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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0260
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246

ANATOMIE MICROSCOPIQUE DES APPAREILS.

muqueux, celui-ci devient déjà plus solide, comme aux lèvres
et aux joues, où il est, pour ainsi dire, complètement inamovi-
ble; comme à la base de la langue et aux parties molles du pa-
lais, il s'y amasse alors une grande quantité de graisse. Enfin, il
est extrêmement solide, dur, blanchâtre auprès des arcades al-
véolaires des mâchoires où il ne forme qu'une couche unique
avec la muqueuse et le périoste, appelée gencive. Il en est de
même sur les parties osseuses du palais, sur lequel la muqueuse
s'étend en couche fibreuse épaisse, complètement inamovible,
qui renferme des glandes et est fortement unie aux os, en der-
nier lieu sur la langue, où siègent les papilles. Dans ce point
la muqueuse, par sa face interne, s'unit avec le système muscu-
laire sous-jacent qui lui envoie un grand nombre de fibres et
forme immédiatement au-dessus des fibres musculaires longi-
tudinales un fascia lingual.

Si nous arrivons maintenant à la structure intime de ces tis-
sus, nous trouvons que dans la couche sous-muqueuse c'est le
tissu fibreux, tandis que ce sont les élémens élastiques qui pré-
dominent dans la muqueuse propre. Dans ces deux points le
tissu fibreux produit des faisceaux qui n'ont pas plus de omm,o44
à omm,or i de largeur et ne forment pas des réseaux, et qui, bien
que s'entrecroisant dans leurs directions les plus variées, présen-
tent une espèce de stratification confuse auprès de l'épithélium.
Les fibrilles du tissu fibreux s'étendent comme un feutre des
plus denses, qui finalement se résoud peu à peu en une cou-
che amorphe. Dans l'intérieur des papilles, à l'exception tou-
tefois de celles de la langue, on observe une structure filamen-
teuse très confuse, qui semble être une masse homogène
légèrement granulée.

Le tissu élastique, dans la couche sous-muqueuse, se montre
sous l'apparence de fibres fines, clair-semées, interstitielles,
quelquefois aussi, mais rarement engainantes, çà et là plus for-
tes, comme dans le frein de l'épiglotte. Il se trouve, sans excep-
tion, dans la muqueuse proprement dite qui, jusqu'auprès de
l'épithélium, au milieu de son tissu fibreux, renferme partout
des réseaux très denses, fréquemment anastomosés, formés de
fibrilles élastiques, ou, ce qui est la règle, de fibres élastiques
d'une épaisseur moyenne de oram,ooa2 — omm,oo33. En outre,
la membrane muqueuse contient des cellules de graisses qui,
tantôt en grappes, tantôt plus isolées, se trouvent principale-
ment dans la couche sous-muqueuse.

Les vaisseaux de la membrane muqueuse sont extraordinaire-
ment nombreux, et se comportent essentiellement comme dans
la peau. Les plus petites papilles renferment seulement un vais-
seau capillaire enroulé, tandis qu'on trouve dans les plus grosses
un réseau comme on l'observe aux gencives, au palais, à la ré-
gion glandulaire de la base de la langue, sur les lèvres et à la
partie inférieure et latérale des joues. Les nerfs sont difficiles à
découvrir. Devenus, sous un traitement par les alcalis causti-
ques, tout à fait évidens, ils se montrent comme un réseau à
larges mailles, formé de ramuscules de plus en plus fins, que
l'on trouve dans la couche la plus externe de la membrane mu-
queuse. Les divisions des filamens nerveux sont surtout belles
sur la surface antérieure de l'épiglotte. Mais il est souvent im-
possible de voir la moindre trace de nerfs dans les papilles. Dans
d'autres cas, on observe dans ces dernières, et particulièrement
dans les plus grosses, un ou deux filamens nerveux souvent ser-
pentans, de omm,o44> pbis loin de omm,oo26, sans qu'on soit en
état de les suivre jusqu'à leur terminaison. Aux lèvres, les pa-

pilles contiennent de petits cylindres unis, mais qui ne se res-
semblent pas chez tous les individus. On ne connaît encore rien
sur l'origine et la manière dont se comportent les vaisseaux lym-
phatiques de la membrane muqueuse buccale.

Êpithèlium. L'épithélium de la cavité buccale est un épithé-
lium pavimenteux, feuilleté, composé d'un grand nombre de
cellules placées les unes sur les autres, à angles arrondis, et
aplaties en partie. Puis dans son ensemble, il a une épaisseur
moyenne de omm,2i8— omm,436; il est transparent, blanchâtre,
très souple, mais sans grande élasticité ni solidité; il se détache
facilement par la macération et la coction, et s'enlève en grandes
plaques, par son contact avec l'acide acétique. Ses élémens sont
des cellules à noyau qui, dans leur disposition et dans leur struc-
ture, rappellent celles de l'épiderme. Ces cellules se compor-
tent de l'intérieur à l'extérieur, de la manière suivante: immé-
diatement sur la surface libre du corps muqueux et sur les pa-
pilles, se trouvent plusieurs couches de petites vésicules de
omm,oo87 — omm,oi09, dont les plus profondes, presque sans
exception plus longues et plus grosses que les autres, ont de
omm,oi3i—oœn',oi96, et sont perpendiculaires à la couche mu-
queuse, puis viennent de nombreuses couches de cellules à
angles arrondis, aplaties, qui, de l'intérieur à l'extérieur de-
viennent successivement plus grandes et plus plates, et prennent
en même temps aussi une forme plus nettement polygonale.
Enfin, tout à fait en dehors, est une couche de plaques épithé-
liales, provenue par degrés insensibles des cellules plus pro-
fondes, qui sont les plus grandes de toutes, de omm,o44—omm,o77,
et dont l'aplatissement est tel, qu'elles ne peuvent plus être con-
sidérées comme des vésicules.

Toutes ces cellules, traitées par les alcalis et l'acide acétique,
présentent une membrane cellulaire mince, et, suivant le degré
de leur aplatissement, un contenu transparent en quantité plus
ou moins considérable, avec quelques granules graisseux et un
noyau constant. Dans les plus petites cellules, les noyaux ont
une dimension de omm,oo44—omm,oo65; ils sont ovales ou ronds,
la plupart du temps sans nucléoles. Dans les cellules polygonales
on trouve sans exception de très beaux noyaux, visiblement vé-
siculaires, deomm,oo87—on"",oi3i, avec un contenu transparent
et deux ou trois nucléoles. Enfin, dans les plaquettes épithé-
liales, les noyaux sont fixés à l'intérieur de la face externe, plus
petits que les précédens, longs de omm,oo87—omm,oi r, larges de
omm,oo44—omm,oo33, le plus souvent aplatis et plus homogènes,
sans cavité visible, et offrant, à la place des nucléoles, plusieurs
granules.

Langue.

Nous ne décrirons pas la disposition de l'appareil musculaire
de la langue, qui a déjà été étudié à propos de l'anatomie de
cet organe. Nous passerons de suite à l'étude de la membrane
muqueuse.

La muqueuse de la langue, sur le dos de cet organe, depuis
le foramen cœcum jusqu'à la pointe, diffère des autres parties
de la muqueuse buccale en ce qu'elle est très fortement unie
avec les muscles sous-jacens, et qu'elle présente un grand
nombre de saillies nommées papilles linguales ou gustatives.

Les six à douze papilles caliciformes, papillœ circumvallatœ,
consistent, quand elles sont bien formées, en une papille cen-
trale ronde à sa base, et aplatie à son extrémité, dont le diamè-
 
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