DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:Acquisitions du Musée National de Varsovie 1990 - 1991 (choix)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18941#0084
creatrice. A 1905 remontent un cycle de dessins revolutionnaires et les tableaux Lesouffle duprintemps
et Croisade enfantine (inspire par le fait concret de la greve scolaire et par le poeme de Marcel Schwob)
aussi que quelques portraits. Le Labour, date a 1905, annonce des themes dans le futurę oeuvre
d'artiste. Pour la premierę fois on y observe le mode d'expression caracteristique pour Wojtkiewicz: le
grotesque et le motif du cirque en tant que metaphore de la destinee humaine, caracteristique pour Fart
du debut de notre siecle.
L'action de labour, riche en sous-entendus symboliques, est menee par un clown au visage enfarine et
au nez rouge, en pantalon que pendent et montrent les traces de chutes. La charrue est tiree par un
cheval rachitique, comme un jouet. Le clown va en travers du champ a 1'horizon duquel s'eloigne un
autre laboureurcoiffe d'un tricorne. Le Labour de Wojtkiewicz est un pastiche du tableau de Ferdynand
Ruszczyć La Terre, de 1898 traite dans une tonation pathetique et se refere aussi aux autres
interpretationsdecesujet, entre autres parChełmoński et Wyczółkowski. Les implications symboliques
du theme de la terre etaient particulierment sentis dans la culture polonaise dans les periodes de lutte
pour Findependence et 1'affirmation du droit des Polonais a leur propre etat. En reprenant le theme du
labour en cette annee d'elan national des Polonais et en donant une interpretation grotesque et
anti-heroique, Wojtkiewicz exprimat sa douleuretson refus, unedouleurdlmpuissance devant 1'histoire
et un refus de la tradition naturaliste.
La facture picturale est sommaire, en taches longues de couleurs entre lesquelles, dans la partie du
ciel, emergent lefond et la toile. Lepaysage est agence en trois bandes horizontales: la bandę inferieure
de verdure (un fosse?), le champ laboure et le ciel avec des nuages effiloches. Mais ce paysage est
surpasse par 1'attelage grotesque au premier plan. De la meme faęon, le coloris eteint du tableau est
predomine par des taches rouge vif: les naseaux, le museau et 1'oeil du cheval, la pelerine, la bouche,
le nez et le bonnet du clown.
Deux ans plus tard, en presentant Wojtkiewicz au public parisien dans 1'introduction a l'exposition de
1'artiste a 1'Hótel Drouot en 1907, Andre Gide souligna laforce exceptionnelle de ses tableaux. II devinait
la solitude de Wojtkiewicz en Pologne et remarquait ses liens avec le nouvel art franęais. Le Manege
de Wojtkiewicz, de Tan 1906, appartenant jadis a Andre Gide, fut acquis en 1988 par rinstitut d'Art de
Detroit.
Bibl.: Witold Wojtkiewicz^lS-] 909, catalogue de l'exposition, vol. 1, Cracovie, 1976, vol. 2, Cracovie,
1989, n°272, pp. 159, 164, 165.
LEON WYCZÓŁKOWSKI (1852-1936)
Portrait de Feliks Jasieński a l'orgue, 1902 (fig. 2)
Huile sur bois; 55,5x45 cm; inv. n° MP 5171
Signe: Wyczółkowski (Szkicowy portret) Jasieńskiego
Achete 1990.
Cette esquisse de portrait represente Feliks Jasieński (1861-1929), pseudonime Manggha, musicien,
critique, amateur et collectionneur d'art japonais et de peinture polonaise contemporaine, auteur d'un
ouvrage monumental et touffu, en franęais, intitule: Manggha. Promenades a travers le monde, fart et
les idees. Apres un long sejour a Paris et quelques annees a Varsovie, en 1905 Jasieński s'etablit a
Cracovie ou il joua un role marquant dans la vie artistique en raison de sa magnifique collection, de son
gout et de ses manieres excentriques. Les portraits de Jasieński, souvent representes dans son etrange
appartement-musee, en des costumes exotiques, a cóte d'un piano ou d'orgues - furent realises par
de nombreux peintres, en particulier Olga Boznańska en 1907 et Józef Pankiewicz en 1908. Leon
Wyczółkowski prit plusieurs fois Jasieński pour sujet, plus tard il decrivit les episodes de son amitie
tumultueuse avec le critique et mecene auquel il devait beaucoup. En 1920 le Musee National de
Cracovie s'enrichit de la collection de Jasieński, et de ses portraits par Wyczółkowski en diverses
techniques.
Le tableau ici etudie, ou plutót une esquisse a 1'huile de grand format, se rangę dans la categorie du
portrait symbolique rarement realisee par Wyczółkowski. Lartiste divisa la composition en deux zones:
dans la zone inferieure, terrestre, il plaęa Jasieński, dans la superieure, celeste, la Crucifixion. Cette
division est accentuee en plus par la gammę de couleurs du tableau. Cest une replique reduite, de
coloristique differente, du portrait symbolique de Jasieński (huile surtoile, 219x164 cm, Musee National
de Cracovie) cree par Wyczółkowski en 1902.
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et Croisade enfantine (inspire par le fait concret de la greve scolaire et par le poeme de Marcel Schwob)
aussi que quelques portraits. Le Labour, date a 1905, annonce des themes dans le futurę oeuvre
d'artiste. Pour la premierę fois on y observe le mode d'expression caracteristique pour Wojtkiewicz: le
grotesque et le motif du cirque en tant que metaphore de la destinee humaine, caracteristique pour Fart
du debut de notre siecle.
L'action de labour, riche en sous-entendus symboliques, est menee par un clown au visage enfarine et
au nez rouge, en pantalon que pendent et montrent les traces de chutes. La charrue est tiree par un
cheval rachitique, comme un jouet. Le clown va en travers du champ a 1'horizon duquel s'eloigne un
autre laboureurcoiffe d'un tricorne. Le Labour de Wojtkiewicz est un pastiche du tableau de Ferdynand
Ruszczyć La Terre, de 1898 traite dans une tonation pathetique et se refere aussi aux autres
interpretationsdecesujet, entre autres parChełmoński et Wyczółkowski. Les implications symboliques
du theme de la terre etaient particulierment sentis dans la culture polonaise dans les periodes de lutte
pour Findependence et 1'affirmation du droit des Polonais a leur propre etat. En reprenant le theme du
labour en cette annee d'elan national des Polonais et en donant une interpretation grotesque et
anti-heroique, Wojtkiewicz exprimat sa douleuretson refus, unedouleurdlmpuissance devant 1'histoire
et un refus de la tradition naturaliste.
La facture picturale est sommaire, en taches longues de couleurs entre lesquelles, dans la partie du
ciel, emergent lefond et la toile. Lepaysage est agence en trois bandes horizontales: la bandę inferieure
de verdure (un fosse?), le champ laboure et le ciel avec des nuages effiloches. Mais ce paysage est
surpasse par 1'attelage grotesque au premier plan. De la meme faęon, le coloris eteint du tableau est
predomine par des taches rouge vif: les naseaux, le museau et 1'oeil du cheval, la pelerine, la bouche,
le nez et le bonnet du clown.
Deux ans plus tard, en presentant Wojtkiewicz au public parisien dans 1'introduction a l'exposition de
1'artiste a 1'Hótel Drouot en 1907, Andre Gide souligna laforce exceptionnelle de ses tableaux. II devinait
la solitude de Wojtkiewicz en Pologne et remarquait ses liens avec le nouvel art franęais. Le Manege
de Wojtkiewicz, de Tan 1906, appartenant jadis a Andre Gide, fut acquis en 1988 par rinstitut d'Art de
Detroit.
Bibl.: Witold Wojtkiewicz^lS-] 909, catalogue de l'exposition, vol. 1, Cracovie, 1976, vol. 2, Cracovie,
1989, n°272, pp. 159, 164, 165.
LEON WYCZÓŁKOWSKI (1852-1936)
Portrait de Feliks Jasieński a l'orgue, 1902 (fig. 2)
Huile sur bois; 55,5x45 cm; inv. n° MP 5171
Signe: Wyczółkowski (Szkicowy portret) Jasieńskiego
Achete 1990.
Cette esquisse de portrait represente Feliks Jasieński (1861-1929), pseudonime Manggha, musicien,
critique, amateur et collectionneur d'art japonais et de peinture polonaise contemporaine, auteur d'un
ouvrage monumental et touffu, en franęais, intitule: Manggha. Promenades a travers le monde, fart et
les idees. Apres un long sejour a Paris et quelques annees a Varsovie, en 1905 Jasieński s'etablit a
Cracovie ou il joua un role marquant dans la vie artistique en raison de sa magnifique collection, de son
gout et de ses manieres excentriques. Les portraits de Jasieński, souvent representes dans son etrange
appartement-musee, en des costumes exotiques, a cóte d'un piano ou d'orgues - furent realises par
de nombreux peintres, en particulier Olga Boznańska en 1907 et Józef Pankiewicz en 1908. Leon
Wyczółkowski prit plusieurs fois Jasieński pour sujet, plus tard il decrivit les episodes de son amitie
tumultueuse avec le critique et mecene auquel il devait beaucoup. En 1920 le Musee National de
Cracovie s'enrichit de la collection de Jasieński, et de ses portraits par Wyczółkowski en diverses
techniques.
Le tableau ici etudie, ou plutót une esquisse a 1'huile de grand format, se rangę dans la categorie du
portrait symbolique rarement realisee par Wyczółkowski. Lartiste divisa la composition en deux zones:
dans la zone inferieure, terrestre, il plaęa Jasieński, dans la superieure, celeste, la Crucifixion. Cette
division est accentuee en plus par la gammę de couleurs du tableau. Cest une replique reduite, de
coloristique differente, du portrait symbolique de Jasieński (huile surtoile, 219x164 cm, Musee National
de Cracovie) cree par Wyczółkowski en 1902.
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