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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0078
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OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES.

70

INSTRUMENS.

Les incisions se pratiquent avec toute espèce d'instruinens
tranchans, à lame simple ou double. Les grandes sections exi-
gent des couteaux, et quelques incisions spéciales des instrumens
appropries; tels sont : les lancettes, les couteaux à cataracte, les
lithotomes, etc. ; mais les instrumens de l'usage le plus habituel
sont le bistouri et les ciseaux. On en distingue plusieurs varié-
tés : les uns en quelque sorte typiques, dont l'emploi répond au
plus grand nombre de cas; les autres de formes variées et réservés
pour certaines opérations spéciales.

nu bistouri '.

Le bistouri est une espèce de couteau formé d'une lame de trois
pouces environ de longueur, qui est reçue dans une châsse. La
(orme de la lame détermine le nom qu'il porte. Les principales
variétés sont : le bistouri droit simple, le droit boutonné, le con-
vexe et le concave.

i° Dans le bistouri droit, le dos et le tranchant, à partir du
talon, se réunissent à l'extrémité de la lame en une pointe aiguë ,
après avoir décrit une légère courbure; les dimensions les plus
avantageuses de la lame sont deux pouces quatre lignes de lon-
gueur sur quatre lignes à quatre lignes un quart dans sa plus
grande largeur. Pour que cet instrument soit bien fait, son tran-
chant posé sur un plan horizontal, la partie élargie ou le ventre
doit porter, tandis que la pointe se relève d'environ deux lignes,
et la portion de la lame qui touche le talon, du tiers environ de
cette quantité ; la pointe sera très aiguë et la lame parfaitement
évidée. Le bistouri droit est d'un usage continuel dans toutes
sortes d'opérations; il est presque le seul dont on se serve pour
les ponctions, les ouvertures d'abcès, les ligatures d'artères, les
excisions, etc. On doit toujours en avoir plusieurs à sa disposi-
tion. Percy reproche à cet instrument de ne pouvoir servir pour
les incisions, en ce que la pointe, mal évidée, ne coupe pas
aussi bien que le reste du tranchant; mais, à l'usage, on corrige
suffisamment cette imperfection en couchant l'instrument : et,
du reste, le bistouri droit est très supérieur aux autres pour
attaquer les tissus et faire des incisions d'une égale profondeur
dans tous les points.

2° Le bistouri convexe sur son tranchant a les mêmes dimen-
sions que le bistouri droit ; seulement, la largeur de la lame se
continue jusqu'aux trois quarts environ de son étendue. Dans
ce point, le tranchant s'arrondit pour former une pointe avec le
dos , qui est resté droit ; en sorte que la convexité commence à
neuf lignes de l'extrémité , et décrit toute la largeur de l'instru-
ment. Il est inutile que cet instrument ait plus de deux pouces de
tranchant, le reste étant occupé par le talon , ce qui le rend plus
maniable. On emploie le bistouri convexe dans l'extirpation de
tumeurs volumineuses et pour inciser en dédolant; il peut, en
outre, remplacer le bistouri droit dans toutes les circonstances
où la première incision ne doit pas être commencée en piquant.

3° La lame du bistouri droit boulonné n'a que deux lignes et
demie de largeur vers le talon, et cinq quarts de ligne vers l'autre
extrémité, qui se termine par un bouton. < !et instrument est in-

1 Voyez , pour la forme, le mécanisme et le mode de fixation des bis-
touris (pl. 17).

dispensable toutes les Ibis qu'il s'agit d'opérer des débridemens
dans des cavités profondes, où la pointe du bistouri droit ordi-
naire pourrait léser des vaisseaux ou des parties qu'il importe de
ménager, comme dans les hernies.

4° Nous ne ferons qu'énumérer les divers bistouris inventés pour
un usage spécial, nous proposant d'en parler à propos des opéra-
tions ; tels sont : (a) le bistouri concave, propre à enlever des vé-
gétations cylindriques, mais difficile à manier par l'inconvénient
qu'il a de circonscrire trop de parties à-la-fois; (b) les bistouris
boutonnés, à lame ou à tranchant concave ou convexe, affectés aux
débridemens dans les hernies étranglées ; (c) enfin le bistouri ailé
de Chaumas, destiné, dans les mêmes cas, à écarter les viscères ;
le bistouri cannelé, pour la fistule lacrymale; le bistouri roy al,
pour la fistule stercorale ; et le bistouri à chape, pour le paraphy-
mosis : tous quatre inusités, même dans le cas spécial pour lequel
chacun d'eux avait été imaginé.

DIFFÉRENCE DES incisions.

i° Etendue. Elle doit être proportionnée à la nature du cas
qui la requiert. Les plus petites se rapprochent des piqûres : l'ou-
verture pour la saignée et celle des petits abcès sont de ce nombre.
Les grandes incisions conviennent pour les larges débridemens,
l'extirpation de tumeurs volumineuses; elles entrent, en outre,
dans le manuel d'un grand nombre d'opérations.

■2° Profondeur. Elle varie suivant l'objet qu'on se propose; les
incisions les plus superficielles n'intéressent que l'épidémie et le
corps muqueux : telles sont les scarifications pour les ventouses.
Les incisions très profondes se nomment taillades. Les abcès sous-
aponévrotiques, l'extirpation de kystes, l'extraction d'esquilles,
de séquestres, de projectiles, etc., sont les cas qui en réclament
le plus fréquemment l'emploi. Nous verrons, en parlant du siège,
quelles sont les précautions que réclament les incisions profondes,
suivant la nature des tissus que l'on doit rencontrer.

3° Direction. Considérée par rapport aux surfaces incisées,
la direction doit être calculée de manière à ce que les liquides que-
doit sécréter la plaie puissent s'écouler facilement; en outre, en
coupant à travers les tissus, il faut causer le moins de désordre
possible. 11 vaut mieux, par exemple, écarter les muscles que de
les diviser; et, si leur section est indispensable, on doit préférer
l'incision parallèle aux fibres à celle qui les couperait plus ou
moins obliquement, mais sur-tout en travers. La direction dans le
sens de la profondeur n'est pas moins importante à considérer
que celle qui est parallèle aux surfaces. Lorsqu'il ne s'agit que
d'atteindre profondément, et que l'introduction de l'air n'offre
pas de grands dangers, l'incision doit suivre le chemin le plus
court, c'est-à-dire être perpendiculaire aux surfaces. Si, au con-
traire, on veut empêcher un foyer de communiquer au dehors
après qu'il aura été évacué, comme dans la ponction des abcès
par congestion et celle de rempyème, l'incision doit être diri-
gée très obliquement, afin de pouvoir, après 1 opération prati-
quée, détruire le parallélisme entre les divers plans intéressés.

4° Siège. Autant que possible, il faut éloigner les incisions
des lieux abondamment pourvus île vaisseaux et de nerfs, comme
l'aisselle, l'aine, la marge de l'anus, etc., ou situés au-devant
d'organes importans, tels que les parois abdominales et thoraci-
ques. Lorsqu'il est inévitable d'opérer dans ces points, il vaut
 
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