Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0121
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
HÉMOSTATIQUE CHIRURGICALE.

113

par une bande. Au rapport de Bichat, ce procédé cause de vives
et longues douleurs, et a exigé trois mois pour la guérison.

C'est à la même théorie que se rapportent la lame de plomb
employée par M. Richerand, et les petites agrafes d'argent de
M. Dudon.

2° Rétrécissement de l'ongle.

Le but de cette méthode est d'obvier à l'inclinaison de l'ongle
et d'en faciliter le redressement en diminuant sa largeur. Son em-
ploi suppose que les chairs ne sont que légèrement proéminentes.

Procédé de Dionis. Enlever par le grattage jusqu'à usure com-
plète la portion moyenne de l'ongle, et refouler vers le côté sain
le segment du côté malade, par l'introduction d'une petite bande-
lette ou d'une mèche de charpie entre le bourrelet charnu proé-
minent et le bord de l'ongle encastré.

Modification de Lafaye. La perte de substance à l'ongle étant
opérée, pour faciliter le rapprochement, percer chaque bord ad-
jacent d'un petit trou au travers duquel on passe un fil métallique
que l'on noue. La torsion du fil, qui peut être réitérée par inter-
valles, permet de rapprocher graduellement en amenant le côté
malade et mobile vers le côté sain adhérent.

Procédé de Guilmot. Enlever par le grattage et sans arrache-
ment le tiers ou la moitié en largeur du côté sain de l'ongle. Ce
moyen, aidé par un pansement méthodique, suffit, d'après l'au-
teur, pour que la portion encastrée dans les chairs s'en dégage et
tende à se reporter de l'autre côté.

3° Arrachement de la portion de l'ongle encastrée.

L'objet de cette méthode est d'enlever la portion de l'ongle in-
carnée , cause des douleurs et de l'inflammation des parties molles.
Suivant le cas et le degré de la maladie, on opère avec ou sans
ablation des chairs ; le second moyen seul peut être curatif.

4° Arrachement sans ablation des chairs.

Procédé de Fabrice dAquapendente. Isoler l'ongle de la chair et
le maintenir soulevé avec un petit bourdonnet de charpie, puis
avec des ciseaux plats et effilés couper longitudinalement une por-
tion de l'ongle jusqu'au point où elle adhère aux chairs; la saisir
avec des pinces, et lentement, en évitant la douleur, arriver à pro-
longer par arrachement la section, pour séparer complètement
l'ongle en deux parties ; suspendre l'opération et recommencer à
plusieurs fois, les jours suivans, à isoler par arrachement la por-
tion d'ongle incarnée, jusqu'à séparation complète.

Pour éviter la longueur de ce procédé, Dionis, sans interposi-
tion préparatoire d'un corps étranger, opérait d'une seule fois la
section de l'ongle et son arrachement ; seulement pour l'amollir
et en rendre la section plus facile, il ordonnait préalablement un
pédiluve long-temps prolongé. L'opération terminée, il cautéri-
sait les chairs s'il le jugeait convenable.

Procédé de Dupuytren. L'orteil tenu entre le pouce et les deux
premiers doigts de la main gauche, introduire à plat sous le bord
libre de l'ongle, à sa partie moyenne,l'extrémité d'une branche de
ciseaux droits, bien effilés; la faire glisser rapidement jusqu'à la
matrice de l'ongle, relever le mors en haut et diviser d'un seul

coup par l'abaissement de l'autre branche. La section opérée,
saisir la moitié de l'ongle du côté malade entre les mors d'une
forte pince insinuée profondément, et l'arracher de dedans en
dehors et du milieu de l'ongle vers l'extrémité incarnée, par un
mouvement rapide de torsion ou d'enroulement de l'ongle autour
de la pince.

5° Arrachement avec ablation des chairs.

M. Larrey modifie et complète le procédé de Dupuytren par l'ex-
cision des chairs proéminentes, étendue à la portion correspondante
de la matrice de l'ongle qu'il enlève en entier. Il laisse saigner la
plaie quelques instans et termine en y appliquant le cautère actuel.
Cette dernière circonstance a pour objet de modifier la vitalité des
tissus devenus presque toujours fongueux. Le premier appareil
ne doit pas être levé avant douze ou quinze jours; si de nouvelles
fongosités se présentent on les déprime avec le nitrate d'argent.
Ce mode opératoire est douloureux et effrayant; toutefois la dou-
leur estbien plutôt le fait du premier temps inévitable, l'arrache-
ment de l'ongle, que delà cautérisation consécutive. Aussi malgré
ces inconvéniens le procédé en lui-même est bon, car il est cu-
ratif et donne lieu à une cicatrice solide.

6° Enlèvement isolé des chairs.

Pratiqué par les Arabes, décrit comme moyen usuel par Ani-
broise Paré , puis oublié pendant deux siècles, on l'a réhabilité
de nos jours. On le pratique de deux manières : par l'instrument
tranchant et par les caustiques.

Destruction par les caustiques. M. Levrat-Perroton dispose de
petits fragmens de potasse caustique, en nombre, en volume et
en situation proportionnés à la masse et à la configuration des
parties molles exubérantes qui doivent être détruites en totalité.
Si à la chute de l'escharre les chairs ne sont pas suffisamment dé-
primées, on peut réitérer en profondeur convenable l'application
du caustique, ou terminer en touchant avec le nitrate d'argent.
Ce moyen qui compte déjà un certain nombre de guérisons pal-
liatives, est préféré aujourd'hui par M. Brachet à l'ablation.

Ablation avec le bistouri. Procédé de M. Lisfranc. Insinuer de
dedans en dehors la lame d'un bistouri droit, en glissant de l'ongle
sous les chairs qui le débordent, et tailler d'un seul coup le lam-
beau étendu de l'extrémité de l'orteil à deux lignes au-delà de sa
racine, en inclinant un peu en bas pour tailler la base du lam-
beau.

Le prolongement de l'incision en arrière et son inclinaison en
bas sont utiles pour empêcher le retour des tissus attirés vers
l'ongle par la cicatrice. Dans les pansemens il est essentiel de dé-
primer, en tant qu'il est nécessaire, les bourgeons charnus exu-
bérans dont l'active production tend à reproduire la maladie.

Mais à part la modification de M. Larrey, lesquatre méthodes opé-
ratoires qui précèdent, en laissant subsister la matrice de l'ongle
ne peuvent donner lieu qu'à une guérison temporaire, la même
affection tendant à se reproduire dès qu'un nouvel ongle est
formé. La seule méthode véritablement curative consiste donc à
enlever en totalité les chairs proéminentes avec l'ongle et la
portion de sa matrice en regard, conditions dans lesquelles
rentre la modification apportée au procédé de Dupuytren par
M. Larrey.

T. VI.

M)
 
Annotationen