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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0159
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VARICES.

) 5 I

canule de caoutchouc dans laquelle on fera entrer à frottement le
tube métallique de même volume que la seringue; nous croyons
qu'il est préférable, pour éviter plus sûrement l'introduction de
l'air, de coiffer préalablement une canule avec l'autre, pour que
le sang, arrivant immédiatement à l'orifice du tube de caoutchouc
à l'instant de l'injection, ne chasse point d'air devant lui. Les
deux canules disposées à part, on saigne alors l'individu sain et on
reçoit le liquide par l'orifice du corps de pompe auquel s'adapte
l'ajutage. Dès qu'il y en a environ quatre onces, un aide suspend
la saignée; l'opérateur adapte promptemcnt le tube métallique,
chasse l'air, par la pression du piston, pour faire affleurer le sang
à l'extrémité du tube et insinue le bec de gomme élastique, par
la plaie de la veine, sous le doigt du premier aide comprimant,
qui, glissant de haut en bas, déplace la pression pour la reporter
sur la veine et la canule. Le chirurgien alors injecte le liquide en
pressant avec lenteur sur le piston pour ne pas occasionner un
choc trop fort au dedans du vaisseau. À mesure que le sang
pénètre, on facilite sa transmission dans les veines supérieures par
de légères frictions de la plaie vers l'aisselle.

Le besoin d'être clair nous a fait insister longuement sur les
détails de cette opération,dont les temps doivent se succéder avec
beaucoup de rapidité. C'est surtout à recevoir et à injecter le
sang que l'on doit se hâter pour ne pas donner le temps au li-
quide de se coaguler ou de se refroidir. Un autre danger est
l'introduction de l'air dans les veines; cet accident ne s'est pas
encore présenté,etdu reste on peut l'éviter facilement en prenant
les précautions que nous avons indiquées.

Ordinairement il suffit de quatre onces de sang pour prévenir
une syncope mortelle par anémie. Néanmoins si la quantité de
sang ne paraît pas suffisante, on a recours à une nouvelle injec-
tion. L'opération terminée, on réunit la plaie par première in-
tention.

Varices.

Le résultat anatomique que se propose la chirurgie pour la
guérison des varices est l'oblitération des veines qui en sont af-
fectées. La chirurgie, pour y parvenir, a recours à de nombreux-
moyens : la compression, la réduction, l'incision, la section, la
ligature, lexcision, l'extirpation et la cautérisation. Plusieurs
d'entre eux ont été employés dès la plus haute antiquité, comme
il en est de tous les moyens curatifs dont on s'est servi par em-
pirisme avant que la théorie eût enseigné les conditions que l'on
avait à remplir.

En général, c'est dans les maladies les plus rebelles aux efforts
de l'art que l'on est le plus frappé des fluctuations de l'esprit
humain et des illusions que l'on se fait, à chaque époque, sur
l'efficacité des moyens prônés par la vogue. Les anciens ont d'a-
bord employé, comme on le fait de nos jours, les divers topiques
astringens, dessicatifs et résolutifs, aidés de la compression circu-
laire étendue à tout le membre. Mais déjà Hippocrate ne consi-
dère ces moyens que comme palliatifs et avait recours à l'incision
pour la cure définitive. Chez les Romains, Celsc préconise la cau-
térisation et l'extirpation.Parmi les Arabes, Avicennes emploie la
section avec cautérisation entre deux ligatures; Abulcasis l'inci-
sion multipliée sur divers points; Ali-Abbas, l'arracbement après
incision. A la renaissance, Ambroise Paré et Guillemeau, son
élève, préfèrent à tous les autres moyens le cautère potentiel;
l'illustre chirurgien de Laval, qui n'observe jamais à demi, mo-
tive son opinion sur les effets du cautère qui ronge et coupe la veine
et dont la cicatrice dure et épaisse empêchera la fluxion en bouchant
le passage de ladite veine. Sous Louis XIV, Dionis conseille le

cautère actuel en raies de feu et fait usage de la ligature. Depuis,
la simple compression reprend faveur jusqu'à ces derniers temps
où les chirurgiens ont reproduit, en les modifiant, la plupart, des
procédés anciens.

Dans toutes les manières d'opérer il y a une manœuvre com-
mune dont l'application se présente à des temps différons et qui
consiste à faire évacuer, par la pression, le sang qui gonfle les
vaisseaux variqueux. L'évacuation, qui exprime le liquide au
dehors quand les veines sont lésées, et qui le fait remonter dans
les veines supérieures quand les vaisseaux sont intacts, a reçu
assez improprement le nom de réduction. Cette manœuvre pré-
liminaire de la compression est familière aux malades qui font
usage du bandage spiral ou du bas lacé. Le précepte qui en avait
été établi par J.-L. Petit caractérise, par ce grand chirurgien, le
laps de deux siècles pendant lequel, fatiguée des résultats contra-
dictoires obtenus parles divers procédés d'opération, la chirur-
gie semblait avoir renoncé à la cure définitive des varices.

Compression. On l'emploie seule ou combinée avec l'incision
et la piqûre.

Compression simple. Elle s'exerce de deux manières : i" par les
bandages, moyen le plus usuel et qui consiste dans le bandage
spiral ou le bas lacé; 2° par un appareil mécanique qui con-
stitue le procédé de M. L. Sanson.

Procédé de M. L. Sanson (pl. 3i, fig. i, n° 3). L'instrument se
compose de deux petites plaques parallèles qui sont rapprochées
par un mouvement de vis. On saisit dans un pli à la peau la veine
que l'on veut oblitérer et on l'engage entre les mors de la pince
dont on opère le rapprochement. L'objet de cette opération est
de déterminer par la pression une inflammation adhésive. Pour
éviter la mortification des tissus, ce chirurgien n'exerce qu'une
pression modérée et change par intervalles le lieu d'application
de la pince. L'instrument a pu être maintenu sur un point pen-
dant cinquante-deux heures sans causer de gangrène; néan-
moins il est de précepte de changer toutes les vingt-quatre heures
le lieu de son application. M. Boinet a publié trois cas de succès
par ce procédé, qui en compte encore plusieurs autres.

Compression après incision (procédé de Delpech). Découvrir la
veine par une incision longitudinale dans l'étendue d'un jxmce ,
isoler le vaisseau, glisser derrière un morceau d'amadou un
peu plus large et de même longueur que la portion dénudée, puis
aplatir la veine par deux bandelettes agglutinatives; enfin pan-
ser à plat avec un plumasseau enduit de cérat. Dans six cas sur
sept, la guérison aurait été obtenue par ce procédé.

Compression avec piqûre. L'objet de ce procédé est d'obtenir
l'adhésion par une légère inflammation, en comprimant sur un
fil métallique la veine intacteou perforée. De la discussion contra-
dictoire établie dans les journaux entre MM. Davat, Franc et
Velpeau, il résulte que M. Davat est bien véritablement le pre-
mier en date.

Procédés de M. Davat. Les essais de M. Davat ont été pratiqués
sur des chiens ( juillet i83o). D'après la déclaration de l'auteur
lui-même (Gazette des Hop., 25 mai 183g ), il aurait eu recours à
deux procédés :

Premier procédé de M. Davat. Soulever la veine dans un pli de
 
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