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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 2 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0027
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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long, présente les dimensions normales d'un ante-
pendium. La pièce séparée a o^$3 de haut sur
o*"86 de long.
Jusqu'à présent, le <s devantier a porté le nom
de devant d'autel de l'abbaye de Grimberghe, car
il est revêtu des armoiries de ce monastère :
<Tz; a?'o?*, et de celles de Christophe Outers,
qui gouverna ce monastère de 1613 à 1647. Ce
prélat blasonnaitde^wM/g.y <1 .six i5<MW7zx a?'o7^. Que
ces armoiries aient été ajoutées après coup, cela
est évident, car elles s'écartent du style du devan-
tier, lequel date de la première moitié du xvi"
siècle. On y voit, en effet, un mélange intéressant
de l'architecture ogivale dégénérée et de l'archi-
tecture de la Renaissance. L'auteur des modèles
est, en somme, un italianisant, mais qui conserve
certains motifs de l'art national; et l'on voit des
prenant leurs ébats au-dessus d'un motif architec-
tonique inspiré de l'art orgival. L'auteur est donc
un éclectique contemporain de van Orley. Si, au
lieu d'appartenir en premier lieu à la maison de
Nassau, le devantier avait été commandé par un
prélat de Grimberghe, il aurait porté, dès le début,
ses armoiries et celles de son monastère.
Dans le catalogue de l'Exposition rétrospective
d'art industriel de Bruxelles, en 1888, rédigé sous
la direction du chanoine Reusens, l'origine de
cet objet est placée vers 1620 (voir p. 438). Jamais
semblable opinion 11'eût été émise si l'on avait

considéré le style des ligures et la facture si remar-
quable de cette œuvre précieuse.
Au point de vue technique, le devantier offre un
intérêt considérable. On y voit un emploi des plus
heureux de l'or nué : des fils d'or étant tendus
horizontalement, sont fixés à l'aiguille et nuancés
de soies de diverses couleurs de façon à indiquer
le modelé des draperies. Pour les lumières, seul
l'or apparaît. Les carnations sont exécutées au
moyen du procédé dit du Les cheveux et la
barbe sont rendus au moyen d'une imitation de
véritables chevelures. Les cordonnets de soie, de
fils d'or et d'argent marquent les silhouettes et cer-
taines draperies des personnages. Les colonnettes
et les arcades se dessinent en un relief assez fort,
lequel est obtenu par des bourrages de diverses
natures. Ces reliefs, qui font ici valoir les scènes,
seraient d'un emploi fâcheux dans une chape ou
une chasuble.
Nous avons émis plus haut l'opinion que le tra-
vail émanait d'un centre brabançon. Le rappro-
chement qui vient d'être fait ne peut que nous
confirmer dans cette manière de voir. Et si l'on
tient compte de cette circonstance que l'hôtel de
Nassau se trouvait dans la capitale du Brabant,
il devient très vraisemblable que le travail ait été
commandé à Bruxelles, où il y avait d'habiles bro-
deurs.
Le lecteur a remarqué le prix élevé auquel fut



FRAGMENT DU « DEVANTIER y PROVENANT DE
L'ANCIEN HOTEL DE NASSAU, A BRUXELLES.
 
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