DE LA GÉNÉRATION.
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Oken, que, dans l'espèce humaine, leurs dimensions dépassent
beaucoup celle des reins. Ceux-ci ne deviennent égaux, sous ce
rapport, que chez les embryons de dix à douze semaines longs
de a pouces.
Ce cas n'arrive jamais chez les mammifères, où les capsules
surrénales sont toujours plus petites que les reins.
Il est bien facile d'admettre qu'aucun rapport direct n'existe
entre elles et les reins, dont elles ne partagent pas toujours les
déplacemens, non plus que l'atrophie. Dans un cas d'atrophie
de l'un des reins, avec hypertrophie de l'autre, les capsules sur-
rénales présentaient la même anomalie.
Quant à ce qui concerne leur forme extérieure, il est à remar-
quer que, la plupart du temps, elles offrent des lobules plus
marqués et plus nombreux chez l'embryon que chez l'adulte.
Fonctions générales du fœtus.
On peut affirmer, dans l'état actuel de la science, que les
substances indispensables à la nutrition du foetus sont fournies
au sang de ce dernier par celui de la mère dans le placenta.
Chacun convient que la chose est possible, qu'elle ressemble à
toute admission quelconque de substance dans le système vas-
culaire.
La question est de savoir si c'est là l'unique voie par laquelle
les matériaux arrivent de la mère à l'enfant, et ce que nous de-
vons penser de la respiration placentaire.
Quant au premier point, rien n'empêche d'admettre que la
transsudation à travers les membranes de l'œuf, qui avait lieu
avant la formation du placenta, continue encore après. Du reste,
la sécrétion des glandes de Ja muqueuse utérine, devient sans
doute la source principale des eaux de l'amnios. Ceux qui, ar-
guant de ce qu'on a trouvé du liquide amniotique dans la
bouche, etc., voudraient considérer cet organe comme une voie
de nutrition, ne rejetteront pas pour cela la signification de ces
eaux.
Bischoff a d'ailleurs démontré qu'il n'y a pas à se préoccuper
de cette voie de nutrition, il croit de plus que s'il se fait un
échange de matériaux à travers les membranes de l'œuf, c'est
plutôt pour débarrasser l'amnios d'excrémens que pour intro-
duire des produits assimilables.
Les recherches de Liebig ont montré que, si l'on suppose
justes ses calculs, la nature, en instituant la respiration, s'est
proposé d'éliminer les matériaux usés des organes.
Le carbone et l'hydrogène, selon lui, servent surtout à la pro-
duction de la chaleur animale. Le fœtus ne prend point par la
bouche d'alimens qui, outre leur destination plastique, seraient
susceptibles d'être brûlés ou dédoublés.
Il n'attend du sang de la mère que les combinaisons azotées
nécessaires à la formation de ses organes. L'augmentation de
masse est si considérable chez lui et les manifestations de la vie
si faibles, qu'il n'en doit résulter qu'une décomposition très
faible Cependant elle s'accomplit, puisqu'elle est inséparable de
la vie.
Les combinaisons azotées, en petite quantité, qui proviennent
de là, sont, comme chez l'adulte, éliminées du sang; est-ce par
les corps de Wolff et les reins, comme le veulent beaucoup
d'auteurs ? Elles passent dans l'allantoïde, de là dans l'amnios.
Les combinaisons carbonées sont éliminées, pensent-ils, par
le foie, et comme en l'absence de la respiration cet émonctoire
est plus important, on le voit, plus développé chez le fœtus que
chez l'adulte, où une grande quantité du carbone sort par les
poumons.
Les produits de l'élimination à laquelle préside le foie s'amas-
sent dans l'intestin, où ils constituent le méconium, qui n'est
point résorbé. Aucune combustion ne s'opérant , le fœtus
manque de chaleur propre.
Ainsi le défaut d'ingestion d'alimens par la bouche, celui de
chaleur propre et celui de respiration propre se tiennent de
près.
Cette théorie de la respiration et de l'influence de l'oxygène
sur l'organisation animale est d'ailleurs en soi bien plus com-
pliquée que cet énoncé ne le peut faire supposer. Les travaux
modernes de MM. Cl. Bernard, Ch. Robin et Verdeil, appuyés de
recherches précises de M. Regnault, enlèvent à cette théorie tout
son élément d'équation.
Il existe probablement une différence essentielle entre le fœ-
tus des ovipares et celui des mammifères. Les matériaux qui
servent au développement du premier, quoiqu'ils contiennent
tous les élémens dont ses organes se composent, et que nous
sachions qu'ils n'exigent pas une grande métamorphose pour
représenter immédiatement la substance du fœtus, ont cepen-
dant besoin d'une assimilation plus considérable que ceux qui
servent au développement du fœtus des mammifères.
Celui-ci les trouve immédiatement dans le sang de la mère
qui ressemble au sien, tandis que le fœtus des ovipares est obligé
de convertir le jaune et l'albumine en sang. C'est à cette circon-
stance que Bischoff attribue la nécessité de l'influence immé-
diate de l'oxigène atmosphérique pour le développement de
l'œuf des ovipares.
Chez ces animaux, l'allantoïde et les vaisseaux ombilicaux
semblent n'avoir guère que cette fonction, tandis que l'absorp-
tion des matériaux nutritifs a lieu par les vaisseaux ombilicaux.
De là vient que chez eux le sang des vaisseaux ombilicaux diffère
de couleur.
Mais le défaut de production de chaleur prouve que la respi-
ration n'est point non plus ici une fonction d'excrétion.
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Oken, que, dans l'espèce humaine, leurs dimensions dépassent
beaucoup celle des reins. Ceux-ci ne deviennent égaux, sous ce
rapport, que chez les embryons de dix à douze semaines longs
de a pouces.
Ce cas n'arrive jamais chez les mammifères, où les capsules
surrénales sont toujours plus petites que les reins.
Il est bien facile d'admettre qu'aucun rapport direct n'existe
entre elles et les reins, dont elles ne partagent pas toujours les
déplacemens, non plus que l'atrophie. Dans un cas d'atrophie
de l'un des reins, avec hypertrophie de l'autre, les capsules sur-
rénales présentaient la même anomalie.
Quant à ce qui concerne leur forme extérieure, il est à remar-
quer que, la plupart du temps, elles offrent des lobules plus
marqués et plus nombreux chez l'embryon que chez l'adulte.
Fonctions générales du fœtus.
On peut affirmer, dans l'état actuel de la science, que les
substances indispensables à la nutrition du foetus sont fournies
au sang de ce dernier par celui de la mère dans le placenta.
Chacun convient que la chose est possible, qu'elle ressemble à
toute admission quelconque de substance dans le système vas-
culaire.
La question est de savoir si c'est là l'unique voie par laquelle
les matériaux arrivent de la mère à l'enfant, et ce que nous de-
vons penser de la respiration placentaire.
Quant au premier point, rien n'empêche d'admettre que la
transsudation à travers les membranes de l'œuf, qui avait lieu
avant la formation du placenta, continue encore après. Du reste,
la sécrétion des glandes de Ja muqueuse utérine, devient sans
doute la source principale des eaux de l'amnios. Ceux qui, ar-
guant de ce qu'on a trouvé du liquide amniotique dans la
bouche, etc., voudraient considérer cet organe comme une voie
de nutrition, ne rejetteront pas pour cela la signification de ces
eaux.
Bischoff a d'ailleurs démontré qu'il n'y a pas à se préoccuper
de cette voie de nutrition, il croit de plus que s'il se fait un
échange de matériaux à travers les membranes de l'œuf, c'est
plutôt pour débarrasser l'amnios d'excrémens que pour intro-
duire des produits assimilables.
Les recherches de Liebig ont montré que, si l'on suppose
justes ses calculs, la nature, en instituant la respiration, s'est
proposé d'éliminer les matériaux usés des organes.
Le carbone et l'hydrogène, selon lui, servent surtout à la pro-
duction de la chaleur animale. Le fœtus ne prend point par la
bouche d'alimens qui, outre leur destination plastique, seraient
susceptibles d'être brûlés ou dédoublés.
Il n'attend du sang de la mère que les combinaisons azotées
nécessaires à la formation de ses organes. L'augmentation de
masse est si considérable chez lui et les manifestations de la vie
si faibles, qu'il n'en doit résulter qu'une décomposition très
faible Cependant elle s'accomplit, puisqu'elle est inséparable de
la vie.
Les combinaisons azotées, en petite quantité, qui proviennent
de là, sont, comme chez l'adulte, éliminées du sang; est-ce par
les corps de Wolff et les reins, comme le veulent beaucoup
d'auteurs ? Elles passent dans l'allantoïde, de là dans l'amnios.
Les combinaisons carbonées sont éliminées, pensent-ils, par
le foie, et comme en l'absence de la respiration cet émonctoire
est plus important, on le voit, plus développé chez le fœtus que
chez l'adulte, où une grande quantité du carbone sort par les
poumons.
Les produits de l'élimination à laquelle préside le foie s'amas-
sent dans l'intestin, où ils constituent le méconium, qui n'est
point résorbé. Aucune combustion ne s'opérant , le fœtus
manque de chaleur propre.
Ainsi le défaut d'ingestion d'alimens par la bouche, celui de
chaleur propre et celui de respiration propre se tiennent de
près.
Cette théorie de la respiration et de l'influence de l'oxygène
sur l'organisation animale est d'ailleurs en soi bien plus com-
pliquée que cet énoncé ne le peut faire supposer. Les travaux
modernes de MM. Cl. Bernard, Ch. Robin et Verdeil, appuyés de
recherches précises de M. Regnault, enlèvent à cette théorie tout
son élément d'équation.
Il existe probablement une différence essentielle entre le fœ-
tus des ovipares et celui des mammifères. Les matériaux qui
servent au développement du premier, quoiqu'ils contiennent
tous les élémens dont ses organes se composent, et que nous
sachions qu'ils n'exigent pas une grande métamorphose pour
représenter immédiatement la substance du fœtus, ont cepen-
dant besoin d'une assimilation plus considérable que ceux qui
servent au développement du fœtus des mammifères.
Celui-ci les trouve immédiatement dans le sang de la mère
qui ressemble au sien, tandis que le fœtus des ovipares est obligé
de convertir le jaune et l'albumine en sang. C'est à cette circon-
stance que Bischoff attribue la nécessité de l'influence immé-
diate de l'oxigène atmosphérique pour le développement de
l'œuf des ovipares.
Chez ces animaux, l'allantoïde et les vaisseaux ombilicaux
semblent n'avoir guère que cette fonction, tandis que l'absorp-
tion des matériaux nutritifs a lieu par les vaisseaux ombilicaux.
De là vient que chez eux le sang des vaisseaux ombilicaux diffère
de couleur.
Mais le défaut de production de chaleur prouve que la respi-
ration n'est point non plus ici une fonction d'excrétion.