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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0013
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
pour cet ensemble il importe de s'en tenir autant que pos-
sible aux faits généraux, quand les détails en sont consi-
gnés ailleurs, mais sans craindre néanmoins d'en donner
de nouveaux lorsque leurs rapprochemens prennent une
signification générale.
A la période de formation se rapportent les considéra-
tions sur la matière organisée, le germe et l'exposition de
l'embryogénie. Ce dernier mot vient accuser ici une mo-
dification importante à la première classification de cet
ouvrage. C'est bien en vain que j'avais compté devoir placer
l'embryogénie à la fin de l'anatomie descriptive, comme
on le fait ordinairement, à la vérité, sans autre motif que
de la mettre quelque part. Invinciblement, et contraint
par la logique, il m'a fallu l'en extraire pour la placer en
tête de ce volume où son absence aurait fait défaut. C'est
son vrai lieu, car elle représente la période de formation,
point de départ des deux autres; et par ses phases elle
s'allie à l'anatomie comparative, à l'anatomie pathologique
et à toutes les questions de philosophie scientifique. Ainsi
remise à sa place, l'histoire de l'embryon concorde parfai-
tement avec l'idée générale qui doit nous servir de guide.
A aucun âge, en effet, n'apparaît aussi clairement que dans
l'embryon, l'action formatrice et dominante du système
nerveux qui se montre partout, à partir du germe, nerveux
lui-même, et semble présider à tous ses développemens.
L'embryogénie, dont les faits innombrables ont exigé
le concours d'un grand nombre d'histologistes placés dans
des conditions spéciales, ne pouvait se présenter, dans cet
ouvrage, comme une œuvre originale; aussi ne suis-je, à
cet égard, que l'humble historien de travaux qui me sont
étrangers. Les dessins de huit de nos planches m'ont été
fournis avec le plus généreux empressement par notre
grand embryogéniste, M. Coste, et par son habile prépa-
rateur et dessinateur, M. Gerbe, et font partie du grand
ouvrage publié par M. Coste. Deux autres planches sont
empruntées à des ouvrages de divers embryogénisteset sur-
tout au beau travail de M. Poucbet, de Rouen, sur l'ovulation
spontanée. Je remercie d'autant plujs ces savans qui m'ont
aidé de leurs magnifiques travaux que, sans leur aide, il
m'aurait été impossible de figurer l'embryogénie d'une ma-
nière satisfaisante.
La période du développement complet, suivie de l'état
stationnaire, ou Y âge viril, est celle qui donne lieu aux
considérations les plus nombreuses et doit renfermer les
travaux les plus étendus.
L'anatomie descriptive, sans se préoccuper de l'ensemble,
a donné la description détaillée de tous les organes consi-
dérés en eux-mêmes et dans la moyenne de composition
organique propre à chacun d'eux. Ici le point de vue tout
différent a rapporta l'ensemble ou à l'organisme fonction-
nel. Il se présente sous cinq aspects:
i° \J organisme en son entier comme siège de la vie, la
grande fonction collective et générale de l'ensemble;
YI1
a° Les appareils organiques, siège d'une grande fonc-
tion collective secondaire, résumant elle-même ces groupes
de fonctions spéciales et énergiques dont elle est le pro-
duit;
3° Les organes entiers, sièges des fonctions spéciales et
complètes;
4° Les tissus, sièges le plus ordinairement de fonctions
tertiaires générales, élémens communs de divers organes
à fonctions spéciales;
5° Les organules, agens particuliers dans l'infiniment
petit des fondions moléculaires de toute sorte qui s'ac-
complissent dans les organes et les tissus.
A ces subdivisions de l'organisme, à son état parfait, se
rapportent une foule de développemens où viennent figurer
l'histologie générale et l'anatomie microscopique normale
et pathologique. Enfin,l'organisme de l'homme étant éclairé
sous ses divers aspects, sa comparaison avec lui-même
mène à la distinction des variétés de l'espèce humaine, et
ses rapprochemens avec les organismes inférieurs donnent
lieu de faire intervenir l'anatomie comparée.
J'ai dit que l'histologie possédant aujourd'hui ses traités
spéciaux, et la plupart de ses détails se trouvant répandus
clans les diverses parties de mon ouvrage, il devenait inu-
tile de la reproduire dans son ensemble en un traité spécial.
Pourtant il me reste à la compléter, car si j'ai donné en
leur lieu toutes les textures spéciales des agens nerveux
et splanchniques (t. ni et v ), il me reste à faire connaître
celles des tissus généraux osseux, cartilagineux, fibreux,
musculaires, etc., dont les organes sont décrits dans les
deux premiers volumes, et la structure des vaisseaux san-
guins et lymphatiques qui font l'objet du tome iv. J'aurai
soin de combler cette lacune, mais en doublant le point de
vue sous lequel on les considère. Les tissus généraux se
présenteront ici sous deux aspects: i° comme on l'a fait
jusqu'à présent sous le nom d'anatomie générale, tels qu'ils
se présentent à l'observation et qu'on a coutume de les
étudier isolément à l'œil nu, dans leur structure d'ensemble
et leurs rapports généraux; '2° comme histologie micros-
copique, dans les caractères et les propriétés résultant de
la nature et de la proportion relative des élémens dont ils
sont formés. A ces deux points de vue, on sait quel riche
parti Biehat a su tirer du premier. Le second, qui ne pou-
vait s'extraire que d'un état plus avancé de la science, par
cela même qu'il embrasse un champ beaucoup plus vaste et
qu'il creuse beaucoup plus loin dans les détails, doit se mon-
trer encore plus fécond. C'est de la réunion de tous les deux,
l'objet de la science contemporaine, dont il importe de
démontrer les résultats d'application au point où l'ont
amenée les recherches des histologistes.
Après les tissus généraux, succédant aux textures spé-
ciales comprises dans l'anatomie descriptive, auront à se
produire les textures générales qui, en raison même de ce
pour cet ensemble il importe de s'en tenir autant que pos-
sible aux faits généraux, quand les détails en sont consi-
gnés ailleurs, mais sans craindre néanmoins d'en donner
de nouveaux lorsque leurs rapprochemens prennent une
signification générale.
A la période de formation se rapportent les considéra-
tions sur la matière organisée, le germe et l'exposition de
l'embryogénie. Ce dernier mot vient accuser ici une mo-
dification importante à la première classification de cet
ouvrage. C'est bien en vain que j'avais compté devoir placer
l'embryogénie à la fin de l'anatomie descriptive, comme
on le fait ordinairement, à la vérité, sans autre motif que
de la mettre quelque part. Invinciblement, et contraint
par la logique, il m'a fallu l'en extraire pour la placer en
tête de ce volume où son absence aurait fait défaut. C'est
son vrai lieu, car elle représente la période de formation,
point de départ des deux autres; et par ses phases elle
s'allie à l'anatomie comparative, à l'anatomie pathologique
et à toutes les questions de philosophie scientifique. Ainsi
remise à sa place, l'histoire de l'embryon concorde parfai-
tement avec l'idée générale qui doit nous servir de guide.
A aucun âge, en effet, n'apparaît aussi clairement que dans
l'embryon, l'action formatrice et dominante du système
nerveux qui se montre partout, à partir du germe, nerveux
lui-même, et semble présider à tous ses développemens.
L'embryogénie, dont les faits innombrables ont exigé
le concours d'un grand nombre d'histologistes placés dans
des conditions spéciales, ne pouvait se présenter, dans cet
ouvrage, comme une œuvre originale; aussi ne suis-je, à
cet égard, que l'humble historien de travaux qui me sont
étrangers. Les dessins de huit de nos planches m'ont été
fournis avec le plus généreux empressement par notre
grand embryogéniste, M. Coste, et par son habile prépa-
rateur et dessinateur, M. Gerbe, et font partie du grand
ouvrage publié par M. Coste. Deux autres planches sont
empruntées à des ouvrages de divers embryogénisteset sur-
tout au beau travail de M. Poucbet, de Rouen, sur l'ovulation
spontanée. Je remercie d'autant plujs ces savans qui m'ont
aidé de leurs magnifiques travaux que, sans leur aide, il
m'aurait été impossible de figurer l'embryogénie d'une ma-
nière satisfaisante.
La période du développement complet, suivie de l'état
stationnaire, ou Y âge viril, est celle qui donne lieu aux
considérations les plus nombreuses et doit renfermer les
travaux les plus étendus.
L'anatomie descriptive, sans se préoccuper de l'ensemble,
a donné la description détaillée de tous les organes consi-
dérés en eux-mêmes et dans la moyenne de composition
organique propre à chacun d'eux. Ici le point de vue tout
différent a rapporta l'ensemble ou à l'organisme fonction-
nel. Il se présente sous cinq aspects:
i° \J organisme en son entier comme siège de la vie, la
grande fonction collective et générale de l'ensemble;
YI1
a° Les appareils organiques, siège d'une grande fonc-
tion collective secondaire, résumant elle-même ces groupes
de fonctions spéciales et énergiques dont elle est le pro-
duit;
3° Les organes entiers, sièges des fonctions spéciales et
complètes;
4° Les tissus, sièges le plus ordinairement de fonctions
tertiaires générales, élémens communs de divers organes
à fonctions spéciales;
5° Les organules, agens particuliers dans l'infiniment
petit des fondions moléculaires de toute sorte qui s'ac-
complissent dans les organes et les tissus.
A ces subdivisions de l'organisme, à son état parfait, se
rapportent une foule de développemens où viennent figurer
l'histologie générale et l'anatomie microscopique normale
et pathologique. Enfin,l'organisme de l'homme étant éclairé
sous ses divers aspects, sa comparaison avec lui-même
mène à la distinction des variétés de l'espèce humaine, et
ses rapprochemens avec les organismes inférieurs donnent
lieu de faire intervenir l'anatomie comparée.
J'ai dit que l'histologie possédant aujourd'hui ses traités
spéciaux, et la plupart de ses détails se trouvant répandus
clans les diverses parties de mon ouvrage, il devenait inu-
tile de la reproduire dans son ensemble en un traité spécial.
Pourtant il me reste à la compléter, car si j'ai donné en
leur lieu toutes les textures spéciales des agens nerveux
et splanchniques (t. ni et v ), il me reste à faire connaître
celles des tissus généraux osseux, cartilagineux, fibreux,
musculaires, etc., dont les organes sont décrits dans les
deux premiers volumes, et la structure des vaisseaux san-
guins et lymphatiques qui font l'objet du tome iv. J'aurai
soin de combler cette lacune, mais en doublant le point de
vue sous lequel on les considère. Les tissus généraux se
présenteront ici sous deux aspects: i° comme on l'a fait
jusqu'à présent sous le nom d'anatomie générale, tels qu'ils
se présentent à l'observation et qu'on a coutume de les
étudier isolément à l'œil nu, dans leur structure d'ensemble
et leurs rapports généraux; '2° comme histologie micros-
copique, dans les caractères et les propriétés résultant de
la nature et de la proportion relative des élémens dont ils
sont formés. A ces deux points de vue, on sait quel riche
parti Biehat a su tirer du premier. Le second, qui ne pou-
vait s'extraire que d'un état plus avancé de la science, par
cela même qu'il embrasse un champ beaucoup plus vaste et
qu'il creuse beaucoup plus loin dans les détails, doit se mon-
trer encore plus fécond. C'est de la réunion de tous les deux,
l'objet de la science contemporaine, dont il importe de
démontrer les résultats d'application au point où l'ont
amenée les recherches des histologistes.
Après les tissus généraux, succédant aux textures spé-
ciales comprises dans l'anatomie descriptive, auront à se
produire les textures générales qui, en raison même de ce