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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 4, Text): Anatomie descriptive ou physiologique, appareil de nutrition, organes de la circulation et de la respiration, ou angéiologie: Coeur, poumons, artères, veines, lymphatiques — Paris, 1835

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https://doi.org/10.11588/diglit.18361#0051
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DES POUMONS.

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ORGANISATION ET TEXTURE DES POUMONS.

La structure des poumons est des plus complexes. Enveloppées
par une membrane séreuse spéciale, les plèvres se composent
d'un tissu propre, renfermant des canaux aérifères , des canaux
sanguins fonctionnels, des vaisseaux de nutrition, des glandes,
des vaisseaux lymphatiques et des nerfs. Quoique le poumon
soit l'un des viscères qui ont été le mieux et le plus constam-
ment étudiés, j'aurai néanmoins à présenter sur chaque partie
une foule d'observations nouvelles, dont quelques unes me sem-
blent d'une haute importance, au triple point de vue, de la
structure anatomique, du mécanisme physiologique, du mode
de production, du siège et des formes des altérations morbides.

DES PLÈVRES.

Les plèvres (de »rXeupa, côté) sont les membranes séreuses
d'enveloppe des poumons ; ainsi elles forment deux sacs laté-
raux sans ouverture, l'un droit et l'autre gauche, renfermant
de chaque côté le poumon correspondant, et séparés au milieu
par un espace irrégulier, dans lequel se trouve contenus le
cœur et les gros vaisseaux.

Chacune des plèvres, étant développée, représente idéale-
ment dans son ensemble deux poches continues, séparées comme
un sablier par un étranglement moyen, et dont l'une des deux
rentre dans la cavité de l'aulre ; de manière à offrir par tout une
surface extérieure, adhérente par la petite circonférence en
creux aux poumons, et par la circonférence en saillie aux parois
thoraciques ; et une surface interne de glissement, lisse , conti-
guë entre les deux circonférences, et qui constitue la cavité
des plèvres.

La plèvre thoracique prend différais noms, suivant les pa-
rois qu'elle tapisse : elle est costale sur les côtés, en avant et en
arrière ; diaphragmatupie en bas ; cervico-thoracique en haut ; en
dedans, son feuillet détaché du sternum en avant, et en arrière,
du racbis et des gros vaisseaux, s'appelle plèvre médiasline anté-
rieure et postérieure, du nom de deux espaces nommés médiastins,
compris entre les plèvres de ebaque côté, et séparés l'un de
l'autre par le cœur. Sur cet organe, les deux feuillets médiastins
accolés au péricarde, gagnent le point d'étranglement autour
des gros vaisseaux des poumons.

La petite circonférence qui tapisse le poumon constitue la
plèvre pulmonaire ; elle se continue, sans interruption, avec la
plèvre thoracique, au lieu d'entrée des vaisseaux.

Pour élucider la description de la plèvre , on convient géné-
ralement d'en suivre le trajet, suivant les deux diamètres verti-
cal et transversal, en partant d'un point quelconque de son
étendue, auquel on revient après avoir parcouru tous les dé-
tours qu'elle inscrit.

i° Diamètre horizontal. Prenant pour point de départ le bord
postérieur du sternum, la plèvre tapisse, d'avant en arrière: les
cartilages des côtes, les vaisseaux mammaires internes, les côtes,
les muscles et les vaisseaux intercostaux, dans tout le contour du
thorax. Parvenue en arrière, au-devant des têtes des côtes, elle
revêt les ganglions et les fdets de communication du nerf grand
sympathique, et se réfléchit au-delà sur les faces latérales du
rachis, pour se diriger, en avant, j usqu a l'entrée des canaux vas-
culaires du cœur et de la trachée dans le poumon, en formant le
feuillet médiastin postérieur. Arrivée sur les gros vaisseaux, la
plèvre s'infléchit de nouveau, en dehors, sur leurs parois, gagne

le poumon lui-même, qu'elle enveloppe dans tout son contour,
d'abord le plan interne postérieur, puis la face postérieure, la
grande surface externe, la face et le bord antérieurs, et enfin le
plan antérieur interne, où, ayant fini d'environner le poumon,
elle se réfléchit de nouveau sur les gros vaisseaux. Dans ce long
trajet, rencontrant les scissures interlobaircs, elle y pénétre,
en se réfléchissant, d'un lobe sur l'autre.

A partir des gros vaisseaux, elle s'infléchit sur le péricarde ,
qu'elle tapisse, en se dirigeant en avant; elle l'abandonne au-
delà , pour se diriger au point dont nous l'avons fait naître , en
formant l'autre feuillet libre du médiastin antérieur.

2° Diamètre vertical. Prise au-dessous de la première côte,
la plèvre descend sur toute la paroi thoracique jusque sur les
attaches du diapbragme aux côtes et à leurs cartilages ; là elle
s'infléchit, remonte sur le diaphragme lui-même, qu'elle tapisse
de dehors en dedans jusqu'aux insertions du péricarde : en ar-
rière, où elle descend le plus bas, la réflexion se fait sur les li-
gamens cintrés et sur les piliers du diaphragme, de chaque côté
des orifices de passage de l'aorte et de l'œsophage. De la base du
péricarde, elle remonte sur cette membrane jusqu'aux vais-
seaux pulmonaires, s'infléchit sur le poumon, descend sur le
tiers inférieur de sa face interne, tapisse sa face concave ou dia-
phragma tique, remonte sur sa face externe, contourne son
sommet, et redescend sur le tiers supérieur de sa face interne
jusqu'aux vaisseaux; remonte en formant les médiastins, tapisse
en dehors la cloison cervico-thoracique, et revient au point de
départ sur la première côte.

Médiastins. Nous savons que cette dénomination appartient
à l'espace mitoyen qui sépare les deux feuillets internes des
plèvres thorachiques. Au point de vue théorique, l'écartement
des deux poumons, limité par leurs feuillets séreux, a pour
objet de loger le cœur et les gros vaisseaux. Cet écartement est
donc très considérable à la partie médiane du thorax, dans le
lieu de réception du cœur. Les plèvres, comme nous l'avons
dit, se réfléchissent latéralement sur le péricarde; mais, comme,
au lieu de se rejoindre et de s'accoler sur les deux faces, elles
laissent entre elles un écartement de haut en bas , il en résulte
les deux espaces compris en avant et en arrière du cœur , qui
constituent les médiastins antérieur et postérieur.

Médiastin antérieur. Limité latéralement par les feuillets des
plèvres, qui du péricarde,des gros vaisseaux etdu diaphragme,
se dirigent en avant vers la face postérieure du sternum , il
s'étend de haut en bas de la cloison cervico-thoracique à l'ap-
pendice xiphoïde et aux cartilages des septièmes côtes. Sa di-
rection n'est pas tout-à-fait verticale ; il offre une légère obli-
quité de haut en bas et de droite à gauche. Entraîné dans ce
sens vers la partie inférieure par la direction du cœur, et l'angle
rentrant des deux lobes du poumon au-devant de cet organe, il
en résulte que le feuillet droit du médiastin s'attache sur le bord
correspondant du sternum dans toute son étendue; tandis que,
suivant l'observation de Heister, l'extrémité inférieure du feuil-
let gauche laisse en dedans le bord du sternum, pour s'attacher
sur les cartilages costaux. C'est d'après cette disposition que,
croyant pouvoir pénétrer dans le médiastin sans blesser la plè-
vre , on a établi le précepte chirurgical de pratiquer la ponc-
tion sur le bord gauebe de l'extrémité inférieure du sternum ,
lorsqu'on a lieu de soupçonner un abcès dans le médiastin
antérieur. Toutefois je ne saurais trop recommander la pru-
 
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