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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0138
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OPÉRATIONS

GÉNÉRALES.

Cicatrices cutanées rétréciks. 11 n'est p;is rare, surtout après
de larges brûlures, de rencontrer des cicatrices fortement rétrac-
tées, concentriques, qui remplacent, par une petite surface trop
insuffisante, la déperdition d'une grande étendue de peau. Ces
cicatrices sont le résultat d'une flexion vicieuse, maintenue à tort
pendant le travail de la réunion, et condamnent inévitablement
les parties à garder la même position une fois la cicatrisation
opérée. Elles sont formées par des coutures et de fortes brides
fibreuses qui tendent fortement la peau, et par elle les parties
sous-jacentes , et rendent le redressement impossible. De pa-
reilles cicatrices ne sont pas rares sur le cou , les parois latérales
du tronc et les Faces opposées des membres qu'elles maintiennent
forcément dans une situation déterminée, soit la demi-flexion, la
demi-extension, etc. Deux méthodes principales ont pour objet de
remédier aux cicatrices rétrécies. La première est l'ablation totale
de la cicatrice, en suppléant, à la perte de substance par l'autopla-
stique déjà connue. T,a seconde est l'élargissement de la cicatrice
par incision.

Elargissement par incision. Dans ce mode opératoire, dit nié-
thode ancienne, l'art corrige la difformité d'une ancienne cica-
trice rétractée en la partageant en plusieurs cicatrices nouvelles
avec écarteinent.

Procédé opératoire. La surface de la cicatrice étant maintenue
développée, diviser en totalité avec le bistouri les brides saillantes
et les colonnes fibreuses qui maintiennent la rétraction; puis
étendre largement, autant que possible, les parties en direction
opposée, et les fixer en position par des bandages ou divers ap-
pareils contentifs. Si la souplesse et l'extensibilité des tissus
permettent d'obtenir du premier coup tout l'effet désiré, on panse
immédiatement à plat; et il ne s'agit plus que d'obtenir la cica-
trisation avec l'écartenient convenable. Si, au contraire, les tissus
sont denses et inextensibles, on se contente de maintenir l'écar-
tenient jusqu'où il peut aller sans douleur, et, au lieu de
donner aux parties des points d'appui inflexibles, on les fixe
sur des ressorts élastiques qui continuent à les étendre d'une
manière douce et permanente. Il n'est pas rare, pendant que
dure la cicatrisation, qu'il se forme de nouvelles brides. On
doit, suivant le précepte de Dupuytren, les couper immédiate-
ment sans hésiter. Enfin, si la cicatrice, trop adhérente, ne permet
pas d'obtenir tout l'écartement désirable, on peut y suppléer,
autant que le permet la disposition des parties, par une incision
a la peau en regard du point où s'exerce encore la rétraction,
en ne permettant la cicatrisation de cette nouvelle plaie qu'avec
I écartement nécessaire à la liberté des fonctions.

Au reste, la section des cicatrices est soumise à quelques règles
générales dont voici l'énumération. i° N'opérer sur les cicatrices
que lorsqu'elles sont complètement organisées; on y a moins à
craindre l'inflammation qui en causerait la destruction. 2° S'assu-
rer préalablement qu'il n'y a aucun obstacle, tel que l'anchylose,
la transformation fibreuse des muscles, l'adhérence des tendons,
qui rendrait l'opération inutile. 3° Quand les cicatrices sont nom-
breuses, comme cela arrive si fréquemment après les brûlures, ou
elles sont disséminées sur une longue surface, ou elles sont
disposées par séries linéaires en chapelet; pour ces sortes de cas,
dans la crainte de donner lieu à des accidens graves qui sui-
vraient inévitablement une vaste plaie ou des sections trop
nombreuses , il vaut mieux se disposer à opérer en plusieurs
fois : c'est au chirurgien alors à se guider suivant le cas, en
graduant la série des opérations de manière à améliorer, le plus

tôt possible la situation du malade. /[" Le chirurgien commen-
cera par les brides les plus gênantes, et, autant que possible,
il s'éloignera, dans une nouvelle opération, du siège de la pre-
mière, et attendra, pour la pratiquer, que l'autre soit complè-
tement guérie. Procédant ainsi avec lenteur et ménagement,
on peut obtenir des guérisons qui semblaient inespérées. M. Lis-
franc a mis plusieurs années à traiter un jeune malade qu'il est
parvenu à guérir, par une série d'opérations, d'un vaste chapelet
de cicatrices, après brûlure, qui maintenait la tête et le tronc flé-
chis l'un vers l'autre. 5° Enfin, même après la cicatrisation obte-
nue, on doit continuer encore, pendant longtemps, l'action des
moyens propres à empêcher la rétraction des nouvelles cica-
trices; en premier lieu l'appareil à extension, et, pour aug-
menter la souplesse des tissus , les embrocations , les douches
et les diverses applications topiques.

ADHÉRENCES ANORMALES.

Le chirurgien a souvent à corriger le mauvais effet des cica-
trices accidentelles qui réunissent, d'une manière anormale, des
parties que la nature a séparées : telles sont les adhérences cuta-
nées des doigts et des orteils, celles de la partie interne du bras
avec le tronc, du bras avec lavant-bras, de la jambe avec la
cuisse à l'état de flexion forcée ; de la partie latérale du cou avec
l'épaule, qui maintient la tête abaissée de côté. De ces adhé-
rences, un grand nombre sont congéniales ; d'autres ne sont que
des cicatrices vicieuses à la suite de brûlures. L'indication, dans
ces cas, est de diviser soit, l'adhérence, soit la cicatrice : la pre-
mière se guérit plus facilement, la peau des bords de la plaie
étant saine ; la seconde présente tous les inconvéniens de la ten-
dance à récidiver, et nécessite des soins longtemps continués ,
comme nous l'avons dit plus haut.

Procédé ordinaire. L'adhérence cutanée étant mise dans un
état de tension régulière, de manière à ce que la solution de con-
tinuité laisse, de chaque côté, une égale portion de tégument
pour une cicatrice, diviser avec le bistouri, du talon à sa
pointe, et autant que possible d'un seul coup , l'adhérence ou
la cicatrice anormale, de son bord libre à sa base, ou de l'extré-
mité la plus superficielle à la plus profonde. Pour le pansement,
maintenir l'écartement des deux plaies qui résultent de la sec-
tion, et rapprocher exactement les deux lèvres de la peau, à
chacune d'elles, pour en obtenir la réunion isolée. Si les parties
intéressées sont des fractions du corps différentes , telles que le
bras et le tronc , la jambe et la cuisse, il y a peu à craindre la
récidive, l'écartement étant maintenu; mais si ce sont des organes
accolés parallèlement dans leur situation normale, tels que les
doigts et surtout les orteils, on doit toujours redouter la forma-
tion de nouvelles adhérences à la base : on s'y oppose par un
écartement très prononcé, ou même par l'interposition d'un
corps étranger dans l'angle de réunion.

Procédé de M. Rudtorfjer. Son objet spécial est précisément
de s'opposer à la récidive par adhérence à la base des plis d'iso-
lement ou de flexion, tels que les doigts. Il passe avec un trocart
un fil de plomb à la base même du pli, attend que la fistule se
soit organisée en un tissu cutané accidentel, et, dans un temps
ultérieur, incise la longueur de l'adhérence jusqu'à l'angle déjà
cicatrisé, qui ne laisse plus la crainte d'une récidive. Toutefois
il n'en faut pas moins maintenir l'écartement des deux plaies
pour les contraindre à se cicatriser isolément. Ce procédé en
 
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