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Bulletin de l' art pour tous — 1895

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No 118 (Octobre 1895)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19283#0038
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 118


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badigeon à la chaux en nombre incalculable. Ces
décorations, très fragiles d'ailleurs, n'ont été
détruites, pour dégager la fresque primitive plus
solide, qu'après avoir été dessinées avec le plus
grand soin, au fur et à mesure de leur décou-
verte. Le relevé complet que nous en avons fait
est déposé au musée du Trocadéro.

En dehors des scènes que nous reproduisons
et qui représentent : la Légende de saint Nicolas
et la Résurrection de saint Lazare (C), le Christ
triomphant et la Cène avec un fragment d'une

d'ailleurs fort pauvre dans le cas que nous étu-
dions, où elle se borne à quelques rinceaux d'un
dessin incorrect (fig. 2), à des chevrons (fig. 4)
et à quelques rangs de points blancs ou de perles
antiques, posés sur la limite de bandes invaria-
blement jaunes et rouges.

Plusieurs éléments sont semblables à ceux
que nous voyons à Saint-Savin, entre autres le
ruban décorant un arc-doubleau (fig. 3).

Toutefois les peintures de Saint-Savin, autant
par la pureté de leur style que par leur impor-
tance et l'intégrité de leur ensemble, sont de
beaucoup supérieures.

Certains détails de procédés, entre autres les
traits noirs qui cernent les contours, indiquent
bien que la main qui a tracé les figures des
Christ des absides est étrangère à l'exécution
de celles-ci.

Les deux arcs des transepts (fig. 7 et 8) rece-
vaient au sommet deux médaillons contenant
des figures d'anges.

Le reste de l'intrados était rempli par des
ornements géométriques, dont l'un formait, par
la juxtaposition de demi-cercles jaunes sertis de

C — Fresque dans l'église de Saint,-Jacques-des-Guérels (Loir-et-Cher). D. — Fresque dans l'église de Saint-Jacques-des-Guérets (Loir-et-Cher).

Chacune des absides qui terminent le chœur )
et les bras du transept recevait un grand Christ j
entouré d'une auréole et accompagné de figures
de saints ou d'apôtres.

Celui du milieu, retracé en noir à une époque
postérieure, a perdu tout son caractère.

Le seul présentant un document suffisamment j
complet, quoique fort altéré par la fumée des J
cierges placés au-dessous, occupe le transept
sud.

Les quatre arcs-doubleaux terminant les trois
absides et la nef étaient décorés de sujets tirés
de l'Apocalypse, les plus fréquemment repré-
sentés à cette époque.

Au sommet de celui qui précède l'abside cen-
trale (fig. 6) était peint l'Agneau pascal dans une j
auréole entourée de nuages. De chaque côté, j
une figure de séraphin achevait la décoration
de l'intrados.

L'arc parallèle à ce dernier (fig. 5) recevait,
au sommet, une figure du Père éternel portant
le nimbe crucifère et, sur les côtés, une double \
représentation de l'archange Michel triomphant j
du dragon, avec cette inscription : castitas et j

LUXUR1A.

Les dernières figures sont d'un caractère dif- ;
férent du reste. j

blanc, une sorle de damier souvent reproduit
pendant toute la durée du xne siècle.

Il ne reste rien des peintures qui, certaine-
ment, devait recouvrir les surfaces verticales.
Quelques traces de décoration de la fin du
xme siècle nous prouvent qu'à cette époque,
déjà très ancienne, elles avaient complètement
disparu.

Le mur qui séparait le transept de la nef porte,
du côté de celle-ci, des vestiges de peinture du
xiii® siècle, entre autres plusieurs croix de con-
sécration superposées, peintes à des époques
rapprochées, et témoignant par cela même de la
facilité avec laquelle on procédait à une décora-
tion nouvelle.

A quelques kilomètres de Montoire, dans
l'église de Saint-Jacques-des-Guérets, nous avons
constaté, il y a environ trois ans, la présence
sous le badigeon d'une décoration très complète
que M. l'abbé Haugou, curé de la paroisse, à
force de patience, a pu mettre à découvert, et
dont nous reproduisons trois des principaux
tableaux.

Ces fresques, comme cela arrive générale-
ment, avaient été recouvertes par plusieurs
décorations postérieures, exécutées à la dé-
trempe et intercalées entre des couches de

! figure de saint Jacques (B), le Crucifiement et la
Résurrection des Morts (D), on y voit encore la
j Nativité, le Massacre des Innocents, Y Adoration
des Mages, le Martyre de saint Jacques le Ma-
jeur, le Pèsement des Ames, le Paradis, l'Enfer,
- les Apôtres, les Péchés capitaux, l'Orgueil et la
Colère. Brochant sur le tout sont réparties, sur
la surface des murs, des croix de consécration
offrant des dispositions variées.

L épisode de la vie de saint Nicolas, évéque
de Myre, en Lycie (Asie Mineure), est souvent
reproduit aux environs dans les œuvres de la
môme époque; le Bréviaire romain le raconte
en ces termes :

« Voici un exemple unique de sa charité chré-
j tienne. Comme un citoyen pauvre avait trois
| filles nubiles qu'il ne pouvait marier, il résolut
j de les livrer à la prostitution. La chose étant
connue, Nicolas jeta par la fenêtre, dans la mai-
son de cet homme, autant d'argent qu'il était
nécessaire pour la dot d'une des jeunes filles.
Lorsqu'il eut fait cela une seconde et une troi-
sième fois, ces trois jeunes filles furent données
en mariage à des hommes honnêtes. »
Le tableau qui représente le martyre de saint
s Jacques est plus saillant de quelques centimètres
que le reste du mur; il en recouvre un autre
 
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