55& Voyage au Levant;
C h a p i t r e LXXVIII.
Arrivée a Venife. Voyage de Padouë fort agréable.
Belles pièces du BaJJan a BaJJano. Grêle fort grojfe
& pefànte tombée a Venife. Figure extraordinaire
d'un petit animal appelé Gerbo , &c.
l'Auteur Uand nôtre quarantaine fut finie 3 un
»^e. Huiiher me vint taire lortir du Laza-
ret y avec un de mes amis qui venoit aussi de
5 m y nie y de nous fûmes menez à Venise dans
une gondole. Mon deisein étoit de m*arrêter
long- tems dans cette belle Ville 3 à deisein
de me perfectionner dans la Peinture. J'eus
le bonheur de rencontrer un des plus habiles
Maîtres de ce siecle -, il étoit de Munich en
Allemagne &; s'appelloit Carlo Loth. Quoy
qu'il eût alors soixante ans 3 on peut dire
qu'il étoit encore dans la sseur de son âge y
par rapport à la peinture 3 & d'ailleurs frais
6 vigoureux de corps r èc d'une très - agréa-
ble conversation. Il avoit demeuré dès sa
jeunesse en Italie, mais principalement à Ve-
nise 3 où il étoit fort estimé. Il m'accorda ge-
nereusement tout ce que je luidemanday, ôc
il me donna tant d'ouverture pour l'Art dans
ne*
C h a p i t r e LXXVIII.
Arrivée a Venife. Voyage de Padouë fort agréable.
Belles pièces du BaJJan a BaJJano. Grêle fort grojfe
& pefànte tombée a Venife. Figure extraordinaire
d'un petit animal appelé Gerbo , &c.
l'Auteur Uand nôtre quarantaine fut finie 3 un
»^e. Huiiher me vint taire lortir du Laza-
ret y avec un de mes amis qui venoit aussi de
5 m y nie y de nous fûmes menez à Venise dans
une gondole. Mon deisein étoit de m*arrêter
long- tems dans cette belle Ville 3 à deisein
de me perfectionner dans la Peinture. J'eus
le bonheur de rencontrer un des plus habiles
Maîtres de ce siecle -, il étoit de Munich en
Allemagne &; s'appelloit Carlo Loth. Quoy
qu'il eût alors soixante ans 3 on peut dire
qu'il étoit encore dans la sseur de son âge y
par rapport à la peinture 3 & d'ailleurs frais
6 vigoureux de corps r èc d'une très - agréa-
ble conversation. Il avoit demeuré dès sa
jeunesse en Italie, mais principalement à Ve-
nise 3 où il étoit fort estimé. Il m'accorda ge-
nereusement tout ce que je luidemanday, ôc
il me donna tant d'ouverture pour l'Art dans
ne*