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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0121
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DU SYSTÈME

extrême vivacité quand elles sont libres, elles se laissent allon-
ger et tirailler dans tous les sens sans donner signe dévie. On doit
voir dans de tels actes une grande prédominance de la volonté
sur les mouvemens réflexes, en général si spontanés, auxquels
donnent lieu de semblabes tortures.

La plupart des insectes apportent un grand soin dans le choix
du lieu où ils doivent déposer leurs œufs. Us savent les mettre
auprès des substances dont la jeune larve doit se nourrir, et il
est rare qu ils se trompent à cet égard. Certains d'entre eux, les
nécrophores, par exemple, exécutent des actes plus compliqués
de prévoyance: ce sont des enfouisseurs de cadavres, attirés de
fort loin par l'odeur d'un petit animal qui vient d'être tué; mam-
mifère, oiseau ou reptile, ils se réunissent quatre à cinq pour
le traîner dans un lieu propice, ils creusent la terre en dessous,
et l'ensevelissent en amassant tout autour les débris de la fouille,
puis ils y déposent leurs œufs.

Presque tous les insectes, soit à l'état de larve, soit à l'état
parfait, ont un domicile approprié à leur genre de vie, mais au-
cuns, sous ce rapport, ne méritent plus d'attention que ceux
qui vivent en société et dont nous ne pouvons nous dispenser
dédire quelques mots, pour apprécier les facultés élémentaires
qu'exige le maintien de ces petits états.

Toute société suppose dans les êtres qui la composent, des
instincts sympathiques, sans lesquels on ne concevrait pas son
existence. L'instinct sexuel, à cause de son énergie supérieure,
ne détermine que des rapprochemens passagers; pour que le
lien soit durable, il faut des sentimens d'un ordre plus relevé
et dont l'activité soit permanente. Les fourmis et les abeilles
nous montrent des cas bien tranchés de la distinction de ces
divers instincts fondamentaux. Dans ces deux sociétés, en effet,
les fonctions de reproduction sont confiées à un petit nombre
d'individus, et le reste s'occupe uniquement des travaux néces-
saires à la subsistance et à la conservation commune. A cette
première remarque, il faut en ajouter une autre non moins im-
portante sur le développement que prend l'intelligence, quand
ses efforts ont un but collectif, au lieu d'avoir un but purement
personnel. Partout où nous voyons une société, nous voyons
naître une industrie et des travaux qui ont un caractère vraiment
humain. Ce n'est pas que l'intelligence de chaque individu d'une
espèce sociale pris isolément, soit plus développée que celle de
l'individu d'une espèce insociable, c'est surtout par suite de cette
réaction trop peu appréciée du cœur sur l'esprit, dont les spé-
culations n'ont une utilité et une consistance réelles qu'au-
tant qu'elles ne sont pas dirigées par un pur égoïsme. C'est
là un fait qu'on peut constater en germe dans toute la série
animale, où il est nettement accusé, pour l'étendre ensuite
aux sociétés humaines où il peut être facilement poursuivi,
quand on le dégage de ses complications secondaires.

Une fourmilière estime communauté dont tous les membres
vivent sur le pied de l'égalité. Elles se construisent des habita-
tions creusées avec un art remarquable, suivant un plan com-
mencé par l'une d'elles, et apprécié ensuite par les autres qui
en continuent l'exécution ; elles se rendent des secours mutuels
et travaillent de concert pour atteindre un but déterminé. Le
soin qu'elles prennent des petits est d'autant plus remarquable
chez les ouvrières, que celles-ci ne concourent pas à la repro-
duction, ce qui implique une distinction évidente entre l'instinct
sexuel et l'instinct maternel.

Elles se livrent de fourmilière à fourmilière des guerres achar-
nées, moins pour se détruire mutuellement, que pour faire des

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esclaves destinés à les servir, car certaines espèces sont incapa-
bles de pourvoir elles-mêmes à leur subsistance et ne savent,
comme les peuplades guerrières, qu'aller en chasse et se reposer.

Non-seulement elles ont des esclaves, mais elles ont des r>es-
tiaux, qui sont les pucerons et les galle-insectes, qu'elles savent
enfermer dans la fourmilière, pour les faire pâturer sur certai-
nes racines et les traire au besoin.

Comme toutes les opérations faites en commun exigent des
moyens de communication, elles ont un langage, ou plutôt une
mimique au moyen de leurs antennes, par laquelle elles s'aver-
tissent et se concertent.

Les abeilles, au contraire, forment une monarchie dont la
reine, uniquement chargée de l'acte le plus important pour la
société, celui de la reproduction, est entourée de prévenances et
de vénération.

Tout le travail de la communauté est confié aux ouvrières,
qui remplissent les mêmes fonctions que chez les fourmis. Il
faut remarquer chez ces animaux ce fait physiologique de l'atro-
phie d'un organe sous l'influence d'une nourriture particulière.
Chacun sait en effet, que les ouvrières ne sont que des femelles
dont l'organe sexuel est avorté par suite d'une alimentation
spéciale.

Nous n'insisterons pas plus long-temps sur ces mœurs dont
les détails si intéressans ont été donnés par les patientes recher-
ches de Hubert, pour chercher quels sont les organes qui se
trouvent en rapport avec de telles manifestations.

En même temps que les rapports de l'animal avec le monde
extérieur deviennent plus nombreux et plus variés, les organes
de la vie de relation deviennent plus parfaits, en prenant cette
symétrie qui se maintiendra désormais dans les classes supé-
rieures, et le système nerveux, qui met en jeu les organes, ac-
quiert une régularité binaire correspondante à ses fonctions
nécessairement intermittentes comme les mouvemens qui en
dérivent. On ne rencontre plus chez les articulés de ganglions
épai s, sans ordre ; la matière nerveuse se rapproche pour former
une double chaîne située dans l'axe du corps, renflée de distance
en distance par de petits centres secondaires : tel est le type
général.

Le nombre de ces ganglions est en général assez considérable,
et chez les animaux inférieurs de cette série, comme chez ceux
dont la structure est plus parfaite, mais dont le développement
n'est pas achevé, ces centres nerveux sont tous semblables entre
eux, sauf vers l'extrémité céphalique où le volume est un peu
plus considérable, également espacés, de façon à former avec
leurs commissures transversales et leurs troncs inter-ganglio-
naires deux cordons garnis de nœuds, étendus parallèlement
d'un bout du corps à l'autre, et assez semblables à une échelle
de corde.

Les hirudinées, dont nous donnons d'après M. Moquin-
Tandon, l'ensemble du système nerveux (pl. XXIV, fig. 4>6, 7),
présentent nettement cette disposition ; elles n'ont pas de cerveau.
On ne trouve chez elles qu'un collier médullaire analogue à celui
des gastéropodes , une longue chaîne de ganglions et des nerfs
très déliés. Cet appareil est revêtu de deux membranes pro-
tectrices : la membrane externe sorte de dure-mère est noirâtre,
au-dessous d'elle se trouve la deuxième enveloppe, l'arachnoïde,
qui est blanche.

Le collier médullaire entoure le commencement de l'œso-
phage, au-dessus de ce canal on aperçoit un ganglion bilobé
assez gros (fig. 5, h b), qui s'unit, par une anse nerveuse, courte
 
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