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https://doi.org/10.11588/diglit.682#0103
9.08
LE PARTHENOK.
COTE MERIDIONAL. VIII.
elles ne nous prouvent qu'une chose, n'est que cette invention remontait chez
plusieurs peuples de l'ancien monde au-delà des temps historiques, et que, jouis-
sant des heureux fruits de l'agriculture, ils reconnaissaient avec gratitude sa
puissante influence sur tout ce qui constitue, pour ainsi dire , le fondement et
les principes d'une vie civilisée. Quant au mythe attique> il se rattache, dans
l'histoire et dans l'art de cette contrée, tant de grandes choses et tant de sou-
venirs glorieux à la tradition concernant la visite de Cérès chezKeleus à Eleu-
sis, les bienfaits répandus par la déesse sur cette famille à cause de l'accueil
hospitalier qu'elle en avait reçu, l'éducation miraculeuse du jeune Triptolème
et l'instruction que la déesse daigna lui donner ainsi que, par lui, aux autres
mortels, dans l'art de semer les grains et d'en tirer parti, que l'on peut bien
dire qu'aucun autre mythe ne rappelait des idées, des traditions et des événe-
ments qui eussent exercé une plus grande influence sur toutes les relations de
l'Àttiquea. Aussi, malgré toute la diversité des sources, les indications qui nous
bord, et il n'accorde aux Athéniens que la seconde
faveur (Diod. 1. v, cap. 4)--------<piX«v6pwiroTaT«
5s t«v AÛvjvauov i-ocïecîajuvtov tïjv Osov, TrpwTOiç
tûutoiç y-erà voùç 2ixeXi(i)Taç 5wp-flcac0ai tov tûv
Tuupwv xapiro'v ■ y., t. \. — Nous trouvons un exem-
ple remarquable des prétentions d'un autre peu-
ple grec sur la priorité des bienfaits de Cérès, dans
la tradition argienne que rapporte Pausanias
(1. i, ch. i4j §2) au sujet de l'hospitalité accor-
dée parPelasgos, à Argos, à la déesse. Compar. ce
que dit Pausanias, 1. ir, ch. 35 , § 3, du temple
à Hermione et de la tradition qui s'y rattachait.
LesPhénéatcs en Arcadîese vantaient d'avoir reçu
de la déesse même les légumes à cosse (Ô<r~pia)
à l'exception de la fève impure (Pausan., 1. vin,
chap. 15, § 1 ).— Le héros de l'Attique Phytaîoi
avait aussi, selon la tradition, eu le bonheur de
recevoir dans sa demeure au démos des Lacides,
la déesse errante, et tenait d'elle le premier plant
du figuier {idem, liv. 1, ch. 37, § a). Pausanias
lut encore sur le tombeau de Pbytalos une inscrip-
tion qui faisait allusion à cette tradition.
1 II faut se rappeler la grande série d'événe-
ments de l'histoire de l'Attique qui se rattachent
à Eleusis, depuis l'origine des initiations primiti-
ves jusqu'à la réception des empereurs romains
des temps postérieurs parmi les initiés; puis, sous
le rapport de la poésie, l'abondance des chants de
tonte forme qui retentirent dans ces lieux et dans
les sanctuaires de leurs divinités et héros, depuis
les hymnes de Pamphos (Pausan. 1. i,ch. 38, §3
et ailleurs) jusqu'à ceux de Callimaque, depuis
les badinages d'ïambe, qui arrachèrent même à
la triste déesse un sourire {Apottodor,, 1, c. 5,
s. 1 , § 3, pag. 26, éd. Heyne) jusqu'aux farces
étudiées des Thesmophories des temps d'Aristo-
phane et d'Eupolis; et sous le rapport de l'art, les
milliers d'édifices, d'images, de représentations de
toute espèce, concernant les deux déesses et leur
culte, depuis les premières cabanes consacrées
(p'yapa: Pausan., 1. i,cb. 39, § rt), ou depuis les
plus anciennes figurines en terre cuite, d'Athènes
ou de Sicile, représentant la déesse ou son élève,
ou tous deux ensemble sur leur char attelé de dra-
gons, jusqu'aux médailles d'Athènes ou d'Eleusis,
frappées sous les empereurs romains, et sur les-
quelles figure encore la déesse avec son élève sur
son char mystique.
-va
LE PARTHENOK.
COTE MERIDIONAL. VIII.
elles ne nous prouvent qu'une chose, n'est que cette invention remontait chez
plusieurs peuples de l'ancien monde au-delà des temps historiques, et que, jouis-
sant des heureux fruits de l'agriculture, ils reconnaissaient avec gratitude sa
puissante influence sur tout ce qui constitue, pour ainsi dire , le fondement et
les principes d'une vie civilisée. Quant au mythe attique> il se rattache, dans
l'histoire et dans l'art de cette contrée, tant de grandes choses et tant de sou-
venirs glorieux à la tradition concernant la visite de Cérès chezKeleus à Eleu-
sis, les bienfaits répandus par la déesse sur cette famille à cause de l'accueil
hospitalier qu'elle en avait reçu, l'éducation miraculeuse du jeune Triptolème
et l'instruction que la déesse daigna lui donner ainsi que, par lui, aux autres
mortels, dans l'art de semer les grains et d'en tirer parti, que l'on peut bien
dire qu'aucun autre mythe ne rappelait des idées, des traditions et des événe-
ments qui eussent exercé une plus grande influence sur toutes les relations de
l'Àttiquea. Aussi, malgré toute la diversité des sources, les indications qui nous
bord, et il n'accorde aux Athéniens que la seconde
faveur (Diod. 1. v, cap. 4)--------<piX«v6pwiroTaT«
5s t«v AÛvjvauov i-ocïecîajuvtov tïjv Osov, TrpwTOiç
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Tuupwv xapiro'v ■ y., t. \. — Nous trouvons un exem-
ple remarquable des prétentions d'un autre peu-
ple grec sur la priorité des bienfaits de Cérès, dans
la tradition argienne que rapporte Pausanias
(1. i, ch. i4j §2) au sujet de l'hospitalité accor-
dée parPelasgos, à Argos, à la déesse. Compar. ce
que dit Pausanias, 1. ir, ch. 35 , § 3, du temple
à Hermione et de la tradition qui s'y rattachait.
LesPhénéatcs en Arcadîese vantaient d'avoir reçu
de la déesse même les légumes à cosse (Ô<r~pia)
à l'exception de la fève impure (Pausan., 1. vin,
chap. 15, § 1 ).— Le héros de l'Attique Phytaîoi
avait aussi, selon la tradition, eu le bonheur de
recevoir dans sa demeure au démos des Lacides,
la déesse errante, et tenait d'elle le premier plant
du figuier {idem, liv. 1, ch. 37, § a). Pausanias
lut encore sur le tombeau de Pbytalos une inscrip-
tion qui faisait allusion à cette tradition.
1 II faut se rappeler la grande série d'événe-
ments de l'histoire de l'Attique qui se rattachent
à Eleusis, depuis l'origine des initiations primiti-
ves jusqu'à la réception des empereurs romains
des temps postérieurs parmi les initiés; puis, sous
le rapport de la poésie, l'abondance des chants de
tonte forme qui retentirent dans ces lieux et dans
les sanctuaires de leurs divinités et héros, depuis
les hymnes de Pamphos (Pausan. 1. i,ch. 38, §3
et ailleurs) jusqu'à ceux de Callimaque, depuis
les badinages d'ïambe, qui arrachèrent même à
la triste déesse un sourire {Apottodor,, 1, c. 5,
s. 1 , § 3, pag. 26, éd. Heyne) jusqu'aux farces
étudiées des Thesmophories des temps d'Aristo-
phane et d'Eupolis; et sous le rapport de l'art, les
milliers d'édifices, d'images, de représentations de
toute espèce, concernant les deux déesses et leur
culte, depuis les premières cabanes consacrées
(p'yapa: Pausan., 1. i,cb. 39, § rt), ou depuis les
plus anciennes figurines en terre cuite, d'Athènes
ou de Sicile, représentant la déesse ou son élève,
ou tous deux ensemble sur leur char attelé de dra-
gons, jusqu'aux médailles d'Athènes ou d'Eleusis,
frappées sous les empereurs romains, et sur les-
quelles figure encore la déesse avec son élève sur
son char mystique.
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