Bruyn, Cornelis de: Voyages De Corneille Le Bruyn Au Levant: C'est-à-dire, dans les Principaux endroits de l'Asie Mineure, Dans les Isles de Chio, Rhodes, Chypre, &c. ; De même que dans les plus considérables Villes d'Egypte, Syrie, & Terre Sainte ... (Band 2) (Den Haag, 1732)

en Egypte ; Syrie ; 0>c. %ok
quiy si elle demeuroit trop long-tems sur la.
terre , empccheroit de l'ensemencer 3 après
lui avoir laissé un riche engrais, ie va déchar-
ger dans la Mer Méditerranée par les embou-
chures dont nous avons déjà parlé.
Il faut remarquer icy l'admirable Provi-
dence de Dieu > qui envoyé dans un tems pré-
ûx des pluyes dans l'Ethiopie > afin d'humec-
ter l'Egypte où il ne pleut presque point y ôc
que l'eau y entraîne un limon > qui amende
tellement le terroir maigre de labionneux de
ce païs le plus sec qui soit au monde > que les
laboureurs sont obligez 3 avant que d'y jetter
leur semence , de mettre du sable dans leur
terre, afin de corriger l'excès de graille que
Peau y a laissé en se retirant. Le reste de l'E-
gypte , qui n'est point inondé des eaux du Nil,
demeure tout sec, sablonneux & stérile. {a)
Une

00 Le Nil rend l'Egypte sî '
féconde} qu'une même ter-
re porte dans l'année trois
ou quatre sortes de fruits
différents ; on y seme5 par
exemple , des laitues & des
concombres , ensuite du
bled ; & après la moisson ,
des melons & d'autres légu-
mes. On y seme le bled
dans les mois d'G£tobre &
de Novembre 3 après que

les eaux se sont retirées, Se
on les coupe dans le mois
de Mars & d'Avril. Ce qu'is
y a d'admirable 3 c'elt que
cette fécondité que cause
l'inondation du Nil, s'étend
jusques aux hommes 6c aux
animaux. On voit louvent
que les eaux nouvelles ren-
dent les femmes fécondes,
soit qu'elles se baignent
alors ou qu'elles en boivent