DOI Heft:
No 218 (Février1904)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19282#0005
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L’ARTPOUR -TOUS
Encyclopédie ve lartindustriel et décoratif
•paratssa^l tous les ni/OtS
FONDÉ PAR ÉMILE REIBER
Directeur: Henry GUÉDY, architecte (S. A. F.)
SES?*
Librairies-Imprimeries réunies
An-cterinc-.Maison T\or&l
,i Nîcwtciirvxzz K cp paris
7, rue Saint-Benoît
~NÜiN Etl~ annuel: 24Jr. Aniæ
LA CATHÉDRALE DE CHARTRES
La cathédrale de Chartres, située au sommet d’une petite colline,
domine toute la ville et le pays charlrain ; sa silhouette, d’un caractère
mâle et puissant, est bien caractéristique par sa flèche ajourée du
xvie siècle, son clocher vieux du xme,
d’une belle et vigoureuse ordonnance,
sa nef et son abside, ses deux tran-
septs.
L’impression est forte, quoique le
caractère grandiose d’harmonieuse
unité soit affaibli par cette orgueil-
leuse— plutôt que belle— flèche de
Jean de Beauce qui, tous les ans,
sous les rigueurs de la gelée, s’effrite
et se désagrège.
Il serait à désirer, pour adoucir la
froideur des lignes horizontales du
faîtage de la grande nef et du tran-
sept, qu’une crête en plomb couronne
l’édifice et qu’une petite flèche en
métal soit aussi placée à la croisée
du transept et de la grande nef.
Malgré cela, de ce monument, se
dégage, au point de vue de la ligne,
une expression heureuse, aussi forte,
aussi originale que celle du plus pur
des temples grecs.
La façade occidentale est flanquée
de deux fours ou clochers, d’un porche
à trois baies, de trois fenêtres vitrées
(vitraux du xne siècle), d’une rose,
d’une galerie dite des rois, d’un gable
amorti par une statue.
Le porche, avec un perron de trois
marches et ses trois grandes portes,
est d’un effet décoratif des plus beaux ;
à aucune époque on n’a mieux ap-
pliqué les lois de la pure décoration ;
toute l’histoire religieuse est tracée en
des sculpLures habiles, d’un sentiment
délicaL et vrai, sans aucunement com-
promettre l’ordonnance architectu-
rale.
Sur les tympans et plus particuliè-
rement sur les pieds-droits, se trouvent
des statues-colonnes de lm,80 à 2m,20
de haut, toutes sont vêtues de luxueux
costumes : longues tuniques en tissus
gaufrés, retenues par de riches cein-
tures ou agrafes d’un art délicat ; de
manteaux de cour recouverts d’orne-
ments d’une richesse qui caractérise
bien le rang puissant des bienfaiteurs
de l’église. Signe particulier : la plu-
part des statues sont nimbées, et sur
leur couronne restent visibles les
trous où devaient être enchâssées
les pierreries de différentes couleurs
qui rehaussaient encore l’éclat de
cette riche décoration.
Le transept sud est composé d’un
large et vaste perron, d’un porche en saillie à trois baies, d’une rose, de
galeries, de tourelles inachevées, pignon, etc.
j II est consacré au Christ: les statues les plus remarquables sontcelles
du Christ, des douze Apôtres ; on y admire également la Cène et le
! Jugement dernier.
J Le transept nord est composé d’un large et vaste perron, d’un
| porche en saillie à trois baies, orné de six à sept cents statues ou
statuettes, d’une balustrade, d’une galerie vitrée, d’une rose, d’une
galerie couverte, d’un pignon. II est consacré à la Vierge, et ressemble
beaucoup, comme parti, au transept sud, avec un peu moins de perfec-
tion dans le fini de la sculpture. On remarque là les belles statues de
sainte Anne et de la Vierge, de Philippe et de Mahaut, comtesse de
Boulogne, de Louis VIII et d’Isabelle, sa fille.
Sur la façade du porche qui regarde le clocher neuf, se dressent
deux statues nimbées représentant : la première, saint Savinien, évêque
de Chartres ; la seconde, sainte Modeste.
Sur les piédestaux de ces deux statues figurent, sculptées, les
scènes de la vie privée de ces deux saints :
1° Saint Savinien, assisté de deux clercs, baptise Viclorin ;
2° Quirinus, gouverneur de Chartres, malgré les prières de sa
fille, sainte Modeste, martyrise saint Allin, prêtre envoyé à Chartres
par saint Savinien.
1° Quirinus menace sa fille, sainte Modeste, qui, à genoux, est en
prières;
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L’ARTPOUR -TOUS
Encyclopédie ve lartindustriel et décoratif
•paratssa^l tous les ni/OtS
FONDÉ PAR ÉMILE REIBER
Directeur: Henry GUÉDY, architecte (S. A. F.)
SES?*
Librairies-Imprimeries réunies
An-cterinc-.Maison T\or&l
,i Nîcwtciirvxzz K cp paris
7, rue Saint-Benoît
~NÜiN Etl~ annuel: 24Jr. Aniæ
LA CATHÉDRALE DE CHARTRES
La cathédrale de Chartres, située au sommet d’une petite colline,
domine toute la ville et le pays charlrain ; sa silhouette, d’un caractère
mâle et puissant, est bien caractéristique par sa flèche ajourée du
xvie siècle, son clocher vieux du xme,
d’une belle et vigoureuse ordonnance,
sa nef et son abside, ses deux tran-
septs.
L’impression est forte, quoique le
caractère grandiose d’harmonieuse
unité soit affaibli par cette orgueil-
leuse— plutôt que belle— flèche de
Jean de Beauce qui, tous les ans,
sous les rigueurs de la gelée, s’effrite
et se désagrège.
Il serait à désirer, pour adoucir la
froideur des lignes horizontales du
faîtage de la grande nef et du tran-
sept, qu’une crête en plomb couronne
l’édifice et qu’une petite flèche en
métal soit aussi placée à la croisée
du transept et de la grande nef.
Malgré cela, de ce monument, se
dégage, au point de vue de la ligne,
une expression heureuse, aussi forte,
aussi originale que celle du plus pur
des temples grecs.
La façade occidentale est flanquée
de deux fours ou clochers, d’un porche
à trois baies, de trois fenêtres vitrées
(vitraux du xne siècle), d’une rose,
d’une galerie dite des rois, d’un gable
amorti par une statue.
Le porche, avec un perron de trois
marches et ses trois grandes portes,
est d’un effet décoratif des plus beaux ;
à aucune époque on n’a mieux ap-
pliqué les lois de la pure décoration ;
toute l’histoire religieuse est tracée en
des sculpLures habiles, d’un sentiment
délicaL et vrai, sans aucunement com-
promettre l’ordonnance architectu-
rale.
Sur les tympans et plus particuliè-
rement sur les pieds-droits, se trouvent
des statues-colonnes de lm,80 à 2m,20
de haut, toutes sont vêtues de luxueux
costumes : longues tuniques en tissus
gaufrés, retenues par de riches cein-
tures ou agrafes d’un art délicat ; de
manteaux de cour recouverts d’orne-
ments d’une richesse qui caractérise
bien le rang puissant des bienfaiteurs
de l’église. Signe particulier : la plu-
part des statues sont nimbées, et sur
leur couronne restent visibles les
trous où devaient être enchâssées
les pierreries de différentes couleurs
qui rehaussaient encore l’éclat de
cette riche décoration.
Le transept sud est composé d’un
large et vaste perron, d’un porche en saillie à trois baies, d’une rose, de
galeries, de tourelles inachevées, pignon, etc.
j II est consacré au Christ: les statues les plus remarquables sontcelles
du Christ, des douze Apôtres ; on y admire également la Cène et le
! Jugement dernier.
J Le transept nord est composé d’un large et vaste perron, d’un
| porche en saillie à trois baies, orné de six à sept cents statues ou
statuettes, d’une balustrade, d’une galerie vitrée, d’une rose, d’une
galerie couverte, d’un pignon. II est consacré à la Vierge, et ressemble
beaucoup, comme parti, au transept sud, avec un peu moins de perfec-
tion dans le fini de la sculpture. On remarque là les belles statues de
sainte Anne et de la Vierge, de Philippe et de Mahaut, comtesse de
Boulogne, de Louis VIII et d’Isabelle, sa fille.
Sur la façade du porche qui regarde le clocher neuf, se dressent
deux statues nimbées représentant : la première, saint Savinien, évêque
de Chartres ; la seconde, sainte Modeste.
Sur les piédestaux de ces deux statues figurent, sculptées, les
scènes de la vie privée de ces deux saints :
1° Saint Savinien, assisté de deux clercs, baptise Viclorin ;
2° Quirinus, gouverneur de Chartres, malgré les prières de sa
fille, sainte Modeste, martyrise saint Allin, prêtre envoyé à Chartres
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1° Quirinus menace sa fille, sainte Modeste, qui, à genoux, est en
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