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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 3 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0032
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18

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

Après ces charmantes silhouettes, il y a lieu de
citer une série de petits amours qui apparaissent
toujours à deux sur des terrasses rocheuses. Sui-
vant les saisons, ils cueillent des Heurs, ils moisson-
nent, ils font les ven-
danges. On remarque
même qu'en l'occur-
rence l'un d'eux, d'hu-
meur folâtre, s'est mis
à califourchon sur un
tonneau. En hiver, ils
ramassent le bois mort
pour alimenter le feu
qui ranime les mem-
bres transis de froid.
A cette dernière série,
on peut en opposer
une autre d'un carac-
tère plus statuaire, s'il
est permis de s'expri-
mer ainsi. Ce ne sont
plus des amours qui
sont figurés dans cette
suite, mais des adul-
tes : le printemps est
représenté par une
jeune 611e tenant des
Heurs, l'été s'incarne
dans une jeune femme
accompagnée d'une
gerbe de blé, l'au-
tomne se montre sous
les traits d'un Bacchus
et l'hiver se déguise
sous la 6gure d'un
vieillard revêtu d'un
grand manteau et se
réchauffant à la
Hamme d'une urne '
Passons à un genre qui a eu de la vogue à Tour-
nai, à savoir : les petits vases Médicis et les brûle-
parfums Ces derniers sont rappelés par un bon
spécimen qui montre un vase accompagné d'une
chèvre étendue sur le sol.
Plus intéressants, à coup sûr, sont des groupes à
sujets galants. Dans l'un d'eux, on voit une jeune
611e dormant dans une tonnelle au moment où elle
est surprise par un jeune homme. Dans un autre,

i. Cette suite s'écarte de l'esprit dominant dans les
productions tournaisiennes. On serait tenté d'y voir des
productions étrangères à la manufacture. D'autre part, la
couverte d'une tonalité verdâtre ne rappelle en rien
celle que l'on remarque dans d'autres pièces de la vitrine.
Quoi qu'il en soit, M. Eug. Soil ne croit pas devoir, en
principe, les exclure de la fabrication tournaisienne.

le modeleur met en scène une jeunejfemme dispu-
tée par deux amoureux : tandis que l'un l'emmène
en la prenant par l'épaule et la main droite, un
autre assis, à la face malicieuse, la retient de l'au-
tre main. Et dans les
racines de l'arbre qui
abrite ces personna-
ges, on découvre un
petit amour tout
rêveur.
On doit aussi une
mention spéciale à ces
groupes formés de pe-
tits bonshommes jouf-
6us, coiffés du tricorne,
qui sont représentés
tantôt jouant à la ba-
lançoire 3 accrochée à
deux arbres, tantôt
occupés à dénicher L
Il existe dans le legs
une réplique de cha-
cun de ces sujets.
Quoique l'artiste se
soit servi des mêmes
moules, il y a néan-
moins des différences
d'un exemplaire à l'au-
tre. Ces divergences
sont assez sensibles
que pour montrer l'in-
telligente direction
qui présidait à la rna-
nufacture tournai-
sienne. D'une part,
l'artisan s'ingéniait à
varier ; d'autre part,
l'acheteur était char-
mé de savoir qu'il n'était pas exposé à rencontrer
un peu partout une pièce identique. A ces deux
sujets, on peut joindre le -ÆrfzZ qui est
d'une bonne venue.
De tous les groupes qui sont sortis de la manu-
facture tournaisienne, les plus aimables représen-
tent des scènes pastorales. La /<%07z afg yZa^o/g?!
(6g. i), reproduite dans le présent article, est d'une
composition très habile, qu'il serait superdu de
décrire. U importe seulement d'ajouter que der-

2. Il y en a plusieurs qui correspondent au n° 357 du
Gr^ü/cg-Mgde M. E. SoiL.
3. 408, Zzz CziAz/pgw de M. E. Soin, 1 un
des groupes provient de la collection de M"*" Paul Mor-
ren. Sous la base, comme marque la lettre R en creux.
4. ZZ73:'rA<??;7'S, n°s 40g et 410. Æ&wz, pro
viennent de la collection de Paul Morren.
 
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