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Bulletin de l' art pour tous — 1895

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No 109 (Janvier 1895)
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. — N° 109

34e Année

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Janvier 1895

BULLETIN DE JANVIER 1895

La Gravure en pierres fines

CAMÉES ET INTAILLES

Qu esl-ce que la glyptique?Voici la définition
que nous en donne M. Ernesl Babelon dans le
lécenlet très intéressant volume (I) dont vient
de s enrichir la Bibliothèque de l'Enseignement
des Beaux-Arts :

« L art de graver les pierres fines, soit en
creux, soit en relief, s'appelle la glyptique. La
gravure en relief produit les camées; la gravure
en creux produit les intailles ou cachets.

« Le domaine du graveur en pierres fines
s étend à toutes les pierres qui, dans la nature,
sont susceptibles de recevoir un beau poli, et
de subir, sans se désagréger, un travail de
sculpture exécuté à la loupe, à l'aide de la pointe
métallique la plus ténue. Toute la gamme des
pierres précieuses et à grain fin, depuis le
diamant jusqu au marbre et à la pierre lithogra-
phique, esL exploitée par le graveur, qui, toute-
lois, recherche de préférence les gemmes aux

< ouleurs chatoyantes, pour rehausser en quelque
soi te 1 œuvre de ses mains par la beauté de la
matière. S il grave on relief un camée, il choisira
une pierre à plusieurs teintes superposées, afin
de tirer parti de celle polychromie naturelle
dans la composition de son sujet; s'il grave en

< icu\ une intaille, ses préférences se porteront,
.m contraire, sur une gemme d'une seule cou-
leur, translucide et, comme on dit en joaillerie,
de la plus belle eau, pour que le travail si
minutieux de son burin soit souligné parl'inten-
silé ou 1 haimonieuse délicatesse des tonsetdes
nuances.

« Considérez, par exemple, les plus beaux
< es camées de nos musées : ce que nous en
a mirons ce n est pas seulement, comme en
scu pluie, le mérite artistique, ce sont aussi les
couches multicolores, ici fermes et éclatantes,
.i atténuées, mourantes, qui donnent à la com-
position 1 élégance d'une miniature due au
pinceau du plus habile coloriste. Voyez, d'autre
pari, une belle intaille sur une améthyste ou
une cornaline sans défaut, telles que l'Apollon
cilharède de Pamphile ou le Cachet de Michel-
Ange; présentez-la à la lumière en la regardant
par transparence, et vous serez émerveillé à la
fois de la splendeur de la gemme, comme disaient
les anciens, et des proportions sculpturales,
amples et gracieuses que revêt le sujet. La plus

(1) La gravure en pierres fines, par Ernest Babelon, conserva-
teur du département des médailles et antiques de la Bibliothèque
nationale. (Voir aux Annonces.)

achevée des gravures sur la plus belle des
gemmes : tel est l'idéal du genre. »

L'usage de donner aux gemmes muettes, tail-
lées ou inscrites, le rôle d'ornement, de talisman
ou de cachet, remonte, dans son origine, jus-
qu'aux âges préhistoriques et nous le rencon-
trons au début des plus puissantes civilisations ;
mais aucun peuple n'a pratiqué la gravure en
pierres fines avec plus de profusion que les
Égyptiens et les produils de leur glyptique

abondent dans nos musées.

L'art du graveur en pierres fines fut également
un grand honneur dans la Chaldée et l'Assyrie,
d'où il s'étendit successivement, bien au delà
des vallées du Tigre et de l'Euphrate, chez les
Arméniens, les Èlamites, les Mèdes, les Perses,
les Araméens, les Phéniciens, les Juifs, Cypre

et Carlhage.

Chez les Héthéens on distingue à côté de

l'élément national tantôt l'influence de l'Assyrie,

de second plan, participe à cette transformation
presque soudaine d'un peuple délivré pour
jamais de ses ennemis et plein de confiance
dans son génie : elle reflète les progrès de la

Fig. 32.

tantôt celle de l'Egypte : c'est ainsi que celte
dernière s'accuse très nettement dans le cylindre
que nous donnons ci-dessus (fig. 32).

C'est encore l'influence de ce triple élément
que l'on retrouve dans les intailles mycœno-
créloises et dans la glyptique grecque archaïque.
Quant aux gemmes étrusques, leur ressem-
blance avec celles de la période grecque
archaïque es! telle qu'il est quelquefois impos-
sible de les distinguer, si ce n'est par l'inscrip-
tion, comme dans celle intaille agrandie du

Fig. £G.

sculpture dont elle est la fidèle servante. » Tel
est ce chef-d'œuvre de la glyptique du ve siècle,
conservé au musée de l'Ermilage et qui repré-
sente Icarion inventant le jeu des ascolies
(fig. 86) ; ou ce camée de Vienne figurant le
meurtre de Clvlemneslre et d'Egiste par Oreste

Fig. 88.

et Pylade (fig. 88) ; ou bien encore ce buste de
Iléra (fig. 91), un des plus beaux camées grecs
du cabinet des médailles, évidemment inspire
de la statue qu'Argos devait à Polyclète.

Le siècle suivant est illustré en glyptique par

musée de Berlin où est gravé le Conseil de
guerre des héros devant Thèbes : Athreste
(Adraste), Tute (Tydée), Phulnice (Polynice),
Parthanope (Parthénopée) et Amphtiare (Am-

pliiaraus) (fig. 79).

« L'ère nouvelle qui s'ouvre pour la Grèce aus-
sitôt que l'invasion de Xerxès est refoulée fait
époque dans l'histoire de la glyptique aussi bien
que dans celle des autres arts plus illustres où
Polyclète et Phidias vont bientôt formuler les
lois immuables de l'esthétique. Dans son humble
sphère, la gravure en pierres fines, cette figure

Fig. 91.

un artiste dont l'antiquité a célébré la gloire,
bien qu'aucune de ses œuvres signées ne nous
soit parvenue; c'est Pyrgotèle, celui-là môme à
qui Alexandre avait accordé le privilège de
reproduire ses traits sur la pierre précieuse ;
 
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