3^8 Voyage au Levant;
meurs par cette suppuration. Ce mal vient
indifféremment à toutes les parties du corps ;
mais le plus souvent, c'elt à une des mains.
J'en ay vu un qui l'avoir sur le nez, un autre
à la lèvre , desorte que c'est quelquefois un
mal fort incommode , principalement dans
ces sortes d'endroits. J'avois demeuré plu-
sieurs mois à Alep sans m'apperçevoir de ce
mal ; mais enfin il me vint comme aux autres,
& je l'eus au menton ; &c quoy que je partis-
se d'Alep avant que le bouton fut parvenu à
sa maturité, il me continua toujours jusqu'à
ce que l'année fût achevée. Il est donc fort
croyable que quand une fois on en est atta-
qué , le venin gagne si avant , qu'il ne peut
plus en être chassé quoy qu'on change d'air.
Il faut aussi attribuer à cette subtilité de l'air
d'Alep y ce que l'on voit ordinairement y que
ceux qui ont une espece de fièvre étique, ou
quelque autre maladie semblable , quan d ils
viennent à Alep, en meurent d'ordinaire en
fort peu de tems.
Juif qui pen(}
ant que i v etois , i •allav avec quel-
avoit une i j j -r \ t r l
grande fa- ques Marchands rendre vilite a un Juir , le
mille. plUs considérable de tous ceux de cette Na-
tion qui y fussent. Il demeuroit avec toute sa
famille dans une très-belle maison qui avoit
a l'entrée deux fontaines , &: qui étoit sepa-
rée en plusîeurs appartements à peu près à la
manière
meurs par cette suppuration. Ce mal vient
indifféremment à toutes les parties du corps ;
mais le plus souvent, c'elt à une des mains.
J'en ay vu un qui l'avoir sur le nez, un autre
à la lèvre , desorte que c'est quelquefois un
mal fort incommode , principalement dans
ces sortes d'endroits. J'avois demeuré plu-
sieurs mois à Alep sans m'apperçevoir de ce
mal ; mais enfin il me vint comme aux autres,
& je l'eus au menton ; &c quoy que je partis-
se d'Alep avant que le bouton fut parvenu à
sa maturité, il me continua toujours jusqu'à
ce que l'année fût achevée. Il est donc fort
croyable que quand une fois on en est atta-
qué , le venin gagne si avant , qu'il ne peut
plus en être chassé quoy qu'on change d'air.
Il faut aussi attribuer à cette subtilité de l'air
d'Alep y ce que l'on voit ordinairement y que
ceux qui ont une espece de fièvre étique, ou
quelque autre maladie semblable , quan d ils
viennent à Alep, en meurent d'ordinaire en
fort peu de tems.
Juif qui pen(}
ant que i v etois , i •allav avec quel-
avoit une i j j -r \ t r l
grande fa- ques Marchands rendre vilite a un Juir , le
mille. plUs considérable de tous ceux de cette Na-
tion qui y fussent. Il demeuroit avec toute sa
famille dans une très-belle maison qui avoit
a l'entrée deux fontaines , &: qui étoit sepa-
rée en plusîeurs appartements à peu près à la
manière