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Bulletin de l' art pour tous — 1895

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No 109 (Janvier 1895)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19283#0002
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 109

mais c'est à l'époque ptolémaïque qu'il faut
attribuer la taille, dans des blocs de pierre fine,
de ces vases « aux nuances diaprées et trans-
lucides », connus sous le nom de vases
murrhins. Le plus remarquable qui nous reste
est le célèbre canthare dionysiaque de notre

le plus grand camée qui existe, puisqu'il mesure
30 centimètres de haut sur 26 de large, le
joyau de noire cabinet des médailles, et qui
représente l'apothéose de Germanicus (fig. 112).

Durant la période romaine comme dans les
siècles antérieurs, il est rare de rencontrer des
signatures sur les pierres gravées ; seules,
quelques œuvres privilégiées nous ont conservé
les noms des maîtres auxquels on les doit :
Dioscoride, Solon, Aspasios, Glycon, Rufus,
Pamphile, Eutychès, Hyllus, — dont une calcé-
doine du cabinet des médailles représente un
taureau dionysiaque grattant le sol de ses pieds

Fig. 105.

cabinet des médailles (fig. 105) désigné sous le
nom de coupe des Ptolémées ou de Mithridate.

L'engouement extraordinaire dont jouirent
ces beaux vases pendant toute la période de la
République et du Haut-Empire devait forcément
provoquer l'induslrie des imitateurs et des faus-

Fig. 121.

et foulant un thyrse (fig. 124),— Alexas, Aulus,
etc., etc.

Dès le milieu du n° siècle, la glyptique
romaine tombe dans une décadence profonde.
Au ine siècle la mode courante est aux grylles
(sujets grotesques) ou aux abraxas (pierres
talismaniques) ; l'art s'éteint en Occident, et les
productions des siècles suivants n'offrent plus
d'intérêt qu'au point de vue historique ou
archéologique.

« Voyez, par exemple, cette cornaline du
cabinet des médailles (fig. 143) : c'est un sujet

Fig. 143.

Fig. 100.

saires. « On fabriqua en pâte de verre des
camées, des intailles, des coupes,'des statuettes
qui ressemblaient à s'y méprendre aux joyaux

chrétien. Une colombe, une palme et une cou-
ronne accompagnent un grand monogramme.
Son style la place au vie siècle et le mono-
gramme offre une analogie frappante avec ceux
des monnaies mérovingiennes et ostrogothes.
Elle est sans doute intéressante, mais, pour
l'art, c'en est la décadence absolue... Qui pour-
rait contester, à cette vue, que, dans le monde
romain occidental, la glyptique se débat im-
puissante dans les dernières convulsions d'une
lente agonie ! »

Heureusement, sous l'influence des chefs-
d'œuvre de toute sorte accumulés à Constanti-
nople après le transfert du siège de l'empire
dans cette ville, l'art trouve un asile en Orient,
et les Byzantins recueillent pieusement la tradi-
tion, la perpétuent pendant le moyen âge pour
la transmettre à nouveau aux Occidentaux, où
elle brille de tout son 'éclat à l'époque de la
Renaissance. Pendant notre moyen âge, en
effet, la gravure en pierres fines n'existe plus,
et, si l'on recherche avidement les gemmes

Fig. 11?.

en pierres fines », tel est le Vase de la Vendange
(fig. 109), au musée de Naples, qui nous montre
des Amours bachiques au milieu de ceps gra-
cieusement enroulés.

C'est aussi l'époque des camées merveilleux,
comme « cette sardonyx à cinq couches, graduées
depuis le brun foncé jusqu'au blanc laiteux »,

Fig. 163 bis.

antiques, c'est pour en faire des amulettes,
qu'on porte au cou, sur la poitrine, au bras ou
montées en bagues (fig. 163 bis).

Le xve et le xvie siècle marquent l'apogée de
cette Renaissance italienne à laquelle M. Babelon
consacre tout un intéressant chapitre de son
histoire; puis l'auteur passe à la Renaissance
française et nous énumère les artistes et les
principales œuvres qui ont contribué à lui
donner son éclat, depuis le xve siècle jusqu'à nos
jours ; depuis cette intaille conservée au musée
du Louvre sous le nom de Bague de saint Louis,
en passant par ces beaux camées de la collec-
tion nationale, où l'on voit l'effigie de Louis XIV,

tout le succès qu'il mérite : l'artiste y trouvera
des renseignements précieux et l'amateur le
guide sûr et expérimenté qui bien souvent lui
manque. L. R.

Au Chat-Noir

A diverses reprises déjà, il a été parlé dans
ce journal des décors d'une invention si puis-
sante et d'une exécution si ingénieuse dont
M. Henri Rivière et quelques autres artistes,
originaux véritablement, nous ont donné le régal
au théâtre du Chat-Noir depuis plusieurs an-
nées.

Trois nouvelles pièces viennent de faire leur
apparition rue Victor-Massé.

La première, amusante farce de M. Fernand
Fau, nous montre un Déplacement casimïrien,
durant lequel la foule des badauds, plutôt que
de manquer le spectacle, se laisse enfouir sous
la neige tombant à foison.

La seconde est une charmante fantaisie de
M. Louis Morin, intitulée : le Roy débarque. Le
prétendant débarque en effet sur une grève

et dont on ne connaît pas l'auteur (fig. 195),
jusqu'à ce charmant bijou de Froment-Meurice
(fig. 203) qui clôt si brillamment la série des
motifs consacrés à l'art moderne.

Fig. 203.

Fig. 103.

Nous terminons ici cette trop courte analyse
d'un livre bien pensé et bien écrit. Nous sou-
haitons vivement à l'ouvrage de M. Babelon

VAAOV
 
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