ORGANES
et chez les animaux qui vivent dans l'air, est seulement revêtue
par des cellules qui, à raison de leur diamètre, de leur contenu
et de leur apparence, sont analogues aux cellules des glandes
conglomérées ; de sorte que, chez tous les animaux, on pour-
rait retrouver les cellules des glandes salivaires, seulement dis-
posées en cul-de-sac chez les mammifères, tapissant des cavités
anfractueuses chez les oiseaux, et étalées à la surface de la mu-
queuse buccale chez les poissons et chez certains reptiles.
Dans tous les cas, d'après ce qui existe, on pourrait dire que
tous les animaux qui vivent dans l'air, quelle que soit la classe à
laquelle ils appartiennent, se distinguent par la présence de
larges cellules épithéliales de la bouche, tandis que les animaux
vivant dans l'eau en seraient dépourvus ; de plus, tous les ani-
maux vivant à la fois dans l'air et dans l'eau présenteraient les
deux espèces de cellules.
En résumé, on constate donc deux types de structure qui per-
mettent de distinguer facilement les glandes salivaires des mam-
mifères de celles des oiseaux et des reptiles, mais l'anatomie ne
peut fournil' aucun caractère certain capable de faire discerner
les glandes et glandules salivaires entre elles chez le même ani-
mal; de sorte que chez un mammifère, par exemple, toutes les
glandes et glandules salivaires se ressemblent. (Cl. Bernard,
Mémoire sur les salives, C. R, de la Société de Biologie, i852.)
Les conduits excréteurs des glandes salivaires sont revêtus, à
leur intérieur, d'un épithélium cylindrique formant une couche
simple dont les cellules mesurent en longueur jusqu'à omm,o35.
En dehors se trouve un tissu fibreux très solide, composé de ré-
seaux très serrés de fibres élastiques dont l'épaisseur, très con-
sidérable dans le conduit de Slenon , est beaucoup moindre
dans les autres.
Le conduit de Wharton a, de plus que les autres, une couche
longitudinale très faible et très difficile à isoler de fibres mus-
culaires lisses, avec des noyaux de o""",oo87 — o""",oi3i —
o'"m,oi74 au plus, et qui se trouve encore recouverte d'une der-
nière couche de tissu fibreux avec des fibres élastiques*
Les glandes salivaires recouvrent de nombreux vaisseaux qui
ne présentent rien de particulier. Les capillaires qui mesurent
de o,oo3"' — o,oo4 " forment de larges réseaux enveloppant
chaque vésicule glandulaire qui reçoit ainsi le sang de plusieurs
côtés à la fois. Los conduits excréteurs présentent aussi d'assez
nombreux vaisseaux. On rencontre également des vaisseaux lym-
phatiques dans les glandes salivaires, mais on ignore comment
ils s'y comportent. Les nerfs proviennent du plexus carotidien
externe, et pénètrent avec les vaisseaux dans l'intérieur de la
glande. En outre, le ganglion lingual envoie des rameaux aux
deux petites glandes sous-maxillaire et sublinguale, tandis que
le facial et vraisemblablement l'auriculaire antérieur fournissent
à la parotide.
Malgré la similitude anatomique des diverses glandes sali-
vaires chez les animaux, il s'en faut de beaucoup que leurs ca-
ractères chimiques et leurs fonctions soient identiques, ainsi que
l'a démontré M. Cl. Bernard ; chacune de ces salives, en effet, a
un rôle physiologique différent, et répond à des conditions spé-
ciales de l'acte de la mastication et de la déglutition.
La salive mixte, crachée dans un verre et laissée en repos, se
sépare en trois portions : i° une qui surnage est formée par un
liquide écumeux et filant plus ou moins abondant ; 2" une partie
moyenne, claire, limpide et moins visqueuse ; 3° une partie in-
férieure qui se présente sous la forme d'une substance gris blan-
châtre , dans laquelle l'examen microscopique fait trouver des
DIGESTIFS. 251
cellules d'épithélium de la bouche en grande quantité, des glo-
bules muqueux ou pyoïdes, des globules de graisse, des détritus
d'alimens, tels que des débris de fibres musculaires et des cel-
lules végétales, des cristaux de carbonate de chaux, et de vibrions
provenant de l'altération de parcelles d'alimens laissées entre
les dents ; mais ces élémens ne sont qu'accidentels.
Lorsqu'on filtre la salive buccale, les parties supérieure et in-
férieure restent sur le filtre, et le fluide salivaire constitue alors
un liquide limpide un peu visqueux, moussant légèrement par
l'agitation d'une densité de 1,004 — 1,008 et d'une réaction
légèrement alcaline.
Les matières organiques signalées dans la salive mixte sont
l'albumine, la caséine, les cellules épithéliales, un peu dégraisse
phosphorée (Tiedemann et Cmelin), du mucus, une matière or-
ganique spéciale.
L'albumine se reconnaît par cela qu'elle précipite par la cha-
leur et par l'acide nitrique. Ce précipité, qu'on retire surtout de
la salive du cheval, traité par de l'acide chlorhydrique concen-
tré, se redissout, et sa dissolution prend une belle teinte rouge
violette.
Les cellules épithéliales qu'on rencontre à l'examen micros-
copique caractérisent la salive mixte buccale. C'est dans la salive
de l'homme qu'elles se trouvent en plus grande abondance (1 ,G4
sur 4?84 du résidu sec donné par 1,000 parties de salive). Ces
cellules ne sont que des élémens détachés de l'épidémie de la
bouche, et elles constituent de grandes cellules aplaties polygo-
nales, pourvues à leur centre d'un ou de deux noyaux, et mesu-
rant dans leur plus grand diamètre, chez l'homme, de om'",o4
— omm,o7, chez le chien, de o"'m,io — omm,o8.
Les globules inuqueux on pyoïdes représentent des cellules
rondes contenant un ou plusieurs noyaux, et dont le diamètre
est de o"'m,oi2 chez l'homme, et de omm,02 chez le chien.
La graisse se rencontre sous forme de gouttelettes; on peut
l'extraire, au moyen de l'éther, du résidu desséché ; elle con-
tiendrait du phosphore, suivant Tiedemann et Gmehn.
Quant au mucus et à la matière organique de la salive, il y a
sur ce sujet les plus grandes divergences d'opinion.
Les substances inorganiques sont des carbonates alcalins, des
phosphates terreux, des chlorures, des sulfates et des lactates.
Parmi ces substances, le sulfo-cyanure de potassium a fixé
l'attention des chimistes et des physiologistes. Mais il est pro-
bable qu'il provient d'une décomposition de la salive normale,
ainsi que l'établissent plusieurs expériences. (Cl. Bernard,
Loc. cit.)
Des dents.
Les dents, qui sous certains égards sont tout à fait semblables
aux os, qui sous d'autres leur sont seulement plus ou moins
analogues, doivent être considérées comme des dépendances de
la membrane muqueuse buccale dont elles proviennent.
Dans chaque dent on distingue la dent proprement dite et les
formations molles. La première se divise en couronne ou partie
lihre de la dent, et en racine simple ou multiple qui est contenue
dans l'alvéole dentaire, et renferme dans son intérieur une pe-
tite cavité nommée cavité dentaire ou canal dentaire qui s'étend
dans les racines et présente une petite ouverture extérieure
unique, rarement double.
Les formations molles comprennent : premièrement la gen-
et chez les animaux qui vivent dans l'air, est seulement revêtue
par des cellules qui, à raison de leur diamètre, de leur contenu
et de leur apparence, sont analogues aux cellules des glandes
conglomérées ; de sorte que, chez tous les animaux, on pour-
rait retrouver les cellules des glandes salivaires, seulement dis-
posées en cul-de-sac chez les mammifères, tapissant des cavités
anfractueuses chez les oiseaux, et étalées à la surface de la mu-
queuse buccale chez les poissons et chez certains reptiles.
Dans tous les cas, d'après ce qui existe, on pourrait dire que
tous les animaux qui vivent dans l'air, quelle que soit la classe à
laquelle ils appartiennent, se distinguent par la présence de
larges cellules épithéliales de la bouche, tandis que les animaux
vivant dans l'eau en seraient dépourvus ; de plus, tous les ani-
maux vivant à la fois dans l'air et dans l'eau présenteraient les
deux espèces de cellules.
En résumé, on constate donc deux types de structure qui per-
mettent de distinguer facilement les glandes salivaires des mam-
mifères de celles des oiseaux et des reptiles, mais l'anatomie ne
peut fournil' aucun caractère certain capable de faire discerner
les glandes et glandules salivaires entre elles chez le même ani-
mal; de sorte que chez un mammifère, par exemple, toutes les
glandes et glandules salivaires se ressemblent. (Cl. Bernard,
Mémoire sur les salives, C. R, de la Société de Biologie, i852.)
Les conduits excréteurs des glandes salivaires sont revêtus, à
leur intérieur, d'un épithélium cylindrique formant une couche
simple dont les cellules mesurent en longueur jusqu'à omm,o35.
En dehors se trouve un tissu fibreux très solide, composé de ré-
seaux très serrés de fibres élastiques dont l'épaisseur, très con-
sidérable dans le conduit de Slenon , est beaucoup moindre
dans les autres.
Le conduit de Wharton a, de plus que les autres, une couche
longitudinale très faible et très difficile à isoler de fibres mus-
culaires lisses, avec des noyaux de o""",oo87 — o""",oi3i —
o'"m,oi74 au plus, et qui se trouve encore recouverte d'une der-
nière couche de tissu fibreux avec des fibres élastiques*
Les glandes salivaires recouvrent de nombreux vaisseaux qui
ne présentent rien de particulier. Les capillaires qui mesurent
de o,oo3"' — o,oo4 " forment de larges réseaux enveloppant
chaque vésicule glandulaire qui reçoit ainsi le sang de plusieurs
côtés à la fois. Los conduits excréteurs présentent aussi d'assez
nombreux vaisseaux. On rencontre également des vaisseaux lym-
phatiques dans les glandes salivaires, mais on ignore comment
ils s'y comportent. Les nerfs proviennent du plexus carotidien
externe, et pénètrent avec les vaisseaux dans l'intérieur de la
glande. En outre, le ganglion lingual envoie des rameaux aux
deux petites glandes sous-maxillaire et sublinguale, tandis que
le facial et vraisemblablement l'auriculaire antérieur fournissent
à la parotide.
Malgré la similitude anatomique des diverses glandes sali-
vaires chez les animaux, il s'en faut de beaucoup que leurs ca-
ractères chimiques et leurs fonctions soient identiques, ainsi que
l'a démontré M. Cl. Bernard ; chacune de ces salives, en effet, a
un rôle physiologique différent, et répond à des conditions spé-
ciales de l'acte de la mastication et de la déglutition.
La salive mixte, crachée dans un verre et laissée en repos, se
sépare en trois portions : i° une qui surnage est formée par un
liquide écumeux et filant plus ou moins abondant ; 2" une partie
moyenne, claire, limpide et moins visqueuse ; 3° une partie in-
férieure qui se présente sous la forme d'une substance gris blan-
châtre , dans laquelle l'examen microscopique fait trouver des
DIGESTIFS. 251
cellules d'épithélium de la bouche en grande quantité, des glo-
bules muqueux ou pyoïdes, des globules de graisse, des détritus
d'alimens, tels que des débris de fibres musculaires et des cel-
lules végétales, des cristaux de carbonate de chaux, et de vibrions
provenant de l'altération de parcelles d'alimens laissées entre
les dents ; mais ces élémens ne sont qu'accidentels.
Lorsqu'on filtre la salive buccale, les parties supérieure et in-
férieure restent sur le filtre, et le fluide salivaire constitue alors
un liquide limpide un peu visqueux, moussant légèrement par
l'agitation d'une densité de 1,004 — 1,008 et d'une réaction
légèrement alcaline.
Les matières organiques signalées dans la salive mixte sont
l'albumine, la caséine, les cellules épithéliales, un peu dégraisse
phosphorée (Tiedemann et Cmelin), du mucus, une matière or-
ganique spéciale.
L'albumine se reconnaît par cela qu'elle précipite par la cha-
leur et par l'acide nitrique. Ce précipité, qu'on retire surtout de
la salive du cheval, traité par de l'acide chlorhydrique concen-
tré, se redissout, et sa dissolution prend une belle teinte rouge
violette.
Les cellules épithéliales qu'on rencontre à l'examen micros-
copique caractérisent la salive mixte buccale. C'est dans la salive
de l'homme qu'elles se trouvent en plus grande abondance (1 ,G4
sur 4?84 du résidu sec donné par 1,000 parties de salive). Ces
cellules ne sont que des élémens détachés de l'épidémie de la
bouche, et elles constituent de grandes cellules aplaties polygo-
nales, pourvues à leur centre d'un ou de deux noyaux, et mesu-
rant dans leur plus grand diamètre, chez l'homme, de om'",o4
— omm,o7, chez le chien, de o"'m,io — omm,o8.
Les globules inuqueux on pyoïdes représentent des cellules
rondes contenant un ou plusieurs noyaux, et dont le diamètre
est de o"'m,oi2 chez l'homme, et de omm,02 chez le chien.
La graisse se rencontre sous forme de gouttelettes; on peut
l'extraire, au moyen de l'éther, du résidu desséché ; elle con-
tiendrait du phosphore, suivant Tiedemann et Gmehn.
Quant au mucus et à la matière organique de la salive, il y a
sur ce sujet les plus grandes divergences d'opinion.
Les substances inorganiques sont des carbonates alcalins, des
phosphates terreux, des chlorures, des sulfates et des lactates.
Parmi ces substances, le sulfo-cyanure de potassium a fixé
l'attention des chimistes et des physiologistes. Mais il est pro-
bable qu'il provient d'une décomposition de la salive normale,
ainsi que l'établissent plusieurs expériences. (Cl. Bernard,
Loc. cit.)
Des dents.
Les dents, qui sous certains égards sont tout à fait semblables
aux os, qui sous d'autres leur sont seulement plus ou moins
analogues, doivent être considérées comme des dépendances de
la membrane muqueuse buccale dont elles proviennent.
Dans chaque dent on distingue la dent proprement dite et les
formations molles. La première se divise en couronne ou partie
lihre de la dent, et en racine simple ou multiple qui est contenue
dans l'alvéole dentaire, et renferme dans son intérieur une pe-
tite cavité nommée cavité dentaire ou canal dentaire qui s'étend
dans les racines et présente une petite ouverture extérieure
unique, rarement double.
Les formations molles comprennent : premièrement la gen-