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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Avril
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Assemblée générale des membres fondateurs, du Vendredi 25 Février 1876
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0019
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-— i5 —

toire de la musique française, une Société de l’histoire des théâtres
français. M. de Lajarte met en ce moment sous presse un catalogue
historique de la Bibliothèque musicale de l’Opéra. Pensez-vous qu’il
n’ait pas rencontré au courant de ses recherches, et même sans sortir
des archives de l’Opéra, bien des documents qu’il serait fort intéres-
sant de connaître sur nos compositeurs et nos librettistes français?
Mon ami Eudore Soulié a fouillé, pour y trouver les documents que
vous savez sur Molière, les minutes de presque toutes les études de
notaires parisiens. Croyez-vous qu’il n’ait point gardé souvenir de
bien des pièces relatives à d’autres poètes comiques ou à d’autres
acteurs célèbres, contemporains ou non de Molière, et qui feraient
une suite précieuse à ce registre de Lagrange que nous sommes si
heureux de posséder aujourd’hui? Je me souviens que Soulié dans le
temps en avait lui-même trouvé le titre, il rêvait une Société de Mo-
lière, comme les Anglais ont une Société de Shakespeare. Et combien
en verrions-nous sortir de toutes parts, des documents de cette sorte
qui vivifieraient l’histoire littéraire de notre théâtre, lequel a exercé
depuis deux siècles une si grande influence sur le théâtre européen.

Je disais, Messieurs, que vous étiez une Société de bon exemple
pour la persévérance de vos travaux. Et cela, Messieurs, je le répète
avec envie. L’an dernier, je vous parlais de notre entreprise, alors à
peine débrouillée, d’un Inventaire des richesses d’art de la France.
J’avais presque le droit d’espérer que le premier volume de cet Inven-
taire pourrait aujourd’hui vous être soumis; à peine pouvons-nous
mettre sous vos yeux le tiers -de ce premier volume qui, nous en
avons la confiance, donnera, dès qu’il sera terminé, un branle heu-
reux à ceux qui le doivent suivre. Mais le temps trop agité que nous
traversons, et trop distrait par d’autres préoccupations qui ne sont
pas précisément celles de nos tranquilles études, est peu favorable à
l’esprit de suite, et nous avons toutes les peines du monde à rassem-
bler par-ci par-là quelques fascicules d’une publication vraiment
nationale, à laquelle il semblerait que tous les hommes d’érudition et
toutes les Sociétés savantes de France devraient concourir de toutes
les forces de leur bonne volonté. Permettez-moi, Messieurs, de faire
une fois encore appel à votre ardeur, et, si je l’osais dire, à votre confra-
ternité, pour nous aider à activer une œuvre qui se relie si étroitement
et si pratiquement à la vôtre, car les deux œuvres se justifient l’une
l’autre. Il y a des moments, Messieurs, où, dans un demi-décourage-
ment et jalousant l’heureux entrain de votre Société, je me demande
tout bas si la conduite d’une telle entreprise n’eût pas été mieux pla-
cée dans vos mains que dans les nôtres, et à quoi sert le crédit d’une
grande administration de l’État pour ne pouvoir ce que pourrait, si
elle s’en voulait mêler, une Société intelligente et courageuse.

Une troisième publication se présente naturellement à l’esprit, une
 
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