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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 1 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0014
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX


OLIFANT EN IVOIRE SCULPTÉ, XHI° SIÈCLE. JAü/J

l'on a appelées, dans la suite, par contraction, les
cornets à bouquin.
Les auteurs de chansons de gestes font toujours
la distinction entre les sonneries de busines et les
sonneries des cors et des olifants. Les citations qui
le prouvent seraient nombreuses à transcrire et
l'on n'a que l'embarras du choix. Mais un point
plus délicat, c'est celui qui traite de la forme de la
busine, que certains auteurs appellent buccine, et
de l'histoire des transformations qu'a dû subir cet
instrument au cours des siècles. A cet égard, si
l'emploi de ce mot est fréquent, peu de manuscrits
nous apportent des éclaircissements par des don-
nées graphiques. Nous citerons cependant l'Æbr/M
œuvre de Herrade de Landsberg,
abbesse du monastère de Sainte-Odile (Alsace),
composée vers la fin du xn= siècle. L'une des mi-
niatures, représentant deux buisines de forme
courbe, est surmontée de la légende terme
qui répond à cette sorte d'instrument.
Dans un vers du roman, cité plus haut, de
/g est faite mention du Graisle qui, sans
doute, était une sorte de cornet.
Charles Martiaus fait ses gresles soner.
La trompe de guerre ou l'araine ainsi que la
busine, plus grande celle-ci, sont des instruments
parfois courbes, parfois droits, composés d'un tube
s'évasant à son extrémité en un large pavillon. Ce
sont, par excellence, les instruments de musique
guerrière servant aux commandements des troupes.
Les araines ht haut sonner C
Vers le commencement du xv^ siècle, la trompe,
qu'on appelle dès lors aussi trompette, est parfois
recourbée doublement. Enfin, cinquante ans plus

tard, le tube est contourné en une sorte de long
anneau oblong et l'instrument affecte la forme du
clairon moderne. Nous citerons comme exemples
les dessins du Thzzz'A? zfzz ToMz^zoz', du roi René.
L'olifant était l'instrument dont se servaient les
seigneurs en guerre et à la chasse. Marque distinc-
tive de la puissance, il était habituellement en
ivoire sculpté.
Le Musée de la Porte de Hal en conserve un
exemplaire fort artistique, du xnC siècle, en ivoire,
taillé à quatre faces représentant des animaux chi-
mériques; il est garni de deux bandes et de deux
anneaux de suspension en argent gravé.
« Le cor est un instrument plus petit que la
busine et plus grand que l'olifanU » , il est aussi
plus recourbé, et son pavillon se trouve ainsi à
hauteur du visage. Nous pourrions citer un passage
des œuvres de Joinville qui ne laisse aucun doute
à cet égard.
L'expression « corner l'eau » signifiait : avertir,
par une sonnerie de cor, les habitants d'un château
que le temps était venu pour eux de se laver les
mains avant de se mettre à table.
La corne, le cor d'ivoire, l'olifant, le huchet et
la trompe de chasse sont des instruments à peu
près identiques, comme forme et comme dimen-
sion, et qui servaient au même usage, c'est-à-dire
à rallier les chasseurs.
A la différence de la corne des ménestrels, qui
était percée de trous de façon à pouvoir obtenir un
plus grand nombre de notes, la corne de chasse et
l'olifant n'en avaient pas, ces instruments étant
appelés surtout à donner des sons stridents.
Les collections de la Porte de Hal renferment
un cor de chasse, dit huchet, italien, du xv*= siècle,
en corne noire, taillé à pans et mouluré ; les gar-

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2. VlOLLET-LE-Duc, ZL'cA;'[7?Z7M:'7'<?
 
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