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Bulletin de l' art pour tous — 1904

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No 225 (Septembre 1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19282#0036
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N" 225

BULLETIN DE L’ART PO'UR TOUS

à plat ce décor, car toutes ces petites aspérités
s’illumineront de façon différente, le moindre
mouvement de l’œil nous fait sentir un change-
ment d’aspect, eL le relief apparaît.

Ce relief étonnant du décor de théâtre discrè-
tement éclairé montre bien que la vision bino-
culaire et stéréoscopique n’est pas indispensable
pour faire naître cette sensation. L’absence de
vernis sur la peinture, la présence du grain de
la toile, d’autant plus visible que la région doit
paraître plus vaporeuse, un éclairage peu vif,
voilà les grands facteurs de l’illusion. On pour-
rait faire des décors avec une peinture plus
solide, l’architecture prendrait alors l’aspect
de carton ou de tôle découpée, et on aurait
l’ennui de la voir, d’effet médiocre, durer long-
temps.

Le bec à gaz papillon, la lampe électrique à

nuit) fut, chose rare, acclamé au lever du
rideau.

Mais revenons à l’atelier; quelquefois l’artiste
et ses élèves travaillent, vers la fin, à la lu-
mière artificielle : bec de gaz ordinaire ou
petites lampes électriques à incandescence,
foyers à lumière chaude et orangée; ils se
rendent compte ainsi de l’effet à l’éclairage ar-
tificiel.

L’artiste, circulant sur son œuvre, manque de
recul pour la juger ; il monte de temps à autre
sur le pont de service suspendu à gauche du
dessin, et voit ainsi à peu près normalement
son feuillet de décoration. .

Lorsque le travail est presque achevé, l’en-
semble est souvent porté au théâtre, pour être
implanté dans son cadre; on voit les dernières
touches à donner, l’électricien règle ses jeux de

L'atelier de Chaperon, dessiné par lui-même.

incandescence sont favorables; l’illusion s’ac-
croît si l’on tamise leur lumière au travers de
légers transparents d’étoffes, blancs ou colorés ;
par contre, les lumières vives, comme la lampe
à arc et le bec à manchon incandescent, dé-
truisent l’illusion, en supprimant le relief et
l’atmosphère.

Chacun peut constater le fait, puisque les
directeurs de théâtres continuent, sans qu’on
sache trop pourquoi, avec la grande débauche
d’éclairage, de si coûteux errements. Que le
lecteur se souvienne des décors qui l’ont le plus
frappé par leur vie et leur naturel; ce sont
presque toujours des décors de crépuscule ou
de nuit, des effets lunaires, cas où il y a néces-
sité absolue de restreindre l’intensité de l’éclai-
rage.

Y a-t-il, dans le décor, quelque petite surface
éclairée, aussitôt celle-ci acquiert une lumino-
sité extraordinaire, fut-elle, à la lumière du jour,
de teinte gris sale.

En effet, nous apprécions la luminosité, non
pas par mesure directe de l’intensité lumineuse,
notre œil n’est guère apte à cela, mais par com-
paraison avec l’éclairage des surfaces voisines;
que l’on en juge sur les deux dessins choisis
à cet effet et qui se trouvent au début de
cet article, on aura une démonstration suffi-
sante.

C’est ainsi que le décor de Jean de Tomeray,
peint par Ph. Chaperon pour le théâtre de la
Comédie-Française (quai de l’Institut.vu de

lumière, le metteur en scène s’assure que tous
les personnages pourront évoluer convenable-
ment.

Les toiles vont revenir à l’atelier, pour un
séjour très court, et elles seront ensuite présen-
tées au public, au grand soir de première.

Toute la science du décorateur restera sou-
vent méconnue, et nos critiques modernes,
dédaigneux des pratiques cle Théophile Gau-
tier, Wolf ou Paul de Saint-Victor, ne sauront
pas souligner, étudier ou blâmer, s’il y a
lieu, ces reconstitutions savantes et éphé-
mères.

La critique est pourtant nécessaire à l’artiste,
elle le met souvent sur une voie nouvelle et
féconde, l'incitant ainsi à perfectionner son faire
habituel.

L’architecte décorateur ne serait pas seule-
ment payé par le prix modique de tant du
mètre de toile peinte, l’approbation éclairée de
quelques écrivains compétents lui serait aussi
d’un prix fort estimable et l’encouragerait à faire
avec plus de conscience encore les décors sui-
vants.

F.-J. Pillet.

Notice se rapportant à notre planche 433g
parue dans le numéro d’août.

Ce tableau a figuré à l’Exposition des Primitifs
français qui a eu lieu cette année au Pavillon de
Marsan. Autrefois attribué à Ghirlandaja, il a été
; restitué à son véritable auteur — un anonyme
connu sous le nom du Peintre des Bourbons ou
le Maître de Moulins.

Jusqu’ici, personne n'a pu découvrir le nom
de ce délicieux artiste, cependant plusieurs cri-
tiques d’art ont cru pouvoir avancer le nom de
Jean Perréal, peintre du duc de Bourbon.

Ce triptyque, conservé à la cathédrale de
Moulins, est composé d’un panneau central où
est représenté la Vierge d’après le chap. XII,
verset I de l’Apocalypse.

Sur le volet de gauche, le duc Pierre II de
Bourbon; il est présenté par saint Pierre.

Sur le volet de droite : la duchesse Anne de
France; derrière elle, sa fille Suzanne; à côté
d’elle sainte Anne debout.

Le triptyque fermé représente une Annoncia-
tion en grisaille.

Mission officielle pour l’étude de l’Art floral
en Allemagne

j M. Albert Maumené qui se rend à Dusseldorf

j comme directeur et membre du jury de la section
j française d’art floral de la grande Exposition interna-
tionale d’horticulture et d’art de Dusseldorf, vient
; d’êlre chargé par le Ministre de l’Instruction publique
! et des Beaux-Arts d’une mission d’études sur l’Art
i floral (l’art de grouper les fleurs) en Allemagne, son
i évolution, son enseignement, les industries d’art qui
j s’y rattachent, etc.

Triomphant des derniers préjugés, l’art floral aux
productions aussi délicates qu’éphémères, reçoit
! aujourd’hui, à l'égal des autres arts décoratifs, sa
! consécration officielle et nous félicitons sincèrement
' M. Albert Maumené, si bien préparé à celte mission
j par ses travaux antérieurs, d’avoir contribué à ce
j résultat. (Communiqué).

LES EXPOSITIONS

Paris.

Au Grand-Palais. — Salon d’Automne, du
i 15 octobre au 15 novembre. — Envoi des pein-
tures et dessins, 26 et 27 septembre; des sculp-
tures, 28 et 29; des gravures, objets d’art et
architecture, 30 septembre.

j Province.

Arras. — Exposition des Beaux-Arts, du

15 mai au 4 octobre.

Bayonne-Biarrit\. — Société des Amis des
Arts, du 25 août au 25 septembre.

Dieppe. — Société des Amis des Arts, du

16 juillet au 26 septembre.

Nantes. — Exposition internationale, de mai à
septembre.

Toulon. — Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 24 novembre 1904 nu 15janvier 1905.
S’adresser à M. Boyer, président, 9, rue Du-
monl-d’Urville, à Toulon.

Étranger.

Baden-Baden. — Exposition des Beaux-Arts,
au Kurhaus, du 15 avril à fin novembre.

Dusseldorf. — Exposition internationale des
Beaux-Arts et Exposition générale d’horticul-
ture, du 1er mai au 23 octobre.

Lausanne. — Exposition nationale des Beaux-
Arts, du 20 août au 20 octobre.

Munich. — Exposition annuelle des Beaux-
Arts, du 1er juin au 31 octobre.

Saint-Louis. — Exposition universelle des
Beaux-Arts, du 1er mai au 1er décembre.

Spa. — Exposition annuelle des Beaux-Arts,
du 10 juillet au 30 septembre.

15746 — Librairies-Imprimeries réunies, rue Saint-Benoit, 7. Paris.— Motteroz, directeur.

Le Gérant : Motteroz.
 
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