce la puissance de la tradition lysipienne d'Hermes
assis qui a amene 1'auteur de la copie a chercher Fimage d'Hermes dans ce prototype - beaucoup plus
ancien - de la figurę assise? Cette explication semble peu convaincante. En effet, les statues autrefois
a Florence et a Philadelphia reproduisent bien le schema primitif. Le copiste romain devait donc choisir
dans le repertoire de modeles disponibles celui qui correspondait le mieux a la commande actuelle pour
le transposer, a 1'aide d'attributs, en une figurę mythologique voulue avec une tete qui s'inspirait de
potraits contemporains. Certes, le procede en question connaissait des limities: dans le cas examine,
la statuę de Mercure realisee a Rome reproduit plus ou moins exactement 1'iconographie typique
d'Hermes assis.

La datation de la copie

Notre tentative de datation de la transposition romaine de l'oeuvre grecque qui, comme nous l'avons
signale, doit etre datee de la 2e moitie du Ve siecle av.n.ere, va tenir compte - independamment de la
ressemblance deja etablie entre la statuę de Varsovie et la figurę ó'Asclepios de l'epoque des Antonins
- des paralleles dans le modele des yeux et de la chevelure avec des portraits dont la datation est
certaine.

Les boucles rondes, correspondant a la position verticale de la vrille, telles que l'on voit sur les cótes
de la chevelure d'Hermes, apparaissent avant tout dans les portraits flaviens. On en retrouve une
analogie parfaite, entre autres, dans la chevelure de Julia Titi, p. ex. dans le portrait de Lugano54, et
dans d'autres portraits provenant de la meme epoque. Cette technique d'execution de boucles est
encore presente mais devient tres rare, en debut da la periode des Antonins, toujours en parallele avec
une autre caracteristique de la chevelure, au clair-obscur plus accentue, a savoir l'existencede meches,

50. Cf. p. ex. L. Beschi, / bronzetti romani di Montorio Veronese flstituto Veneto de Scienze, Lettere ed Arii, Memorie, Cl. Sc. Morali e
Lettere XXXIII, II) Venezia, 1962, p. 31 sq, pl. V, VII, aussi Siebert, op. c/f., n° 962 sq.

51. Cf. surtout G. Siebert, "Hermes", dans LIMC, V, 1990, p. 285 sq. passim, ainsi que Simon, Bauchhenss, op. cii, passim

52. Cf. p. ex. un sarcophage dans les Musees du Capitole, Imperatori 86, F. Matz, "Die dionysischen Sarkophage III" {ASR, IV, 3), Berlin,
1969, n° 162; le lecteur y trouvera aussi un grand nombre d'autres exemples analogues.

53. Siebert, op. cit., n° 961. Cest a ces analogies que faisait allusion Pietrzykowski, op. c/f. Elles se trouyent sans doute a Torigine de la
these de Moreno sur des rapports de Dionysos du type "Philadelphia" avec Lysippe.

54. G. Daltrop, Hausmann, Wegner, Die Flavier (Das Rómische Herrscherbild), Berlin, 1966, p. 55, 116, pl. 43, a-b.

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