PROLÉGOMÈNES.
composition; en d'autres termes, au point où la science est
parvenue, les explications physiques y trouvent plus de fon-
demens que les rapprochemens chimiques : mais, quoique im-
parfaites encore, les études de l'organisme sont fécondes en
résultats que les sciences positives ne sauraient omettre, quelle
que soit leur direction spéciale.
En résumé, l'homme se compose de deux principes :
i° Un corps matériel ;
2° Une intelligence_, représentée elle-même par l'organe
matériel dont elle semble être une sécrétion.
En rapport avec les deux principes se présentent deux
forces ou causes motrices :
i0 Pour le corps, la contractilité;
2" Pour l'intelligence, la sensibilité.
Les actes ou phénomènes résultant de l'union intime des
deux principes ou de la vie sont également de deux sortes,
matériels et intellectuels.
Aux deux extrémités de l'échelle, ils paraissent récipro-
quement indépendans les uns des antres ; tels sont :
i ° Actes matériels ^ nécessaires ; de pesanteur, d'affinités
chimiques ; expression pure des lois d'attraction et de répul-
sion qui dominent toute la nature ; c'est l'individu absorbé
dans l'univers.
2° Actes intellectuels (système nerveux cérébral) pure-
ment psychologiques, spontanés et volontaires ; lesplus élevés
en dehors de l'intérêt matériel, créés en coïncidence avec
l'action des lois physico-cbimiques, pouvant être détruits par
leurs effets, mais n'en émanant pas : c'est l'individu en dehors
de l'univers.
Entre ces deux termes extrêmes, des forces et des actes in-
termédiaires (système nerveux ganglionaire).
i° Forces, (a) une contractilité savante qui choisit ses
excitans , et que la volonté ne com-
mande pas.
(b) une sensibilité spéciale, dont l'intelli-
gence n'a la conscience que dans l'état
morbide, ou, en d'autres termes, lors-
qu'elle est portée jusqu'au malaise ou à
la douleur.
a". Actes. Exercice des fonctions (digestion, respiration,
circulation, etc.), qui ont pour objet la conservation de
l'individu. Le système nerveux ganglionaire qui les com-
mande harmonie ses actes avec ceux qui dépendent de l'en-
céphale ou des lois physico-chimiques.
La vie et la santé résultent de l'équilibre entre ces trois
sortes de phénomènes ; la maladie ou la mort sont causées
par leur perturbation.
Enfin, les forces et les actes auxquels elles donnent lieu
sont également entretenus par l'action réciproque de deux
agens qui résument tout l'organisme : d'une part la substance
nerveuses et de l'autre le sang artériel.
La première représente le principe intellectuel et les forces
qui agissent dans l'organisme ; l'autre exprime le corps ma-
tériel dont tous les appareils ont pour objet de le former.
Tous deux s'influencent sans cesse, ne peuvent exister
avec toutes leurs propriétés que simultanément, et se pro-
créent l'un l'autre par leur action mutuelle. Le sang artériel
fournitàla substance nerveuse ses matériaux, et est lui-même
composé et décomposé sous son influence.
Chacun d'eux est pourvu d'un organe central situé au
point d'entrecroisement de deux grands cercles qui repré-
sentent l'afflux de la circonférence au centre et le retour du
centre à la circonférence. Circonscrits et isolés par des enve-
loppes dans leui's masses, protégés dans leurs canaux par les
parties moins importantes, ils s'épanouissent pour se toucher
par leur périphérie. On peut se les figurer comme deux vastes
surfaces qui s'appliquent par la pixta-position d'une multitude
de points.
Dans l'état actuel de la science, on est induit à penser
qu'ils constituent les deux élémens d'un pile (î) galvanique,
ou les pôles positif et négatif. Entre chaque point de contact
auraient lieu les phénomènes électro-chimiques, d'où il est
probable que résulteraient les diverses sortes de compositions
ou de décompositions organiques.
En exprimant de cette hypothèse les conséquences qui en
découlent, la substance nerveuse, organe sécréteur, quant
aux facultés intellectuelles et sensoriales , ne jouerait dans
les phénomènes de nutrition d'autre rôle que celui d'un agent
chimique; et le sang artériel, intermédiaire plus essentiel
dans les transformations organiques, offrirait à la fois la force
et la matière, et joindrait à la propriété chimique, inverse
de celle du système nerveux, l'usage de véhicule commun
des élémens de nutrition et de dépuration.
Au reste, de nouvelles recherches sont nécessaires pour
établir irrévocablement la réalité de ces faits; mais tels sont
au moins les résultats généraux que la science a commencé
d'entrevoir.
(i) Fourcault, Lois de l'organisme vivant, tome n, page 53 et suivantes.
composition; en d'autres termes, au point où la science est
parvenue, les explications physiques y trouvent plus de fon-
demens que les rapprochemens chimiques : mais, quoique im-
parfaites encore, les études de l'organisme sont fécondes en
résultats que les sciences positives ne sauraient omettre, quelle
que soit leur direction spéciale.
En résumé, l'homme se compose de deux principes :
i° Un corps matériel ;
2° Une intelligence_, représentée elle-même par l'organe
matériel dont elle semble être une sécrétion.
En rapport avec les deux principes se présentent deux
forces ou causes motrices :
i0 Pour le corps, la contractilité;
2" Pour l'intelligence, la sensibilité.
Les actes ou phénomènes résultant de l'union intime des
deux principes ou de la vie sont également de deux sortes,
matériels et intellectuels.
Aux deux extrémités de l'échelle, ils paraissent récipro-
quement indépendans les uns des antres ; tels sont :
i ° Actes matériels ^ nécessaires ; de pesanteur, d'affinités
chimiques ; expression pure des lois d'attraction et de répul-
sion qui dominent toute la nature ; c'est l'individu absorbé
dans l'univers.
2° Actes intellectuels (système nerveux cérébral) pure-
ment psychologiques, spontanés et volontaires ; lesplus élevés
en dehors de l'intérêt matériel, créés en coïncidence avec
l'action des lois physico-cbimiques, pouvant être détruits par
leurs effets, mais n'en émanant pas : c'est l'individu en dehors
de l'univers.
Entre ces deux termes extrêmes, des forces et des actes in-
termédiaires (système nerveux ganglionaire).
i° Forces, (a) une contractilité savante qui choisit ses
excitans , et que la volonté ne com-
mande pas.
(b) une sensibilité spéciale, dont l'intelli-
gence n'a la conscience que dans l'état
morbide, ou, en d'autres termes, lors-
qu'elle est portée jusqu'au malaise ou à
la douleur.
a". Actes. Exercice des fonctions (digestion, respiration,
circulation, etc.), qui ont pour objet la conservation de
l'individu. Le système nerveux ganglionaire qui les com-
mande harmonie ses actes avec ceux qui dépendent de l'en-
céphale ou des lois physico-chimiques.
La vie et la santé résultent de l'équilibre entre ces trois
sortes de phénomènes ; la maladie ou la mort sont causées
par leur perturbation.
Enfin, les forces et les actes auxquels elles donnent lieu
sont également entretenus par l'action réciproque de deux
agens qui résument tout l'organisme : d'une part la substance
nerveuses et de l'autre le sang artériel.
La première représente le principe intellectuel et les forces
qui agissent dans l'organisme ; l'autre exprime le corps ma-
tériel dont tous les appareils ont pour objet de le former.
Tous deux s'influencent sans cesse, ne peuvent exister
avec toutes leurs propriétés que simultanément, et se pro-
créent l'un l'autre par leur action mutuelle. Le sang artériel
fournitàla substance nerveuse ses matériaux, et est lui-même
composé et décomposé sous son influence.
Chacun d'eux est pourvu d'un organe central situé au
point d'entrecroisement de deux grands cercles qui repré-
sentent l'afflux de la circonférence au centre et le retour du
centre à la circonférence. Circonscrits et isolés par des enve-
loppes dans leui's masses, protégés dans leurs canaux par les
parties moins importantes, ils s'épanouissent pour se toucher
par leur périphérie. On peut se les figurer comme deux vastes
surfaces qui s'appliquent par la pixta-position d'une multitude
de points.
Dans l'état actuel de la science, on est induit à penser
qu'ils constituent les deux élémens d'un pile (î) galvanique,
ou les pôles positif et négatif. Entre chaque point de contact
auraient lieu les phénomènes électro-chimiques, d'où il est
probable que résulteraient les diverses sortes de compositions
ou de décompositions organiques.
En exprimant de cette hypothèse les conséquences qui en
découlent, la substance nerveuse, organe sécréteur, quant
aux facultés intellectuelles et sensoriales , ne jouerait dans
les phénomènes de nutrition d'autre rôle que celui d'un agent
chimique; et le sang artériel, intermédiaire plus essentiel
dans les transformations organiques, offrirait à la fois la force
et la matière, et joindrait à la propriété chimique, inverse
de celle du système nerveux, l'usage de véhicule commun
des élémens de nutrition et de dépuration.
Au reste, de nouvelles recherches sont nécessaires pour
établir irrévocablement la réalité de ces faits; mais tels sont
au moins les résultats généraux que la science a commencé
d'entrevoir.
(i) Fourcault, Lois de l'organisme vivant, tome n, page 53 et suivantes.