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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0144
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OPÉRATIONS GÉIN ÏLW ALES.

nussi les résultats thérapeutiques qui'le concernent sont-ils
les |)lus concluans. Mais en est-il de même du facial, nerf mo-
teur, et peut-on préciser les cas dans lesquels sa section est po-
sitivement indiquée ? Le spasme convulsif en parait le vrai motif:
et pourtant, dans cette maladie , sait-on toujours quel est l'agent
incitateor de la contraction , du nerf du mouvement ou de celui
du sentiment ? La cause n'en peut-elle être dans les deux nerfs,
et même, souvent plus haut, dans l'encéphale lui-même?Bien
plus, les névralgies, comme toutes les affections convulsives,
ne sont-elles pas, dans un grand nombre de cas, purement
symptomatiques d'une névrose ou d'une altération inaperçue
des centres nerveux, et ne voit-on pas fréquemment, après la
section d'un nerf, l'affection se reporter sur un autre et annuler
le bénéfice de l'opération? C'est une des circonstances, si nom-
breuses, où il est essentiel que le chirurgien soit médecin, et
encore, avec toutes les notions de la séméiologie la plus éclairée ,
rien, dans beaucoup de cas, n'est-il moins assuré; que le
diagnostique à ce sujet. Mais, en supposant la certitude acquise
que l'affection est bornée aux nerfs, est-on au moins bien sûr de
guérir? Assurément non. Il y a plus : les dernières expériences
de M. Magendie,qui montrent certaines branches de la sep-
tième paire devenues sensibles, dans une étendue déterminée,
par la juxtaposition d'une anse de la cinquième paire; ces ex-
périences, en ouvrant un nouvel horizon à l'inconnu, sont loin
d'ajouter à la confiance et à la certitude du chirurgien. Toute-
fois, convenons que, d'après les résultats obtenus, les sections
partielles de la cinquième paire comptent des succès assez nom-
breux pour en justifier l'emploi. Enfin quant aux nerfs des
membres et du tronc, qui renferment à la-fois les filets du mou-
vement et du sentiment, leur section entraînant à-la-fois les
deux genres de paralysie, et réagissant aussi sur la nutrition , on
conçoit que, si la section isolée d'une branche, par cela même
qu'elle offre peu d'inconvéniens , doit être faite sans hésiter , le
cas impératif échéant, celle d'un tronc nerveux principal, au
contraire, est toujours un fait grave, et commande une sérieuse
attention de la part du chirurgien.

Concluons donc et disons nettement que, dans l'état actuel des
connaissances physiologiques sur le système nerveux, on sait trop
ce que l'on doit craindre et pas assez ce que l'on peut obtenir, pour
oser priver une partie considérable de ses nerfs du mouvement et
du sentiment. La double paralysie seule est certaine: les effets thé-
rapeutiques, dans la limite de l'action que l'on peut exercer, sont
peu sûrs, et le résultat définitif est ou désastreux ou funeste.

Une autre application nouvelle est celle de la ponction poul-
ies collections séreuses céphalo-rachidiennes. Cette opération
hardie n'est praticable que dans la première année de la naissance,
ou au moins chez de très jeunes enfans, c'est-à-dire, en théorie,
lorsque, l'ossification n'étant pas encore terminée, il y a lieu à
espérer le retrait des parois osseuses, à mesure que Ion donne
écoulement au liquide par des ponctions ménagées à intervalles.
Quoique pratiquées déjà avec toutes les précautions convenables,
justifiables en théorie et suivies de quelques succès, ces opéra-
tions néanmoins n'ont pas encore acquis la confiance des chirur-
giens français.

ponctions céphalo-rachidiennes.

Ponction de l'hydrocéphale. Tentée avec succès par M. Rus-
sell sur un enfant de huit mois, elle a été pratiquée dix-neuf fois
par M. Conquest : l'opérateur a réussi sur dix de ses malades; les
neuf autres ont succombé. Graîiê rapporte un autre lait de gué-

rison, et M. Malgaigne en cite un de non-succès qui Lui est
personnel. En tout vingt-deux sujets opérés, dont dix auraient
succombé. Chez les douze autres, c'est au temps a décider jus-
qu'à quel point l'amélioration dans l'état des sujets se sera sou-
tenue, et ce qu'il fuit entendre par le mot de guérison , si toute-
lois il y en a de véritablement guéris.

Le lieu de la ponction a varié avec les opérateurs. M. Russell
a choisi l'un des côtés de la fontanelle antérieure ; M. Conquest
la suture frontale, à distance moyenne entre l'éminence inter-
sourcilière et la fontanelle antérieure : M. Malgaigne a préféré la
partie latérale de la suture fronto-pariétale, comme le point le
moins éloigné des ventricules.

Procédé opératoire. Après avoir rasé les cheveux sur le lieu
choisi pour opérer, le chirurgien enfonce avec précaution un
petit troeart par l'un des angles de la fontanelle. L'instrument,
présenté directement, traverse la peau et le périoste crânien. On
le glisse ensuite avec ménagement. M. Russell l'a fait pénétrer
à cinq ou six lignes seulement de profondeur; M. Conquest, à
deux pouces (6 centim.); M. Malgaigne, à dix-huit lignes
(5 centim.). La tige du troeart étant enlevée, on ne donne issue,
pour la première fois, qu'à quelques onces de fluide, et on retire
la canule en fermant de suite la plaie avec l'indicateur, derrière
le bec de l'instrument : on recouvre la piqûre avec une bandelette
de diachylon. Suivant l'intensité des accidens cérébraux, on at-
tend quelques jours ou plusieurs semaines pour renouveler la
ponction sur un autre point.

Quant à la quantité de liquide évacué et au volume de la tête
avant et après les ponctions, M. Russell a fait écouler successive-
ment, la première fois, trois onces de sérosité; après un mois,
cinq onces et demie; onze jours plus tard, une once; enfin , après
vingt jours, neuf onces et, demie : eu tout, dix-neuf onces en deux
mois. La tête, assure-t-il, avait diminué de quatre pouces en
circonférence. M. Conquest, dans la succession des ponctions,
a retiré, au plus, douze onces à la fois : il ne spécifie pas de
combien les têtes se seraient rétrécies. Dans le cas cité par
M. Grsefe, dont l'opéré était un enfant de quatre mois, la tête,
avant toute opération, avait dix-huit pouces et un quart de cir-
conférence; trois mots après, lorsque le chirurgien disait son
malade guéri, la tête avait encore augmenté d'un demi-pouce.
Enfin, dans le cas de M. Malgaigne, sur une petite tille de huit
mois, ce chirurgien fit évacuer, une première fois, vingt-huit
onces de liquide, sans autre accident qu'une légère pâleur; après
un malaise qui se dissipa rapidement, au cinquième jour il fit
une seconde ponction de vingt onces. Les accidens parurent
encore se dissiper; mais, comme l'opérateur se disposait à une
troisième ponction, la malade fut enlevée par une congestion
cérébrale. M. Malgaigne ne dit pas quel était le volume de la tête
avant et après lopération; mais il ne croit pas au retrait des
parois osseuses, signalé par M. Russell.

Eu résumé, la ponction de l'hydrocéphale a déjà été employée
un assez grand nombre de fois pour montrer qu'elle n'est pas
immédiatement funeste par elle-même. Toutefois si ses résultats
ne semblent pas assez mauvais pour condamner toute nouvelle
tentative, ils commandent néanmoins la plus grande circon-
spection. Pour dire toute notre pensée, cette opération, daprès
les faits, nous paraît de celles où le chirurgien doit s'abstenir.
Un mort sur deux opérés, c'est une proportion beaucoup trop
forte; surtout pour une maladie où il n'y a pas nécessité d'agir, qui
n'est pas absolument incurable par les seules forces de la nature,
et à laquelle on ne remédie que par une opération offensive, à
 
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