3 2. Voyage au Levant,
de la rue qui est du côcé du Nil} afin d'arrê-
ter l'eau ôc d'empêcher qu'elle n'entre dans le
J\J)dliis : mais quand la Ri vie re est venue à une
certaine hauteur} le Soubachy s'y rend, avec
une grande suite de toutes sortes de personr
nés , qui font paroître une grande joye > èc
alors avec une malle de fer il frappe trois ou
quatre coups à la Digue , qui est puis après
rompue par la quantité de monde qui s'em-
presse à y mettre la main, (a) Ensuite de quoy
l'eau
(a) À cette Digue , dont
parle icy l'Auteur, on joint
une espece d'Autel fait avec
de la terre qu'on appelle la
Ronjfè j & voicy l'origine de
cette cérémonie. Comme
l'inondation du Nil étoit la
source de la fécondité de
TEgyptejOn en rendait gra~ '
ces aux Dieux, par des sa-
orifices également cruels &
impies. On avoit accoutu-
mé d'immoler tous les ans,
dans l'endroit où l'on fait la
chaussée , une jeune fille j
dont la mort étoit un tribut
de reconnoissance qu'on
p ayoit à la Divinité du Fleu-
ve , pour tous les biens
qu'il apportoit à l'Egypte ■>
& cet usage duroit encore
lorsque les Caliphes se ren-
dirent maîtres de ce Royau-
me. Le premier Gouver-
neur qui y fut établi résolut
de l'abolir 3 & en vint à bout
par son authorité ôc par ses
sages remontrances ; mais
par malheur le Nil ne mon-
ta pas cette année ? ni l'an-
née d'après à sa hauteur ac-
coutumée le peuple me-
nacé de famine, se mit à
murmurer. Le Gouverneur,
pour appaiser cette sédi-
tion y .emmena tout le péri-
ple sur une Montagne voiû-
ne } & l'exhorta , par un
discours très-touchant 3 à
esperer en la miséricorde
de Diqu, .£c passa la nuit en
Prières ; le lendemain on
vint lui dire que le Nil étoit
augmenté de douze piques,
&
de la rue qui est du côcé du Nil} afin d'arrê-
ter l'eau ôc d'empêcher qu'elle n'entre dans le
J\J)dliis : mais quand la Ri vie re est venue à une
certaine hauteur} le Soubachy s'y rend, avec
une grande suite de toutes sortes de personr
nés , qui font paroître une grande joye > èc
alors avec une malle de fer il frappe trois ou
quatre coups à la Digue , qui est puis après
rompue par la quantité de monde qui s'em-
presse à y mettre la main, (a) Ensuite de quoy
l'eau
(a) À cette Digue , dont
parle icy l'Auteur, on joint
une espece d'Autel fait avec
de la terre qu'on appelle la
Ronjfè j & voicy l'origine de
cette cérémonie. Comme
l'inondation du Nil étoit la
source de la fécondité de
TEgyptejOn en rendait gra~ '
ces aux Dieux, par des sa-
orifices également cruels &
impies. On avoit accoutu-
mé d'immoler tous les ans,
dans l'endroit où l'on fait la
chaussée , une jeune fille j
dont la mort étoit un tribut
de reconnoissance qu'on
p ayoit à la Divinité du Fleu-
ve , pour tous les biens
qu'il apportoit à l'Egypte ■>
& cet usage duroit encore
lorsque les Caliphes se ren-
dirent maîtres de ce Royau-
me. Le premier Gouver-
neur qui y fut établi résolut
de l'abolir 3 & en vint à bout
par son authorité ôc par ses
sages remontrances ; mais
par malheur le Nil ne mon-
ta pas cette année ? ni l'an-
née d'après à sa hauteur ac-
coutumée le peuple me-
nacé de famine, se mit à
murmurer. Le Gouverneur,
pour appaiser cette sédi-
tion y .emmena tout le péri-
ple sur une Montagne voiû-
ne } & l'exhorta , par un
discours très-touchant 3 à
esperer en la miséricorde
de Diqu, .£c passa la nuit en
Prières ; le lendemain on
vint lui dire que le Nil étoit
augmenté de douze piques,
&