Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0157
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
PHLÉBOTOMŒ.

149

Dans toutes les parties il existe deux sortes de veines superficielles
et profondes. Les veines superficielles seules peuvent être sai-
gneîes, d'où il résulte que cette espèce de dégorgement ne peut
être facilement obtenue que pour des tissus situés à la périphérie,
soit comme extrémité, soit comme surface. Ainsi on peut saigner
dans ce but les veines du pied et de la main, quand ce sont ces
organes qui sont malades; il en est de même de celles des organes
des sens : l'angulaire et la palpébrale pour l'œil, l'auriculaire
pour l'oreille; mais déjà on conçoit la difficulté de trouver avec
certitude cette veine, surtout lorsque la peau est elle-même tumé-
fiée: enfin on ne sait plus positivement à quel vaisseau s'adresser
pour les cavités buccale et nasale. Restent donc la veine temporale
et la buccale vers l'angle de la mâchoire, comme troncs de dégor-
gement , ce qui rentre dans la saignée de la jugulaire. Quant aux
grandes sections, soit un membre en entier ou une certaine éten-
due des parois du tronc, on sent que ce procédé, qui devrait, pour
avoir quelque efficacité, s'adresser aux veines profondes, est, ici,
par cela même, inapplicable.

i" Impossibilité de saigner les grandes veines. Il n'est pas rare,
chez des sujets obèses, que l'on ne puisse trouver les grosses veines
du pli du bras, tandis que les veines au-dessous sont assez appa-
rentes , soit, à l'avant-bras, l'une des radiales ou cubitales, soit, à
la main, la salvatelle ou la céphalique du pouce. Les veines de
l'avant-bras peuvent encore fournir du sang suffisamment pour
une saignée; mais il n'en est plus de même de celles de la main:
on ne saurait suivre à cet égard l'exemple des anciens, qui, par ti-
midité, saignaient même les veines des doigts et les petites veines
du pied ; le faible écoulement qu'elles donnent ne pouvant con-
venir pour un dégorgement local.

Saignée par incision (pl. 3o, fig. D et D2 ). C'est comme une
dernière ressource avant l'artériotomie, que M. Lisfranc a con-
seillé ce moyen qui n'a pas même été employé. Ce chirurgien
propose d'ouvrir la veine céphalique à sa partie supérieure, par
une incision dans le sillon compris entre le deltoïde et le grand
pectoral. On fera avec un bistouri convexe, sur le trajet du sil-
lon, une incision d'un pouce d'étendue; après avoir divisé la
peau , le tissu adipeux et la gaîne aponévrotique d'enveloppe de
la veine, on ouvrirait avec la lancette le vaisseau mis a nu. Ce
procédé, au point de vue anatomique, n'est pas sans difficulté. A
partir du tendon du grand pectoral, la veine, ordinairement su-
perficielle , s'enfonce néanmoins quelquefois assez pour que la re-
cherche en soit laborieuse, et au tiers supérieur du deltoïde elle
passe sur la branche deltoïdienne de la thoracique supérieure qui
peut être coupée. De préférence au lieu indiqué, nous proposons
de pratiquer cette saignée plus bas, au-dessous du tendon du del-
toïde, de la manière et suivant les précautions indiquées (pl. 3o,
fig. D2 ).

Lorsqu enfin tous les moyens d'obtenir une émission sanguine
en quantité convenable sont impraticables ou insuffisans et que
pourtant la saignée elle-même est urgente, c'est le cas d'avoir re-
cours à l'artériotomie.

ARTÉRIOTOMIE >.

Cette opération consiste dans la section transversale d'une ar-
tère dans le but thérapeutiquede produire une émission sanguine.
Les conditions pour pratiquer cette opération sont : que l'ar-

1 Pl. 3o; et pour ]e texte, Anatomie chirurgicale, région temporale, pl. 3o.

T. VI.

tère soit superficielle, d'un petit volume, et appuyée sur un os
qui permette de la comprimer. Plusieurs artères sont dans ce cas :
la temporale, la faciale sur l'angle de la mâchoire, l'occipitale au-
dessus de l'attache du complexus, la radiale à l'extrémité infé-
rieure du radius et sur la face dorsale de la main, et enfin la
pédieusc. Chacune de ces artères peut être coupée en cas d'urgente
nécessité; toutefois on ne pratique guère cette opération que sur
l'artère temporale superficielle et spécialement pour une conges-
tion brusque de l'encéphale.

Considérations anatomiques. On peut saigner la tempo-
rale sur deux régions. i° Au-dessus de l'arcade zygomatique où
elle monte verticalement à trois lignes en avant de la conque au-
riculaire; elle est recouverte en ce point par sa veine et les vais-
seaux lymphatiques temporaux dont toutefois la section est sans
danger : l'instrument, pour y atteindre, doit traverser la peau et
l'aponévrose sous-cutanée. 20 Sur la région temporo-frontale
après sa bifurcation. La branche pariétale de continuation étant
située dans le cuir chevelu, c'est la branche frontale que l'on
saigne. La position de cette branche est assez variable. Ordinai-
rement elle monte obliquement en arcade le long de la racine
des cheveux ; mais souvent elle se dirige beaucoup plus bas, à
une distance plus ou moins grande du contour de l'orbite. Toute-
fois, sur le vivant, il est toujours facile de reconnaître la position
de cette artère, dont les battemens, très sensibles au toucher, sont
souvent même visibles sous la peau.

Appareils. L'instrument spécial est le bistouri, la lancette trop
faible pouvant se briser contre les os du crâne. Les autres objets
sont deux petites compresses graduées, une bande, des éponges, de
l'eau tiède, un vase destiné à contenir le sang, une carte roulée
en gouttière pour diriger le fluide dans le cas où il coulerait en
bavant. Autrefois on ajoutait à cet appareil une bande à deux
globes inégaux pour appliquer le bandage dit nœud d'emballeur,
aujourd'hui inusité.

Opération. La peau étant préalablement rasée, si des cheveux
la recouvrent, le malade assis ou couché la tête légèrement sou-
levée et appuyée, par la face latérale opposée, sur un oreiller garni
d'une alèse, on s'assure par le toucher de la position de l'artère et
on marque au besoin le lieu de l'incision par un trait d'encre ou
un sillon tracé avec l'ongle. Ces dispositions préliminaires étant
prises , il existe pour l'opération deux procédés.

10 Procédé ordinaire. Le doigt indicateur et le pouce de la main
gauche, écartés de chaque côté de l'artère, tendent la peau et ap-
puient le vaisseau sur l'os sous-jacent. On introduit dans l'espace
compris entre ces deux doigts le bistouri droit ou convexe tenu
en première position; le doigt indicateur, tenu sur le dos de la
lame, dirige l'instrument la pointe présentée du côté de l'artère :
on abaisse le bistouri en appuyant jusqu'à l'os et en retirant à soi
de manière à couper l'artère en travers. Un jet de sang rouge,
saccadé et isochrone aux battemens du cœur, indique la section
du vaisseau. Lorsque l'on a obtenu la quantité de sang voulue,
on en arrête la sortie en comprimant avec un doigt au-dessous de
l'incision, entre cette dernière et le cœur. On lave, on remplace
ensuite le doigt par l'une des compresses graduées, et l'on appli-
que l'autre compresse au-dessus et près de la plaie, pour s'oppo-
ser à l'hémorragie en retour que les anastomoses pourraient
causer par le bout supérieur du vaisseau. Quelques tours de bande
un peu serrés suffisent ordinairement à empêcher tout écoule-

38
 
Annotationen